Sam. Avr 20th, 2024

societe-onuPar Julia Poulin

Citoyens du Canada, nous sommes nés dans un pays où la menace à notre sécurité n’a jamais été un enjeu réel dans le confort de notre chez-soi. Certes, malgré notre participation en tant qu’allié dans les deux guerres mondiales et nos interventions dans plusieurs pays instables, le Canada n’a jamais enregistré de pertes humaines considérables occasionnées par la guerre, un conflit ethnique, un génocide ou un large attentat au sein de ses propres frontières. Ceci étant dit, l’existence d’une stabilité sociale et d’un climat de paix n’a jamais permis au Canada de se soustraire à la problématique que représente la guerre, gangrène de la sécurité internationale.

Un bref historique des évènements du dernier siècle nous permet de comprendre cette préoccupation croissante du Canada et des autres pays envers la poursuite du noble, mais utopique objectif qu’est la paix mondiale. La première tentative de création d’une organisation internationale ayant pour but de faire respecter la paix fut la Société des Nations, créée à la suite du Traité de Versailles marquant la fin de la Première Guerre mondiale en 1920. Malheureusement, dû à l’incapacité de la SDN de faire face aux tensions émergentes en Europe, cette tentative infructueuse de prévenir une Deuxième Guerre mondiale marqua la dissolution de cette dernière. C’est sur les décombres des deux guerres mondiales en octobre 1945 que les Alliés et 51 États, motivés par le désir de rebâtir une organisation capable d’assurer la paix et la sécurité internationale, signèrent la Charte des Nations Unies, créatrice de l’Organisation des Nations-Unies. Déterminée à insuffler un vent de coopération internationale sur le globe et à conscientiser tous les pays du bien-fondé de la lutte pour la sécurité collective, l’ONU compte à ce jour 193 États membres, c’est-à-dire presque toutes les nations du monde excluant l’État de Palestine et le Saint-Siège, qui ont par ailleurs reçu des invitations à titre d’observateurs.

Sans être un gouvernement mondial, l’ONU représente néanmoins une importante plateforme de dialogue entre les pays qui, lors de l’Assemblée générale, détiennent tous un vote afin de se positionner sur des questions et sur des enjeux essentiels. Divers sujets sont touchés tels que la mondialisation, l’environnement, les droits humains, la consolidation de nouvelles démocraties et les obstacles à la paix mondiale comme la course aux armements nucléaires.

L’ONU est composée de cinq organes principaux soit l’Assemblée générale, le Conseil économique et social, le Secrétariat, la Cour internationale de Justice et le Conseil de sécurité. Constitué de 5 membres permanents et de 10 autres non permanents élus pour deux ans, ce dernier occupe une fonction charnière dans la cohésion de la communauté internationale, car il est l’organe dont le mandat premier est le maintien de la paix et de la sécurité internationale aux termes de la Charte des Nations Unies. En effet, le rôle du Conseil de sécurité est d’autant plus crucial qu’il est le seul organe à jouir d’un réel pouvoir décisionnel et effectif, en ce sens où il décide des adhérents et des interventions et que tous les États membres sont tenus de se plier à ses décisions. Les cinq membres permanents sont la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni. Détenant chacun un droit de veto, il va sans dire que ce groupe de pays possède une influence considérable sur l’état de paix mondial et une responsabilité commune sur cette question.

Ceci étant dit, l’efficacité de cette institution vieillissante dont les membres reflètent encore l’équilibre politique des années 1945 est de plus en plus remise en question. En effet, force nous est de constater que ces membres ne poursuivent pas véritablement les mêmes objectifs, ne font pas face aux mêmes problèmes et tendent à faire valoir leur intérêt personnel au détriment de la construction d’une fraternité humaine. À ce stade, l’avenir du Conseil de sécurité reste en suspens jusqu’à ce que, au-delà de leurs divergences politiques, culturelles et économiques, les pays siégeant sur cette instance de façon permanente s’unissent de bonne foi et de façon cohérente pour l’édification d’une communauté internationale.

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