Mar. Mar 26th, 2024

Par Josiane Demers 

Une église de village, des artisans engagés, des projets plus originaux les uns que les autres, voici ce qui nous vient en tête lorsqu’on pense au Bureau Estrien de l’Audiovisuel et du Multimédia (BEAM). Ce jeune organisme, fondé en 2019, bâtit sa place dans la région à grand coup de créativité et d’innovation.  

En 2017, Pierre-Philippe Coté, alias Pilou, fait l’acquisition d’une église désacralisée de Saint-Adrien par le biais de Projet 1606. De fil en aiguille, le BEAM s’imagine. On y enlève les bancs pour laisser place à une salle multifonctionnelle où des spectacles, des tournages ou encore des projections peuvent avoir lieu. On transforme l’autel en un studio d’enregistrement 5.1 à la fine pointe de la technologie, une première en Estrie. Cet endroit unique est également doté de salles de montage et de bureaux locatifs. L’organisme présente deux volets, soit le Bureau Estrien du Cinéma et le Hub créatif.  

Bureau Estrien du Cinéma

L’autel a été transformé en studio d’enregistrement. – Crédit photo : Josiane Demers

Comme l’explique Myriam Rioux Denis, directrice des communications et du service aux membres, le but premier de ce volet est d’accompagner les gens qui font des tournages et ceux qui travaillent dans l’industrie de l’audiovisuel pour les aider à se regrouper. « Ce dont on se rendait compte, c’est qu’il y avait beaucoup de gens qui travaillent dans cette industrie-là et qui ont un chalet en Estrie ou qui habitent ici. Ces gens-là, on essaie de les fédérer et de les mettre en relation pour qu’ils développent des projets 100 % estriens et qu’on devienne une plaque tournante de la production audiovisuelle autant pour nos besoins locaux que pour accueillir des projets internationaux », soutien-t-elle. De plus, elle met l’accent sur le fait d’amener une technologie de pointe en milieu rural et de créer une disponibilité de lieux et d’équipement qui était avant inexistante en Estrie.  

La production cinématographique gagne en popularité et en expertise en Estrie. Plusieurs maisons de production s’enracinent graduellement dans la région et développent une expertise considérable en réalisant du contenu de qualité. Chasseurs Films, Productions du cerf-volant, Productions du rapide-blanc, L’inconnu dans le noir et Garde à vue sont quatre entreprises d’ici à surveiller qui collaborent étroitement avec le BEAM. L’organisation est en mesure de leur fournir de l’équipement tel des caméras ou encore de l’éclairage. Au dela de ça, elle leur offre de l’accompagnement dans leur recherche de lieu de tournage, dans leurs demandes de subventions et dans la mise en contact avec de la main d’œuvre estrienne. Voilà pourquoi l’existence du Bureau Estrien du Cinéma s’inscrit dans une réponse à un besoin grandissant dans la région.    

Le Hub créatif 

Surnommé humoristiquement le « couteau suisse de village » par Pilou, le Hub créatif existe pour « rassembler des gens de milieux divers et de différentes générations et de décloisonner plein de professions pour se rassembler autour de projets communs et avoir accès au plus d’expertises possible au même endroit », soutient ce dernier. On retrouve des spécialistes de l’agriculture urbaine, des informaticiens, des ingénieurs, des agents d’artistes, des chanteurs, des acteurs et plus encore. L’échange et le mélange des compétences présentent des résultats impressionnants.  

Par exemple, ce sont des serveurs de données installés au sous-sol qui chauffent maintenant l’église. C’est également par la voie du Hub créatif qu’une idée d’épicerie bio à Saint-Andrien est née et qu’un jardin communautaire s’est installé derrière l’église. Les projets qui émergent de ces collaborations ne sont pas tous en lien avec l’audiovisuel, c’est ce qui en fait la beauté. Le Hub créatif éveille les esprits, mais sert également la communauté.  

Cet endroit est une sorte de pierre angulaire où les destins et l’imagination se croisent et où il est permis de rêver grand. Cette émergence de créativité sans limitations suscite, par le fait même, l’activité économique dans la région.  

Pilou continue en expliquant que le fait que « le bâtiment soit une église de village où la communauté se rassemble est un message fort ». Autrefois, bien que ce lieu adoptait une mission religieuse, c’était l’endroit où les gens socialisaient et se regroupaient. C’était le cœur du village où tout le monde était le bienvenu. En rénovant cet endroit et en étant inclusif, le BEAM revêt en quelque sorte ce rôle, mais différemment.  

Sky is the limit 

Quand Myriam Rioux Denis imagine l’avenir du BEAM, aucune barrière ne semble exister, du moins aucune à laquelle il n’y a pas de solution.  

« Nous voulons bâtir une industrie solide en Estrie qui fera travailler nos gens et qui nous permettra de rayonner autant sur le plan national qu’international. Dans dix ans, on veut se démarquer et être à l’origine de projets qui se font financer grâce à l’expertise de nos membres » – Myriam Rioux Denis

La directrice des communications exprime avec passion toutes les possibilités qu’offre le BEAM aux nombreux créateurs d’ici et d’ailleurs. Elle souligne la variété de paysage disponible pour créer des images de qualité. « On veut devenir une référence et on veut accueillir des tournages parce qu’on a les attraits qu’il faut. L’Estrie regorge de décors diversifiés et éclatés. Sur un court rayon, on peut retrouver des paysages de la Nouvelle-Angleterre ou de la campagne française. On a accès à des mines ou encore à des installations ferroviaires », explique-t-elle.  

À surveiller 

À la mi-juin se tiendra une partie du tournage du deuxième long métrage du scénariste et comédien Guillaume Lambert (Like-moi, L’âge adulte) qui s’intitule Niagara. Après Les scènes fortuites, l’auteur fait confiance à la maison de production Chasseurs films et au BEAM pour cette prochaine œuvre.  

Quelques réalisations de courts métrages et divers petits spectacles sont inscrits à l’horaire de l’organisme, mais c’est le 16 juin prochain que le grand public pourra en apprendre plus sur ce qui s’en vient alors que le BEAM tiendra son lancement officiel dans un format virtuel sur Facebook Live.  

En attendant, le BEAM bouillonne. La qualité des projets réalisés fait rayonner l’organisme dans le milieu culturel et la quantité de membres augmente à bon rythme. Si vous êtes inspirés par ce texte, sachez que se joindre à cette merveilleuse organisation ne coute que 25 $ par année. Laissez voler votre créativité.  

Pour en apprendre plus sur le BEAM, visitez la page Facebook ou le site internet


Crédit photo @ Josiane Demers

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