Jeu. Mar 28th, 2024

Par Sofie Lafrance

Au lendemain de la tempête du siècle, le mercredi 15 mars dernier, la Fondation Coule pas chez nous! et sa tournée de sensibilisation « Une bière pour nos rivières » s’arrêtait à la microbrasserie sherbrookoise Boquébière. Cette campagne rassembleuse s’est avérée être un franc succès à travers le Québec et a permis à plusieurs organismes et mouvements écologiques, tels que Solidarité étudiante contre les oléoducs de l’UdeS, de prendre la parole et de provoquer débats et discussions collectives.

« Il y a toujours eu une solidarité en lien avec la bière. Par exemple, lorsque le Boquébière a passé au feu en 2014, nous avons reçu un appui et de l’aide financière de la part de nombreux citoyens et citoyennes qui étaient touchés par l’incendie. La bière est donc rattachée à une cause militante, car il s’agit de la boisson du peuple. Elle permet de discuter des enjeux d’une société tout en la dégustant », soulignait Jonathan Rondeau lors du discours d’ouverture de l’événement. Ce dernier a accueilli l’idée d’une bière militante à bras ouverts au Boquébière.

« La bière guerrière »

La bière militante Coule pas chez nous! est entièrement québécoise. En plus d’encourager les producteurs de malt et de houblon locaux, elle est délicieuse et évocatrice de la cause qu’elle porte. Selon ses créateurs, son goût rappelle « à coup sûr les belles forêts de conifères du Québec avec une certaine touche exotique de zeste de pamplemousse ». Coule pas chez nous! est d’ailleurs disponible en bouteilles chez des marchands spécialisés, tels que le Vent du Nord à Sherbrooke.

La Fondation Coule pas chez nous! est initialement née en 2014 à Montréal, Québec et Cacouna en réaction au projet Énergie-Est de TransCanada. Le mouvement citoyen, regroupant de petits organismes locaux et régionaux, était préoccupé par la menace du territoire face au tracé de l’oléoduc à travers la province. Au Québec seulement, 860 cours d’eau seraient traversés par cet oléoduc. Rapidement, la Fondation a pris de l’ampleur à travers l’ensemble de la province et a permis à plusieurs organismes environnementaux de se faire entendre et d’étaler leur point de vue.

L’Université de Sherbrooke et les énergies fossiles

À l’occasion, deux représentants de Solidarité étudiante contre les oléoducs (SECO), un regroupement d’une soixantaine d’étudiantes et d’étudiants, ont pris la parole pour souligner l’importance du rôle des étudiantes et étudiants dans les luttes sociales. Le comité interfacultaire SECO est un mouvement éducatif qui vise à sensibiliser la population étudiante et la direction de l’Université de Sherbrooke à l’égard des oléoducs de TransCanada. Dans la foulée de la course au rectorat à l’Université de Sherbrooke, cette initiative étudiante incitait d’ailleurs les candidats à la course à prendre des engagements fermes pour le retrait des investissements universitaires dans les énergies fossiles.

À cet effet, nous apprenions la semaine dernière que l’Université de Sherbrooke travaille depuis déjà dix années à vouloir investir dans les énergies propres, une fois les placements de l’UdeS dans les énergies fossiles venus à échéance. François Dubé, directeur général de la Fondation de l’Université de Sherbrooke et du service des relations avec les diplômés, affirmait, lors d’une entrevue avec La Tribune, que des instructions avaient clairement été données aux gestionnaires des placements pour que des recommandations soient faites et que l’UdeS repositionne ses placements dans les énergies renouvelables.

Rappelons enfin que l’objectif de la stratégie énergétique de l’UdeS vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici 2020 et à la carboneutralité à compter de 2030.


Crédit photo © Sofie Lafrance

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