Ven. Mar 29th, 2024

Campus-Marie-ClaudeBaretteBien que le taux de décrochage scolaire ait sensiblement diminué au cours des dernières années, le pourcentage reste toutefois alarmant. Un organisme de Sherbrooke a décidé de contrer ce phénomène en mettant en place, l’an dernier, un programme d’accompagnement pour les jeunes de l’École secondaire de la Montée.

Par Marie-Claude Barrette, entrevue avec Marie-Ève Bernier (bénévole)

En septembre 2013, la Maison Jeunes-Est de Sherbrooke a développé le projet Accès 5 : un programme de tutorat et de mentorat pour les jeunes du secondaire. Durant l’année scolaire 2013-2014, 75 d’élèves ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé : cette année, le chiffre a augmenté à 105 étudiants.

Le programme

En plus d’aider les jeunes provenant de milieux défavorisés, le programme apporte un soutien académique aux élèves présentant une ou des difficultés. Le recrutement commence dès le primaire, sur recommandation de leurs enseignants. L’étudiant s’inscrit ensuite au programme sur une base volontaire avec l’accord de ses parents. En fonction des objectifs identifiés avec des intervenants de la Maison, les élèves assistent aux séances de devoirs supervisés qui se déroulent après la levée des cours.

Bien que des intervenants de la Maison Jeunes-Est soient toujours sur place, le travail d’aide revient aux bénévoles présents. Étudiants, retraités, passionnés : tous et toutes peuvent venir. Marie-Ève a connu ce programme par le biais du bulletin d’informations de la Faculté d’enseignement à l’Université de Sherbrooke (Educ-hebdo). Puisqu’elle a été observatrice lors de son premier stage, le projet Accès 5 devenait une expérience de travail parfaite pour travailler avec les adolescents et « tomber dans le bain ». Pour d’autres, le programme devient une façon enrichissante et stimulante d’apporter son soutien à la société de demain.

Dans tous les cas, leur participation est faite sur une base volontaire. « Il y a des périodes tous les jours de 16h00 à 17h30. Les tuteurs peuvent seulement être présents le temps d’une période, il n’y a pas de minimum. » Ce qui explique très certainement le manque d’effectif. Comme Marie-Ève, plusieurs bénévoles assistent à une séance par semaine. Le but ultime serait qu’il y ait 1 « enseignant » pour 2 élèves afin de privilégier une réussite optimale et maximiser les bienfaits du tutorat. Présentement, il y a tout au plus 2 bénévoles présents à chaque séance et ceux-ci se voient assigner 5 à 10 jeunes. Une problématique importante puisqu’il y a plusieurs étudiants qui demandent aux bénévoles une attention plus grande. « Je me souviens d’une fois où deux étudiantes qui parlaient peu français devaient faire un oral. J’ai dû rester avec elles et tous les autres étudiants étaient supervisés par un seul bénévole. » Pour cette future enseignante, cette situation fâcheuse est un présage de l’avenir depuis l’annonce du gouvernement Couillard d’augmenter le nombre d’élèves par classe.

Les étudiants

Les intervenants dressent un portrait de tous les élèves et, à chaque séance, les bénévoles consultent le dossier de l’étudiant afin de prendre connaissance de l’évolution de leurs difficultés. « Nous n’avons pas accès aux notes avec les chiffres. Ce sont des codes de couleur selon les grandes matières [anglais, français, mathématiques, sciences]. Le rouge indique qu’il est en échec et ainsi de suite jusqu’à la couleur or. » Et qu’arrive-t-il si l’élève progresse à un point tel qu’il n’a plus besoin de tuteur? « Il y a des étudiants qui se sont améliorés et leur dossier affiche du vert partout. Mais, parfois, à la maison, ça ne va pas bien ou ce n’est pas un climat propice pour étudier, et donc ils nous demandent de rester. Le programme continue de les accepter quand même. » L’objectif est d’accompagner l’étudiant tout au long de son parcours scolaire jusqu’à l’obtention de son diplôme.

Si la tâche première des bénévoles est d’assister les élèves dans leurs devoirs, leur rôle s’étend également sur un aspect plus pédagogique. « Le tutorat, c’est aussi de leur montrer comment trouver l’information. Même si tu ne sais pas comment, c’est de leur montrer la démarche. » Le programme Accès 5 vise donc également le développement de l’autonomie chez les étudiants.

Et qu’arrive-t-il des périodes où ces derniers n’ont rien à leur agenda? Une lacune que la Maison Jeunes-Est avait certainement prévue dans l’élaboration de son projet. En effet, une banque de fiches personnalisées est disponible afin de faire progresser l’étudiant en surplus à ses devoirs. De cette façon, impossible pour celui-ci de terminer ses devoirs rapidement et de gaspiller son temps. D’ailleurs, si l’étudiant ne participe pas adéquatement, il ne pourra plus assister aux périodes d’aide.

Un soutien personnalisé

En plus d’un soutien scolaire et d’un suivi individuel, les activités parascolaires sont également un volet du programme Accès 5. Après les périodes de tutorat et durant les fins de semaine, des soirées thématiques et des activités sont organisées pour divertir les jeunes. Un moment parfait pour créer des liens de confiance entre les étudiants et les adultes, ces derniers devenant des modèles et des figures positives pour les jeunes!

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