Jeu. Mar 28th, 2024

Par Félix Morin

Sociologue, mais surtout connu pour son travail comme chroniqueur sur son blogue du Journal de Montréal, Mathieu Bock-Côté est l’un des personnages médiatiques les plus connus du paysage télévisuel québécois. Après « La dénationalisation tranquille » et « Fin de cycle », il nous présente son nouveau livre « Exercices politiques ».

Dès l’introduction, Mathieu Bock-Côté évoque la manière dont il utilise son blogue. Pour lui, et comme dirait Raymond Aron, ce blogue est un outil pour « penser l’histoire qui se fait ». Ainsi, ce livre est le recueil de deux années de réflexions autour de sujets comme la démocratie, le multiculturalisme, le conservatisme, la souveraineté, la « gauche radicale », mais aussi des sujets comme l’éducation, le rapport qu’il entretient à la lecture et la grève étudiante. À cet effet, pour une personne qui voudrait découvrir Mathieu Bock-Côté, je considère ce livre comme le portrait le plus fidèle de toutes les causes ou idées qu’il défend ou attaque. Il sépare cela en quatre chapitres : Mutations démocratiques, Enjeux du conservatisme, Demain, l’indépendance?, et Étrange société.

Le fait qu’il ait gardé que les meilleures chroniques fait en sorte qu’il y a une qualité de texte et un argumentaire très haut. Par contre, il y a de nombreuses critiques à faire sur ce qu’il avance, par exemple lorsqu’il dit dans son texte « Psychologie du grand homme d’État » que la démocratie « contraint l’homme d’exception à s’adresser aux autres hommes pour accéder au pouvoir », nous pouvons déjà être quelque peu chatouillés par la formulation. Ensuite, lorsqu’il poursuit en citant Tocqueville et en disant que la « modestie (que la démocratie impose au grand homme) n’allait-elle pas conduire à la médiocrité et à la servitude? », on peut commencer à se poser de sérieuses questions. Mais en plus, lorsqu’il termine en disant qu’il « n’est pas interdit de penser qu’il y avait là chez lui une fulgurante prophétie », je me suis demandé jusqu’où pouvaient aller les pouvoirs à donner au « Grand homme ». Il ne précise pas.

Il y a aussi, par moment, des portraits qui sont de véritables caricatures. La gauche est toujours radicale et tournée vers le multiculturalisme. Elle ne comprend pas le « principe de réalité » qui est lié à la « gouvernance », etc.

Je tiens à souligner, pour finir, des idées que j’ai particulièrement aimées dans son livre. Pour commencer, sa vision du conservatisme, même si trop extrême pour moi par moment, a fait en sorte que j’ai été agréablement surpris d’être en accord avec lui sur de nombreux points. Par exemple, je partage comme lui une vision de l’éducation où la transmission du savoir est importante. Par contre, je ne suis pas en accord sur le fait que la réforme empêcherait de transmettre ces savoirs. Aussi, j’ai adoré lire sa critique sur les libertariens et l’analyse qu’ils font de la société québécoise. J’ai aussi aimé lire sous sa plume un hommage à la lecture. Il est vrai pour moi que cet objet culturel semble résister à la technologie et cela, pour moi, n’est que positif.

Un livre que je conseille à toute personne de « gauche » qui veut sortir de sa zone de confort ou à toute personne qui veut s’initier à la pensée conservatrice. Je conseille aussi ce livre à toutes les personnes de « droite » qui veulent lire un livre par rapport à des idées politiques qui risquent de les toucher et qui semblent prendre de plus en plus place dans l’espace politique que´be´cois.


Crédit photo © vlb éditeurs

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