Ven. Mar 29th, 2024

Par Sofie Lafrance

Après que l’année 1995 ait été proclamée l’année de la tolérance par l’Organisation des Nations unies (ONU), le 16 novembre est devenu la Journée de la tolérance dès 1996, selon l’Assemblée générale de l’ONU. Cette journée se veut porteuse de compréhension mutuelle entre les cultures et les peuples, une valeur chère au cœur de la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme (humain) et la Déclaration de principes sur la tolérance de l’UNESCO.

Si cette journée se veut rassembleuse et si elle souhaite faire des masses populaires un front commun contre la violence et les discriminations, elle semble malheureusement bien ironique, tant en 1995 que maintenant. 1995, ça ne vous dit rien? Il s’agit de l’année où les États-Unis, qui après avoir passé plus de cinq années d’impassibilité devant un spectacle désolant, ont bombardé la région de la Bosnie-Herzégovine, sous l’égide de l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord (OTAN).

La Yougoslavie, cet énorme pays socialiste parvenu à demeurer neutre tout au long de la tumultueuse période de la guerre froide, ne peut échapper à son sort certain : la dislocation totale. Les différences ethniques et religieuses, alimentées par des revendications territoriales, mènent inévitablement aux proclamations d’indépendance de la Slovénie et de la Croatie dès 1991, suivies de la Bosnie-Herzégovine en avril 1992. La Yougoslavie, devenue l’Ex-Yougoslavie, est le théâtre d’une profonde instabilité, ponctuée de nettoyages ethniques et de sièges armés, et mène à la guerre civile la plus importante en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale (Vaïsse, 2011). Il va sans dire qu’il ne s’agissait à l’époque que d’un conflit parmi tant d’autres.

Et qu’en est-il aujourd’hui? Nul besoin de chercher bien loin, à chaque époque ses xénophobies et ses intolérances. Devant ces radicalisations, qui font des religions des outils pour terroriser, ces murs qui s’érigent aux frontières sans ne jamais se faire abattre, ces agressions, qu’on peine à soulever et maintenir hors de la mire des malintentionnés, ces insultes qui fusent à la moindre différence de couleur de peau, d’orientation sexuelle ou de croyance spirituelle, on semble vouloir baisser les bras devant la bêtise humaine, mais on se ravise. « Si j’existe et que je suis ouvert à l’Autre, l’Autre existe nécessairement et sera ouvert à Moi. »


Crédit photo © 20 Minuten

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