Mer. Avr 17th, 2024

Victoire : « succès remporté dans une compétition ». Pour plusieurs grands sportifs, cette définition de la victoire est la seule envisageable. En d’autres mots, ils ne sont pleinement satisfaits que lorsqu’ils sont les premiers… les vainqueurs! Pour y arriver, certains vont même jusqu’à utiliser des produits dopants afin de faire exploser leurs capacités physiques et mentales. Se doutaient-ils que ce choix allait également faire exploser leur carrière en mille morceaux? Il faut croire que parfois la soif de pouvoir l’emporte sur la rationalité. C’est le cas de deux athlètes canadiens qui ont oublié la règle d’or du sport : l’esprit sportif.

Par Roxanne Blais

Geneviève Jeanson

Longtemps surnommée le joyau du cyclisme canadien, l’ex-cycliste québécoise a connu une fin de carrière beaucoup moins glorieuse. En 2003, lors du Championnat du monde d’Hamilton, Jeanson reçoit un premier avertissement : un contrôle a décelé chez l’athlète un taux d’hématocrite supérieur à celui toléré par l’Union cycliste internationale pour femmes. Cette première accusation l’empêche de faire l’épreuve sur route et la met dans la liste des possibles cas de dopage à l’érythropoïétine (EPO). L’athlète nie toute cette histoire, mais refuse tout de même de dévoiler la valeur d’hématocrite trouvée dans ses tests… Suspect.

La fin de la saga Jeanson? Loin de là! La même année, le docteur Maurice Duquette avoue avoir prescrit de l’EPO illégalement à plusieurs grands sportifs québécois, dont une cycliste de premier plan… Jeanson? Le lien semble évident. C’est seulement quelques mois plus tard, lors d’une conférence de presse, que la sportive déclare être la cycliste citée par le docteur Duquette, mais elle refuse encore une fois d’avouer quoi que ce soit. Pourtant, en 2004, dans le cadre de la course Flèche wallonne féminin, son hématocrite est à 49,5 % malgré une limite fixée à 47 %. Elle reçoit un passe-droit et participe à la course grâce à son taux de licite et sous condition de passer un test antidopage par la suite. Malgré les avertissements reçus, la cycliste aggrave son cas en omettant de se présenter à ce fameux contrôle. Cette décision aurait pu lui coûter six mois de suspension, mais se termine finalement par un autre simple avertissement… le dernier.

C’est en 2005, durant le Tour de Toona, que les mensonges de l’athlète ne passent plus : les tests de Jeanson dévoilent à nouveau des signes de consommation de produits dopants. Elle écope finalement de dix ans de suspension, mais décide elle-même de mettre un terme à sa carrière le 20 décembre 2006. Est-ce finalement un aveu de sa part? Pas encore… C’est dans le reportage Le Secret de Geneviève Jeanson qu’elle avoue enfin avoir triché en consommant de l’EPO pendant toute sa carrière, c’est-à-dire depuis l’âge de 16 ans. Cette confession a finalement permis la création du film La petite reine, en 2014, qui raconte le vécu sportif épineux de Jeanson.

Ben Johnson

Considéré comme le plus gros cas de dopage des Jeux olympiques, l’ancien sprinteur canadien est revenu 25 ans plus tard avec sa propre version : il a été victime d’un complot! Tout a commencé lorsque Johnson a battu son grand rival, Carl Lewis, à la finale du 100 mètres masculin aux Jeux olympiques d’été de 1988 en établissant un nouveau record du monde de 9,79 secondes. Après cet exploit, l’athlète change d’équipementier en passant d’Adidas à Diadora… c’est alors qu’étrangement il est reconnu coupable de dopage au stanozolol (un stéroïde anabolisant) et voit son dernier record du monde supprimé.

Dans son autobiographie, Johnson affirme avoir été piégé par André Jackson qui aurait été mandaté par le clan Lewis. Jackson se serait donc rapproché du sprinteur pour parvenir à dissimuler des produits dopants dans sa bouteille d’eau lors de plusieurs compétitions, dont celle des Jeux olympiques où tout a basculé. Il mentionne par la suite que Jackson l’aurait également piégé durant le meeting de Zurich (1986), mais que, curieusement, ça n’aurait pas fonctionné… Selon lui, étant donné qu’il était encore avec Adidas à cette époque, la compagnie aurait passé sous silence les résultats des contrôles grâce à ses relations avec le Comité international olympique. L’athlète déclare donc qu’il n’aurait pas été contrôlé positif s’il était resté avec Adidas. Si sa version est véridique, pourquoi ne pas avoir fait ses aveux avant? « Pour que les choses soient plus simples », a-t-il expliqué.

Évidemment, ces cas ne sont pas représentatifs de l’ensemble des succès sportifs. Plusieurs athlètes prouvent que des victoires peuvent ressortir de l’esprit sportif et d’ailleurs celles-ci ont bien meilleur goût! Je pense notamment à Eugénie Bouchard, une joueuse de tennis qui franchit une à une les étapes vers le titre de championne. La morale de l’article : on récolte ce que l’on sème.

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *