Mar. Avr 16th, 2024

Par Judith Doré Morin

Du 9 au 15 avril, le Festival cinéma du monde de Sherbrooke a permis à la population estrienne de partir à la découverte du globe à travers le regard d’individus passionnés par le septième art. Mardi dernier, Le Collectif a pris part à l’engouement cinématographique qui animait le centre-ville lors d’une soirée bien chargée. Au lendemain du lancement du festival, ouvert avec le long-métrage La promesse de l’aube d’Éric Barbier, la fébrilité était encore tangible.

Du court au long, de la réalité à la fiction, en passant par l’animation et le drame autobiographique, une panoplie d’œuvres d’ici et d’ailleurs comble cette semaine de festivités. Exposition du photographe Jocelyn Riendeau, projections en plein air et tables rondes figurent parmi les activités proposées aux festivaliers et festivalières.

Place aux courts

Les courts-métrages étaient à l’honneur en début de soirée. La salle était comble à La Capsule Bistro-Cinéma, où étaient projetés les meilleurs pocket films réalisés par les élèves de quatre écoles secondaires de la région. Cet évènement venait conclure un concours affichant la thématique « Double sens » qui visait à souligner le talent de la relève cinématographique, tel que mentionné par le président du conseil d’administration du festival, Pierre Javaux. Même scénario au Bistro Kàapeh Espresso, où une sélection de courts-métrages de la dernière édition du Festival international du film d’animation d’Annecy était présentée. En 2017, 230 films issus des quatre coins du monde composaient la sélection officielle de ce festival français.

Place aux femmes

Au total, huit longs-métrages ont pris l’affiche à La Maison du Cinéma lors de cette deuxième soirée de festivité. Les cinéphiles ont notamment eu la chance de rencontrer 24 femmes afrodescendantes européennes par l’entremise du documentaire Ouvrir la voix d’Amandine Gay. À travers cette œuvre, ces femmes abordent sans artifice leur parcours de vie teinté de préjugés et de pratiques discriminatoires, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, du travail et de l’amour.  Ainsi, le public est confronté au fait que l’Europe contemporaine n’est pas aussi ouverte qu’elle le prétend.

Comédienne afro-féministe, Amandine Gay a souvent campé des rôles raciaux stéréotypés. La production du documentaire Ouvrir la voix s’inscrit dans sa volonté de diversifier les personnages de femmes noires dans les œuvres visuelles afin que celles-ci correspondent davantage à la réalité. Faute de subvention pour mener à bien son projet, la jeune réalisatrice a dû elle-même prendre en charge l’écriture, la production et le montage de ce documentaire.

Place au silence

L’année 1929 se caractérise notamment par l’inauguration du Théâtre Granada au coeur du centre-ville de Sherbrooke, ainsi que par la première cérémonie des Oscars au cours de laquelle le long-métrage L’aurore de l’allemand Friedrich W. Murnau est récompensé à trois reprises. Maître de l’expressionnisme allemand, Friedrich W. Murnau est invité par les studios FOX à travailler en sol américain au cours des années 1920. Le film L’aurore, présenté dans un format noir et blanc dès 1927, est le premier long-métrage qu’il réalise aux États-Unis. Cette œuvre témoigne de l’amour qui renaît au sein d’un couple que la routine avait sournoisement éloigné.

Pour cette édition anniversaire du Festival cinéma du monde de Sherbrooke, le comité organisateur désirait offrir une expérience cinématographique unique au public : un ciné-concert. Cet évènement s’appuyait sur la capacité du septième art de faire voyager son auditoire dans l’espace, mais également dans le temps. Ainsi, une soirée malgré tout riche en couleurs attendait les festivalières et les festivaliers présents au Théâtre Granada. Plongé dans une ambiance de cabaret par les caractéristiques architecturales de la salle, le public a assisté à la projection du célèbre film du cinéaste allemand. Grâce à un trio musical formé pour l’occasion, une trame sonore moderne accompagnait ce chef-d’œuvre du cinéma muet. Le docteur en contrebasse d’origine sherbrookoise Mathieu Désy, qui était sur scène lors de la projection, a composé 25 des 28 pièces offertes à l’auditoire lors de cette activité particulière.

Le Festival cinéma du monde de Sherbrooke constitue également le cadre d’une compétition visant à récompenser l’excellence des films diffusés. Au total, trois prix Cercle d’or ainsi que le prix Coup de coeur du public Radio-Canada ont permis de souligner le travail des cinéastes de la région et d’ailleurs dans le monde.


Crédit Photo @ La Maison du Cinéma

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *