Ven. Mar 29th, 2024

Par Ariane Mérineau

Le mardi 5 février dernier, une trentaine de personnes ont assisté à une conférence menée par Alain Cuerrier sur les plantes et la médecine traditionnelle à la Faculté des sciences. Cette activité était organisée par le comité Kassiwi, comité qui cherche à promouvoir et à sensibiliser les étudiants et le personnel de l’Université sur la diversité des cultures autochtones. Ils ont aussi pour mission d’améliorer les ressources offertes aux étudiants autochtones sur le campus.

Un homme d’expérience

Alain Cuerrier était la personne idéale pour aborder le sujet de cette conférence. Quand il s’est fait offrir un emploi de botaniste dans une région autochtone, il y a de cela quelques années, qui aurait pu croire qu’il deviendrait un expert des relations entre les hommes et les plantes? Étant un ethnobotaniste très impliqué dans son domaine, il gère son temps entre son emploi au Jardin Botanique de Montréal et également comme professeur associé au département de sciences biologiques de l’Université de Montréal. Parmi ses projets de recherche, il tente de percer le savoir traditionnel des Inuits du Nunavik et des Cris du Québec. Dans la culture des Premières Nations, les connaissances, comme les plantes médicinales, se transmettent oralement; c’est donc un défi pour monsieur Cuerrier d’aller chercher ces connaissances isolées sur le terrain pour les redonner aux communautés. Il tente par le fait même de redécouvrir le savoir des plantes antidiabétiques et à potentiel antioxydant pour aider lesdites communautés souffrant d’un fort taux de diabète.

Une histoire vaut mille conceptions

Comme dit précédemment, les Premières Nations se partagent les connaissances acquises par l’entremise de la parole, c’est-à-dire des histoires qui ont eu lieu ou non, mais qui enseignent une notion ou un comportement à adopter. Alain Cuerrier doit, de ce fait, être très patient pour réussir à obtenir l’information qu’il souhaite. Une réponse attendue de 30 secondes peut mettre plusieurs dizaines de minutes à aboutir. La patience est de mise lors des interactions avec les individus de ces communautés autochtones. Par contre, une richesse de savoir sortira de ces dires. Ces connaissances sont indispensables pour ce peuple, à cause du manque de médecins parcourant leur territoire. Parfois, une super-infirmière vient prêter main-forte, mais il n’y a jamais de personnel soignant en permanence.

Pratiques inhabituelles

Pour les populations non-autochtones, il peut être difficile de comprendre et d’accepter de telles pratiques (médecine traditionnelle) chez les Premières Nations. Chez les gens croyant en Dieu, le simple fait d’en parler les offusque dans leurs croyances, puisque les peuples autochtones croient aux esprits qui habitent chaque plante au contraire d’un seul Dieu qui a tout créé. En croyant ceci, ils pratiquent leurs récoltes et leurs concoctions en faisant en sorte de respecter ces esprits, ce qui équivaut à respecter la nature. Pourtant, les peuples autochtones savent comment préparer certaines plantes toxiques, mais très bénéfiques au corps humain à petite dose. Sans ce savoir, les non-autochtones ont peur de la toxicité de ces plantes et ne les utilisent donc pas.


Crédit Photo @ Comité Kassiwi

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *