Mar. Mar 19th, 2024

Par Émilie Lalonde

Le jeudi 16 février dernier avait lieu la première activité organisée par le Comité du Droit de la Santé. Le très réputé avocat Jean-Pierre Ménard a parlé avec humour d’un sujet des plus sérieux : l’aide médicale à mourir. Il a démystifié toutes les questions entourant cet enjeu qui n’est finalement qu’un simple droit de citoyen. 

L’avocat Jean-Pierre Ménard a travaillé aux côtés d’un comité pour la concrétisation de l’aide à mourir au Québec. Il a d’ailleurs mentionné durant sa conférence que, ce choix, les citoyens et citoyennes le réclamaient depuis longtemps. Évidemment, au travers de ses démarches, il désirait encadrer la loi et protéger les personnes plus vulnérables. C’est ainsi qu’en juin 2014, une loi est adoptée.

Les nuances

Lorsqu’il est question de l’aide médicale à mourir, il est important de souligner les nuances, puisque c’est un sujet pour lequel les gens ont tendance à s’enflammer. D’abord, ce n’est pas n’importe qui qui choisit du jour au lendemain d’avoir recours à cette pratique. En effet, il faut obligatoirement que la personne concernée soit en fin de vie, c’est-à-dire qu’elle ait moins d’un an d’espérance de vie. Ensuite, elle doit être majeure et apte à consentir. Apte à consentir. C’est bien là, le critère le plus important. En aucun cas, les facultés du patient ou de la patiente ne doivent être altérées lors de sa prise de décision. Il est alors important de rappeler qu’une personne ne peut pas faire de demande anticipée pour l’aide médicale à mourir. Elle ne peut pas, par exemple, formuler ce souhait au début d’une maladie dégénérative.

Maître Ménard soulignait également que les médicaments tels que la morphine peuvent faire en sorte qu’une décision soit révoquée. Il a soulevé lors de sa conférence les enjeux qu’a un tel critère.

Lorsqu’une personne demande l’aide médicale à mourir, un délai de dix jours est à prévoir jusqu’à la procédure. Certaines personnes arrêteront donc complètement leur médication pour être certaines d’y avoir accès. Toutefois, elles souffrent davantage durant ces journées. Il y a plusieurs éléments de cette loi qui ne sont pas du ressort de l’avocat et qui ont été décidés par des acteurs externes. Monsieur Ménard affirme que la loi est encline à des changements.

Les endroits

Jean-Pierre Ménard a également mentionné lors de sa conférence que 80 % des Québécois et Québécoises désirent mourir à domicile. Toutefois, 80 % des gens meurent à l’hôpital. La foule réunie dans le A8-334 de la Faculté de droit s’est esclaffée à ce moment. Un petit rire face à cette malheureuse ironie. Il est à noter, par contre, que si la personne est dans l’obligation de rester à l’hôpital, elle aura droit à une chambre toute seule. Mourir dans l’intimité est un droit fondamental.

La procédure se fait donc majoritairement dans des maisons de soins palliatifs. Toutefois, ces dernières choisissent d’offrir l’aide médicale à mourir ou non. Plusieurs refusent encore de le faire, car elles ont trop peur de rendre inconfortables les autres patients et patientes. À Sherbrooke, la Maison Aube-Lumière a choisi d’offrir cette option. Ce n’est pas une procédure honteuse. Abréger ses souffrances est un choix. Maître Ménard l’a mentionné le 16 février dernier, ce n’est plus une question d’éthique, mais bien de droit.


Crédit photo © Gabrielle Gauthier

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