Mer. Avr 17th, 2024

Par Jacinthe Ranger

Le 28 février prochain, aux Grands Ducs de Wellington, Vanessa Exama, présidente de l’Afro-comité de l’UdeS, coanimera avec Maude Saulnier, étudiante en communication, une émission de radio portant sur le Mois de l’histoire des Noir(e)s . Regard sur une histoire souvent oubliée.

Une histoire sur le soulignement

Cette tradition de souligner le mois de l’histoire des Noir(e)s a été créée en 1926 par l’historien afro-américain Carter G. Woodson. Celui-ci mis sur pied la Semaine de l’histoire des Noir(e)s en l’honneur de l’ancien président américain Abraham Lincoln et du célèbre abolitionniste afro-américain Frederick Douglass, tous deux décédés au mois de février. Effectivement, c’est le 31 janvier 1865 qu’Abraham Lincoln abolit l’esclavage et que le Congrès des États-Unis vote un 13e amendement à leur constitution. L’article stipule : « Il n’existera dans les États-Unis, et dans toute localité soumise à leur juridiction, ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n’est à titre de peine d’un crime dont l’individu aurait été dûment déclaré coupable. »

Abraham Lincoln se fera assassiner.

Une tradition qui se perpétue… à la radio étudiante!

En entrevue avec Vanessa Exama, étant elle-même une métisse afro-américaine, elle confie avoir éprouvé une vive curiosité face à l’histoire des différentes communautés ayant participé à la construction de la nation canadienne. Bien vite, elle s’est rendu compte d’une défaillance dans le système éducatif québécois : « […] on nous apprend que les Algonquins avaient pour habitat des Wigwams et que les Iroquois vivaient dans des maisons longues, mais omet beaucoup d’autres éléments historiques, qui sont selon moi beaucoup plus pertinents, comme le fait que les colons européens ont causé l’un des plus grands génocides en éliminant 95 % de la population amérindienne de l’Amérique du Nord en un siècle par des armes biologiques, ou l’existence de l’esclavage au Canada et l’exploitation des communautés autres que caucasiennes lors des différentes vagues d’immigration ». Pourtant, les premières personnes de race noire sont arrivées au Canada en 1608, fuyant l’Europe, les États-Unis et même l’Afrique. Ils font partie de notre histoire et c’est pour cela que le mois de février, le Mois de l’histoire des Noir(e)s, est un mois dont il ne faut oublier l’importance.

L’influence de la culture afro-américaine

Aux États-Unis, la culture afro-américaine est une culture à part entière mettant en valeur les traditions culturelles des communautés africaines se mélangeant à la culture américaine. En fait, cette manifestation de la culture afro-américaine est aujourd’hui connue et visible, mais si l’on recule il y a de cela tout juste cent ans, l’esclavagisme représentait une réelle menace pour le développement de celle-ci. En effet, on ne peut parler du développement de la culture afro-américaine sans aborder ce sujet qui aujourd’hui, est encore présent, comme nous le laissait voir le reportage de CNN en novembre dernier, concernant la vente d’hommes et de femmes de race noire en Libye.

Dès le septième siècle, des Africains de la côte orientale sont victimes de ce traitement et en viennent à être vendus par les marchands arabes. Avec l’arrivée des Européens en Afrique, l’esclavage prend une autre dimension et devient carrément une marchandise d’êtres humains entre l’Europe et l’Amérique, de laquelle il est estimé que 30 à 100 millions de personnes ont été victimes.  Les propriétaires d’esclaves cherchaient alors à contrôler ces êtres humains entre autres en leur empêchant de pratiquer leurs coutumes. Malgré cela, la culture a su perdurer dans le temps et aujourd’hui, que vous vous promeniez dans les grandes rues les plus connues de New York ou dans les plus petites de Montréal ou Sherbrooke, la culture afro-américaine se fait voir, se fait entendre et se fait sentir. Qui plus est, certains éléments de la culture américaine et certainement canadienne est empreinte de l’influence afro-américaine, notamment la musique, tel le blues. Ce genre musical est né à la fin du 19e siècle, au sud des États-Unis, lorsque des hommes noirs étaient soumis à travailler dans les champs de coton. Leurs voies entremêlées firent place à un chant souvent empreint de tristesse. Aujourd’hui, les artistes tels que Bob Dylan, Janis Joplin et Jimi Hendrix se sont inspirés de cette musique pour la faire découvrir au public. Le blues aura également une énorme influence sur le développement de la musique rock des années 1980, le country et le cinéma américain. Des films qui ont marqué des générations tel que Piano Blues, réalisé par Clint Eastwood, se seront inspiré de cette musique traditionnelle.

Pour en savoir plus concernant le Mois de l’histoire des Noir(e)s, Le Collectif vous invite à écouter l’émission qui sera diffusée en direct le 28 février à 19h30 sur les ondes de CFAK 88,3 FM. Pour ceux et celles désirant l’écouter sur place, rendez-vous au Grands-Ducs de Wellington, 184 Ruelle Whiting.


Crédit Photo @ Mois de l’Histoire des Noirs 2018

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