Mer. Avr 17th, 2024

En ce milieu du mois d’avril, les étudiants voient approcher dangereusement la fin de la session, une période qui apporte déjà son lot d’anxiété en temps normal. Alors que la pandémie du COVID-19 frappe de plein fouet et que les habitudes universitaires sont chamboulées par des cours et des examens en ligne, force est de constater que cette période est davantage sujette à l’angoisse. Nous avons donc demandé des conseils en matière de gestion de stress à Malya Choinière, candidate à la profession de psychologue et membre du service de psychologie et d’orientation de l’Université de Sherbrooke.

Par Camille Leblanc

 

La situation actuelle est tout sauf normale, générant un stress plus important qu’à l’habitude. Certaines personnes craignent que la pandémie ait une incidence négative sur leur parcours académique, d’autres sont inquiètes de contracter la maladie. L’angoisse et le stress sont palpables au sein de la communauté universitaire. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’anxiété est une émotion normale nous permettant de nous adapter lorsque le contexte nous semble menaçant, nous explique madame Choinière : « en période d’examens, un juste niveau d’anxiété est nécessaire pour vous mobiliser à étudier afin de réussir vos examens. Un niveau d’anxiété peu élevé peut entraîner une préparation inadéquate, mais un niveau d’anxiété trop élevé entraînera des difficultés de concentration et de l’insomnie qui nuiront à la qualité des études et à la qualité de vie ! […] L’objectif visé ne devrait donc pas être de ne ressentir aucun stress dans ce contexte, mais d’avoir un niveau de stress modéré pour demeurer fonctionnel. » 

 

Voici donc les 5 conseils qui pourraient vous aider à mieux passer à travers cette période difficile et à vous adapter afin de réussir votre session comme il se doit.

 

  1. Accepter votre anxiété 

« Le premier conseil que je donnerais est d’accepter qu’il soit normal d’être angoissé dans le contexte actuel et, surtout, de ne pas vous blâmer de vivre ces émotions normales ! »

 

  1. Tenter de demeurer dans le moment présent 

« Pour aider à ce que votre niveau de stress demeure modéré, je suggère de porter attention à où vous vous situez sur la ligne du temps. Si vous êtes constamment en train de vous questionner par rapport à un futur incertain, votre niveau d’angoisse risque d’augmenter inutilement puisque vous ne pouvez pas prédire le futur. Par exemple, si vous vous questionnez sur les résultats que vous aurez à vos examens, sur la probabilité que vous attrapiez la COVID-19 ou sur la durée du confinement, vous risquez de ruminer et d’être indisponible pour étudier, vous détendre ou dormir. » 

 

  1. Vous concentrer sur les zones d’action où vous avez du contrôle

« Concrètement, lorsque vous avez une inquiétude, je vous suggère de prendre un pas de recul et de vous questionner. Est-ce que je peux faire quelque chose maintenant afin de réduire la possibilité que ce qui m’inquiète se produise ? Si c’est le cas, faites-le ! » 

 

« Au lieu de vous inquiéter par rapport à vos notes, préparez-vous un horaire d’étude équilibré avec des périodes de pause, d’activité physique et de sommeil adéquat. Au lieu de vous inquiéter par rapport à la possibilité d’attraper la COVID-19, prenez des mesures d’hygiène et préparez une liste d’épicerie qui vous permettra de rester à la maison le plus longtemps possible sans avoir à sortir. Au lieu de vous inquiéter par rapport à la durée du confinement, vous pouvez vous questionner sur ce qui vous affecte dans celui-ci et mettre des solutions en place pour qu’il soit plus facile à vivre pour vous. »

 

  1. Identifier les activités qui vous faisaient du bien avant l’arrivée de la pandémie et vous assurer de les mettre dans votre horaire 

« Si certaines ne sont plus accessibles, vous pouvez chercher à les remplacer. Les rencontres sociales peuvent se faire à l’aide des réseaux sociaux. Pourquoi pas un souper ou une partie de jeu de société à distance ? Plusieurs plateformes offrent des cours de conditionnement physique ou de yoga en ligne. Vous pouvez sortir prendre une marche, lire, dessiner, apprendre à parler une nouvelle langue ou à jouer d’un instrument de musique. Il y a plusieurs possibilités, il suffit de vous y ouvrir. »

 

  1. Apprendre à gérer votre anxiété

« Si, malgré votre mise en action, votre anxiété vous déconcentre lorsque vous étudiez ou vous empêche de dormir, je tiens à vous rappeler que l’inquiétude en soi n’est pas utile, mais c’est plutôt ce qu’on en fait qui l’est. Ainsi, lorsque l’anxiété vient à vous nuire, je vous invite à prendre un instant pour remarquer que vous êtes anxieux et l’accueillir, bien que cette émotion soit désagréable. Je vous invite à vous rappeler qu’à ce stade, l’anxiété n’est plus utile pour vous puisqu’elle vous a déjà incité à mettre en place ce que vous pouviez pour surmonter ou prévenir ce qui vous fait peur. Il est maintenant le temps de faire le choix éclairé de mettre votre anxiété de côté, même si elle existe pour vous concentrer sur ce qui est important dans le moment présent, soit étudier, vous détendre, dormir ou autre. »

 

 « S’il est difficile de revenir à l’activité qui a du sens pour vous dans le moment présent, tentez de revenir d’abord dans l’instant présent à l’aide d’un exercice de respiration, d’une capsule de méditation ou d’un exercice de pleine conscience. À cet effet, plusieurs applications intéressantes s’offrent à vous (RespiRelax, Petit Bambou, MindSpace), n’hésitez pas à les utiliser ! La pratique régulière du traitement de vos inquiétudes par la mise en action ou le retour au moment présent vous aidera à gérer votre anxiété. »

 

« Enfin, si malgré ces conseils vous vous sentez dépassé par votre anxiété, n’hésitez pas à faire appel au Service de psychologie et d’orientation de l’Université de Sherbrooke. Notre équipe de professionnels demeure disponible via la téléthérapie pour vous aider à traverser cette crise. Nous mettrons également en ligne sous peu des vignettes pour aider les étudiants à prendre soin d’eux en cette période particulière. Je vous invite donc à demeurer à l’affût ! »

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