Sam. Avr 13th, 2024

Lors du 14 juillet 2015, fête nationale de la République française, monsieur François Hollande, président de la République depuis 2012, s’est prêté au rituel du grand oral télévisé. Devant les journalistes de France 2 et de TF1, monsieur le président a disserté sur l’économie morose de la France, sur la lutte contre le terrorisme et sur la rocambolesque crise grecque. Au crépuscule de son quinquennat, le président est désormais le sujet de plusieurs spéculations. Pourrait-il avec un chômage en hausse et une croissance atone présenter sa candidature en 2017? Le principal intéressé fixe opportunément une condition à sa candidature : la baisse de la courbe du chômage. Tour d’horizon des défis d’une candidature.
Joël Vaudeville

Le 6 mai 2012, François Hollande remporte l’élection présidentielle avec 51,56 % des suffrages exprimés. La gauche a pour la deuxième fois de l’histoire de la Ve République, et la première fois depuis 1995, un représentant au pouvoir. François Hollande, le candidat de la « présidence normale », accède à la magistrature suprême après cinq ans de sarkozysme et la plus grande crise économique depuis la grande dépression de 1929. Un espoir est permis. Le nouveau président a promis de relancer l’emploi, de faire place à la jeunesse française et de combattre son « véritable adversaire », la haute finance. Après plus de la moitié du quinquennat d’écoulé et des rumeurs de candidatures à droite comme à gauche, le président de la République croupie dans les tréfonds des sondages d’opinion.  Malgré une légère embellie dans l’opinion publique en janvier 2015 lors des attentats de Charlie Hebdo et du supermarché Hyper Cacher, les Français et Françaises créditent en moyenne leur chef de l’État d’une confiance avoisinant les 17 %.
Plusieurs raisons expliquent le désenchantement face au représentant de l’exécutif. Le candidat Hollande qui avait fait campagne à gauche s’est révélé un social libéral assumé. La presse française en veut pour preuve la nomination d’un jeune énarque, Emmanuel Macron, jamais élu aux législatives, ministre de l’Économie. D’une loi qui porte désormais son nom, monsieur Macron a libéralisé des pans entiers de l’économie avec une politique de l’offre assumée. Cette politique a été encouragée et appuyée par le premier ministre de Hollande, Manuel Valls, membre minoritaire du Parti socialiste et adversaire assumé des 35 heures du gouvernement de Lionel Jospin.
Au-delà de la déception d’une certaine gauche, il semblerait que les résultats des politiques du Gouvernement français se font attendre. Le chômage ne cesse d’augmenter avec aujourd’hui un peu moins de cinq millions de chômeurs en France métropolitaine. Le déficit public ne parvient pas à être résorbé. Se situant à 4 % en 2014, le gouvernement prévoit le même manque à gagner en 2015.
Malgré tout, François Hollande garde le cap et continue sa politique malgré les vents contraires. Tentant de redorer son blason, le président joue des fonctions régaliennes intrinsèques à sa fonction. Cependant, les Français et Françaises ne voient pas en leur représentant ce monarque républicain qu’ils adorent observer. La présidence normale de François Hollande, qui lui a permis d’être l’antithèse de Nicolas Sarkozy, se heurte au gigantisme des Mitterrand et De Gaulle. Plusieurs ont contesté son rôle dans la crise grecque ou encore dans les grands enjeux mondiaux. « Il ne remplit pas le costume », disent les mauvaises langues.
Ainsi, le président normal, incapable de répondre à l’espoir qu’il a lui-même instigué en 2012, peut-il encore rêver à une candidature en 2017? Le flou est là. D’un côté, des socialistes se mettent en réserve de la République. Arnaud Montebourg, Martine Aubry, et le populaire premier ministre, Manuel Valls, attendent le signal, que le président sortant déclare forfait, pour se lancer à la conquête de l’Élysée. D’un autre côté, les commentateurs politiques rappellent la formidable capacité de rebondissement de François Hollande, lui que l’on disait politiquement mort après la candidature de son ex-femme, Ségolène Royal, à la présidence de la France en 2007. Avec un chômage qui amorcerait une baisse constante, tout espoir serait permis. Après tout, aucun président de la Ve République ne s’est pas représenté de son plein gré après un premier mandat.

 

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