Ven. Mar 29th, 2024

Par Olivier Girard

Les engagements électoraux en environnement varient de l’inaction aux changements profonds des modes de fonctionnement en société. Quels sont les engagements environnementaux des partis?

Tous les partis, sauf le parti populaire, s’engagent au moins à respecter les objectifs de l’Accord de Paris pour lutter contre les changements climatiques. Cet accord propose de diminuer l’émission des gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2030 par rapport à l’année de référence 2005. L’accord est issu de compromis venant d’une coopération internationale afin d’inclure certains pays réfractaires à la diminution des émissions. Cependant, les objectifs de l’accord de Paris demeurent inférieurs aux objectifs mentionnés dans les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le GIEC, dans son dernier rapport, explique l’importance de limiter le réchauffement à moins de 1,5°C (et ainsi éviter des changements permanents dans les écosystèmes de la planète). Pour y arriver, les pays doivent réduire de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à l’année de référence 1990 et devenir carboneutres d’ici 2050. Dans les plateformes électorales, seulement le parti vert utilise les objectifs du GIEC. Le parti libéral, le parti conservateur et le Bloc québécois conservent les objectifs de l’Accord de Paris. Le nouveau parti démocratique a des objectifs plus élevés que l’Accord de Paris, mais pas suffisants d’après les objectifs du GIEC.

Le GIEC encourage également les pays à prendre des mesures importantes, profondes et à long terme qui changent notre façon de vivre en société pour pouvoir répondre à la crise climatique. Seulement le parti vert, le nouveau parti démocratique et le Bloc québécois s’engagent à effectuer de mesures environnementales aussi importantes.

Les changements climatiques sont l’enjeu environnemental le plus important pour la campagne fédérale. Il ne faut cependant pas oublier que d’autres enjeux moins abordés sont tout aussi importants, comme la protection de la biodiversité, la contamination des terres, la protection de l’eau, les enjeux environnementaux en Arctique, etc.

Bloc québécois

Le Bloc québécois soutient les objectifs de diminution des gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2030 par rapport à l’année de référence 2005. Pour y arriver, les bloquistes proposent des mesures d’électrification des transports, des mesures afin de revoir le calcul de la péréquation pour y inclure davantage d’incitatifs financiers favorables à la lutte contre les changements climatiques et des mesures fiscales de financement de projets résidentiels écoénergétiques. L’engagement phare du Bloc est l’indépendance du Québec, qui créerait également une souveraineté environnementale. De cette façon, le Québec serait souverain des décisions entourant notamment la construction du pipeline Trans Mountain. Le Québec bénéficierait également de sa production d’énergie faible en émission de GES pour atteindre les objectifs de diminution des émissions de carbone.

Nouveau parti démocratique

Le Nouveau parti démocratique s’engage à diminuer de 38 % les émissions de GES d’ici 2030 d’après l’année de référence 2005. Les néo-démocrates s’engagent à limiter le réchauffement planétaire à moins de 1,5°C. Pour y arriver, ce parti promeut l’électrification des nouveaux véhicules d’ici 2040, tout en visant une cible d’aucune émission de carbone pour 2050. Le NPD veut également favoriser le transport collectif et actif, notamment en aidant les municipalités à mettre en place des systèmes de transport collectif gratuit. De plus, ce parti s’engage à modifier le code du bâtiment pour obliger les nouvelles constructions à être zéro émission pour 2030. Le parti s’engage également à rénover tous les bâtiments d’ici 2050 afin de favoriser l’efficacité énergétique dans les bâtiments.

Parti conservateur

Le parti conservateur s’engage à réduire de 30 % les émissions de GES en 2030 d’après l’année de référence 2005. Pour ce faire, les conservateurs s’engagent à encourager les technologies vertes. Il faut noter que la plateforme électorale en ligne du parti conservateur n’était pas disponible en date du 25 septembre. Les engagements des conservateurs en environnement ont été rapportés par des journalistes.

Parti libéral

Le parti libéral a signé l’Accord de Paris en 2015 et s’engage à respecter les objectifs de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 d’après l’année de référence 2005. Les libéraux ont comme objectifs d’être carboneutres pour 2050. Pour y arriver, les libéraux s’engagent à électrifier le transport en obligeant les entreprises automobiles à vendre que de nouveaux véhicules électriques pour 2040. D’ailleurs, du côté de l’énergie, le parti a comme objectif que 90 % de l’énergie utilisée en 2040 proviennent de sources non émettrices de GES. Les libéraux promettent également l’interdiction des plastiques à usage unique en 2021. Il faut noter que la plateforme électorale en ligne du parti libéral n’était pas disponible en date du 25 septembre. Les engagements des libéraux en environnement ont été rapportés par des journalistes.

Parti populaire

Aucune mesure de la plateforme électorale du parti populaire ne concerne l’environnement. Des journalistes ont questionné le parti afin d’obtenir leur vision environnementale. Ce parti ne ferait rien en matière de changements climatiques. Il retirerait le Canada de l’Accord de Paris. Ce parti nie que l’activité humaine soit la cause des changements climatiques. Aucune mesure n’est prévue concernant les autres enjeux en environnement.

Parti vert

Le parti vert s’engage à réduire de 50 % les émissions de GES d’ici 2030 d’après l’année de référence 1990 (ce qui correspond environ à une diminution de 60 % d’après l’année de référence 2005). À plus long terme, le parti s’engage à arriver à la carboneutralité pour 2050. Ces objectifs, ainsi que les mesures des verts, correspondent à ceux du GIEC. Pour y arriver, les verts ont comme objectif d’atteindre une production d’énergie complètement renouvelable en 2030. Le parti veut également modifier le code du bâtiment pour obliger les nouvelles constructions à n’émettre aucun GES pour 2030. Pour le transport, la stratégie des verts a comme objectif d’être zéro émission pour 2040 en favorisant l’électrification, le réseau ferroviaire, les véhicules utilisant les biocarburants et les infrastructures encourageant le transport actif. Ce parti promeut également une transition vers une économie verte. Ce courant économique est axé vers le bien-être humain, l’équité sociale et la diminution des risques environnementaux.

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