Mer. Avr 17th, 2024

Sport-Editorial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La victoire des Carabins de l’Université de Montréal sur le Rouge et Or de l’Université Laval en finale de la Coupe Dunsmore a mis fin à une séquence au cours de laquelle les représentants de la Capitale nationale ont remporté 11 championnats consécutifs. Avec cette victoire des Carabins, la parité est-elle rétablie au football universitaire?

Par Alexandre Paquette

Si la parité a été un sujet chaud durant une bonne partie de l’automne, la victoire des Carabins ne suffit pas à elle seule à régler le problème. En effet, qui ne se souvient pas des matchs qui se sont terminés par des pointages de 70-3 ou de 64-3? Même si l’écart entre les Carabins et le Rouge et Or se réduit d’année en année, il n’en reste pas moins que la ligue québécoise en est une à deux vitesses.

Pas les mêmes moyens

À la base même, les universités québécoises ne sont pas toutes égales. L’Université de Montréal et l’Université Laval comptent respectivement 63 000 et 48 000 étudiants alors que celle de Bishop’s n’en compte que 2 000. En vertu du nombre d’étudiants, les universités ne peuvent pas investir le même montant d’argent dans leur programme, et les revenus au guichet varient énormément. De plus, il est plus difficile de trouver des partenaires qui vont soutenir le programme.

Le sport universitaire, au même titre que le sport amateur, dépend beaucoup du secteur privé. Le directeur du programme de football du Rouge et Or est d’ailleurs Jacques Tanguay, directeur général de la compagnie d’ameublements du même nom. Celui-ci a, au fil des ans, investi beaucoup d’argent pour construire un programme gagnant. Cette culture commence également à se développer à Montréal où Robert Panet-Raymond a offert une contribution de 750 000 $ au programme des Carabins.

Pour bâtir un programme solide, l’apport du privé est nécessaire, mais cet apport contribue au fossé qui sépare les équipes. En effet, comment voulez-vous que les plus petites universités obtiennent d’aussi grosses sommes d’argent?

La parité : une arme pour les faibles?

J’ai récemment lu un article sur Radio-Canada où Martin Leclerc disait ceci : « Ironiquement, pendant que l’entraîneur du Rouge et Or  cherche à relever la barre pour projeter le football québécois vers l’avant, le RSEQ essaie de rendre le programme de l’Université Laval moins compétitif. Pour plaire aux universités qui perdent tout le temps, un “comité de parité” a été formé afin de voir comment on pourrait s’y prendre pour niveler les équipes vers le bas. »

J’ai été surpris par de tels propos dans la mesure où la parité est souhaitée dans la plupart des sports. La mise en place du plafond salarial dans le sport professionnel et la formule du repêchage en sont de bons exemples. Ainsi, les équipes les plus fortunées ne peuvent pas « acheter » des championnats et le repêchage permet aux équipes faibles de repêcher de bons joueurs. Toutefois, ce n’est pas toujours un gage de succès, parlez-en aux Oilers d’Edmonton!

Pour conserver un intérêt envers une ligue et assurer sa survie à long terme, la qualité du spectacle doit être bonne. D’ailleurs, une des façons d’avoir un bon spectacle est de favoriser la parité. Qui n’aime pas voir un match chaudement disputé où les deux équipes ont une chance de gagner? Dans l’élaboration de son calendrier, le RSEQ tente quelque peu d’égaliser les chances. En effet, les trois meilleures équipes s’affrontent deux fois chacune alors que les trois dernières font de même. C’est une façon d’éviter en partie les massacres!

Des solutions?

Même si la parité est un idéal à atteindre, ce n’est pas facile de mettre en place des mécanismes pour la favoriser. En effet, le but n’est pas de nuire à une équipe, dans le cas présent le Rouge et Or, mais de renforcer toutes les équipes. Malgré tout, quelques solutions peuvent être mises en place.

Une idée fréquemment avancée est de limiter le nombre de joueurs par équipe. Chaque match, les équipes peuvent habiller 48 joueurs. Toutefois, l’alignement complet de certaines équipes tourne autour de 100 joueurs. En limitant ce nombre à 80, par exemple, les joueurs en trop pourraient se joindre à une formation moins bien nantie et ainsi rehausser le niveau de jeu de la ligue. Cette solution a l’avantage de ne pas nuire aux équipes fortes, tout en renforcissant les autres équipes.

Une autre solution serait d’imposer un plafond de dépenses aux programmes. Ce plafond jouerait un rôle semblable à celui du plafond salarial dans les équipes professionnelles. Bien qu’intéressante, cette idée est difficile à appliquer sur le terrain.

En bref, il n’existe pas de solutions miracles pour rétablir la parité au football universitaire. Il faut toutefois que les dirigeants trouvent une façon de diminuer l’écart entre les programmes pour le bien-être de la ligue.

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