Mar. Avr 16th, 2024

Par Olivier Valois

Le 27 mai 2019, au TD Garden de Boston, les Blues de Saint-Louis et les Bruins de Boston donneront le coup d’envoi à l’apogée du duel printanier, recroisant le fer 49 ans après leur célèbre confrontation dans l’espoir de conquérir le sacre ultime du hockey professionnel. C’est en effet au printemps 1970 que les Blues et les Bruins se rencontraient pour la première fois en grande finale, série qui fut marquée par le but du légendaire Bobby Orr ayant été baptisée « l’envolée » (en anglais : « The Flight ») permettant à Boston de balayer la série 4-0. Cependant, sans trop s’aventurer dans les prédictions, il est fort à parier que cette série quatre de sept nécessitera bien plus qu’un aller simple pour Saint-Louis.

Boston, ville de champions

À la conquête de leur deuxième championnat de la décennie, les Bruins tenteront de s’inscrire dans la tradition d’excellence qui est devenue synonyme avec le sport professionnel bostonien. Le centre-ville de Boston est en effet devenu un lieu de rendez-vous communs pour les défilés de championnats, alors que les Bruins (LNH ; 2011), les Red Sox (MLB; 2013, 2018) et les Patriots (NFL; 2019, 2017, 2015) ont su se hisser au sommet de leur sport respectif au cours des dix dernières années.

Au cours des présentes séries, les Bruins ont su faire face à l’adversité, venant à bout de leurs rivaux de division torontois en sept matchs en première ronde, avant d’éliminer les puissants Blue Jackets de Columbus en six parties en quarts de finale. La finale de conférence s’est voulu plus facile pour les Bruins qui se sont aisément débarrassé des Hurricanes de la Caroline, équipe cendrillon à bout de souffle et ennuyée par plusieurs blessures, en quatre matchs expéditifs.

À l’attaque, les Bruins sont menés par un des meilleurs trios offensifs des présentes séries. Patrice Bergeron, Brad Marchand et David Krejci totalisent 46 points, dont 22 buts, en 17 matchs éliminatoires. Malgré des rumeurs de blessures, David Pastrňák demeure également une menace offensive considérable alors que la peste des Bruins, Brad Marchand, sera à surveiller autant pour ses habiletés offensives que pour ses talents d’agitateur.

Si les Bruins sont si près d’une sixième Coupe Stanley, c’est en grande partie grâce aux prouesses de leur gardien, Tuuka Rask. Celui-ci a en effet permis de combler certaines lacunes d’une défensive vieillissante, menée par un Zdeno Chara de 42 ans. Le gardien finlandais affiche des statistiques ahurissantes au cours de la présente séquence de sept victoires des Bruins ; moyenne de buts alloués de 1,84 et un pourcentage d’arrêts de 0,942, des sommets dans la ligue.

Les Bruins s’amènent donc dans cette série frais et dispos, ayant bénéficié d’un congé de 10 jours en raison de leur balayage des Hurricanes. Reste à voir si ce congé aura permis de soigner quelques blessures ou aura seulement servi à casser leur rythme effréné.

Les Blues de Saint-Louis : du bord du précipice à quelque mètre du sommet

Le 3 janvier dernier, après 37 matchs disputés, les Blues  occupaient le dernier rang du classement général de la ligue. Cinq mois plus tard, les voilà à quatre victoires de la première Coupe Stanley de leur histoire. Personne n’aurait prévu un début de saison si difficile, alors que sur papier les Blues semblaient une des meilleures équipes de la ligue.

Malgré une profondeur impressionnante à l’attaque avec les Vladimir Tarasenko, Jaden Schwartz, Brayden Schenn, Ryan O’Reilly, David Perron, Tyler Bozak et l’impressionnante recrue Robert Thomas les Blues tardèrent à se mettre en marche. Une défensive à l’apparence solide, menée par le capitaine Alex Pietrangelo, le vétéran Jay Bouwmeester et l’imposant Colton Parayko, éprouva également de sérieux ennuis.

Le point tournant de la saison des Blues fut sans aucun doute la nomination d’un nouvel entraineur chef, Craig Bérubé, et l’arrivée du gardien recrue, Jordan Binnington. Avec l’infusion d’une nouvelle philosophie et les performances inspirantes de Binnington (qui lui ont values une nomination pour le titre de recrue de l’année), les Blues ont remporté 42 de leurs 64 matchs subséquents, éliminant au passage les Jets de Winnipeg, les Stars de Dallas et les Shark de San Jose.

Passer à l’histoire

L’édition 2019 des séries éliminatoires de la Coupe Stanley fut pour le moins haute en couleur, marquée par des victoires inattendues, des performances décevantes et, parfois, la controverse concernant l’arbitrage. L’élimination prématurée du Lightning de Tampa Bay, la superpuissance incontestée au sommet de la ligue cette saison, ainsi que des contre-performances de la part des puissances traditionnelles telles Nashville, Pittsburgh ou Washington ont en effet laissé la voie libre à une confrontation inopinée.

Alors que le noyau des Bruins peut s’appuyer sur son expérience, participant à sa troisième finale de la coupe Stanley depuis 2010, les Blues semblent sur une lancée digne d’un film hollywoodien. Les deux équipes comptent sur une force de frappe offensive impressionnante, quoique la profondeur des Blues puisse leur conférer un certain avantage. Des unités défensives comparatives pourraient faire en sorte que l’équipe qui souhaite remporter cette série devra compter sur une performance étincelante de leur gardien : d’un côté le vétéran Rask, tentant de faire taire les critiques à son endroit selon lesquelles il ne peut livrer la marchandise en séries, et de l’autre, le jeune Binnington, qui tente de faire ses preuves à sa première saison.

Quoiqu’il en soit, cette série promet de se dérouler à un rythme effréné, ou le jeu physique et la créativité offensive seront à l’honneur. Bien qu’une seule équipe puisse triompher à la fin, tous les amateurs de hockey auront droit à un spectacle qui, comme la dernière confrontation entre ces deux clubs, semble destiné à passer à l’histoire.

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