Mar. Avr 16th, 2024

Par Alizé Cassivi 

Vendredi dernier, le 22 janvier, Le Collectif s’est entretenu avec Marion Thénault, une jeune athlète sherbrookoise de 20 ans qui déjà, vient d’atteindre le plus haut sommet dans sa discipline, le ski acrobatique (sauts). 

Le parcours de Thénault impressionne. Alors qu’elle a entamé le ski acrobatique il y a seulement trois ans, l’Estrienne cumule déjà d’excellents résultats et se hisse vers le haut du classementCelle qui en était seulement à sa cinquième Coupe du monde a remporté la médaille de bronze, samedi dernier, à Moscou. L’exécution impressionnante de son Double full full lui a permis de se qualifier pour les prochains Jeux olympiques (JO) qui auront lieu à Pékin en 2022. La jeune femme canadienne s’est retrouvée sur le podium aux côtés de grosses pointures soit avec l’Américaine Winter Vinecki, et l’Australienne Laura Peel 

Changement de sport 

Marion Thénault, ex-championne de la Coupe Québec en gymnastique, avait réussi à atteindre le niveau nationalMalgré cela, vers la fin de son secondaire, la jeune athlète se posait plusieurs questions sur son avenir dans ce sport. « J’avais moins le goût qu’avant d’aller à mes entraînements», explique-t-elle.  

Comme la passion pour son sport semblait diminuer, elle s’est mise à chercher d’autres opportunités. Elle aimait être une athlète et ne se voyait pas arrêter le sport du jour au lendemain. Elle s’entraînait alors 25heures par semaine en gymnastique« Si j’arrête, je vais avoir tellement de temps, que vais-je faire avec ça? », lance-t-elle.  

Cette réflexion l’a alors poussée à s’inscrire, en avril 2017, au camp des recrues RBC. Ce programme canadien, qui a vu le jour en 2016, a pour objectif de repérer des athlètes ayant le potentiel de participer aux Jeux olympiques. Elle découvre alors le saut en ski acrobatique. Elle considère tout de même que son passage par différentes disciplines l’a avantagée 

La sportive de haut niveau cumule un bagage de 14années d’expérience en gymnastique et de trois ans de trampoline, ce qui lui donne une certaine longueur d’avance dans le sport qu’elle exerce aujourd’hui. «Le trampoline m’a vraiment aidée à développer mon sens aérien. C’est une technique qui ressemble un peu plus à celle du ski acrobatique », explique Thénault au sujet de son développement.   

Le Camp des recrues RBC — un tournant décisif  

« Je n’avais pas vraiment d’attentes. Je ne cours pas particulièrement vite, je ne saute pas particulièrement haut, je ne suis pas particulièrement forte. Cependant, je savais qu’en tant que gymnaste, j’étais plutôt polyvalente », confie l’athlète lorsqu’elle se remet dans l’état d’esprit qui lavait poussée à s’inscrire à ce programme.  

Après avoir passé les tests physiques obligatoiresMarion Thénault est alors approchée par Rémy Bélanger, qui deviendra, plus tard, son premier entraîneur de ski acrobatique. Il est important de mentionner que Bélanger fait partie de Jump 2020, un programme ayant pour but de pousser les athlètes en trampoline et en gymnastique à essayer le saut en ski acrobatique. Il a lui-même réalisé une transition du trampoline au ski pour finalement participer à 15coupes du monde dans cette discipline.   

La gymnaste avait été invitée à venir s’entraîner une fin de semaine, au mois de juin, au Centre Acrobatx Yves-Laroche de Lac-Beauport. Cet endroit offre des installations avec des rampes de saut en ski où les athlètes atterrissent dans une énorme piscine. Cela leur permet de pratiquer à l’année. « L’accueil a été très chaleureux, je n’ai pas senti de pression, c’était très easy going », se rappelle Thénault lorsqu’elle se remémore ce séjour.   

Cet été-là, la Sherbrookoise s’est donc entraînée quelques fois au centre. Elle a même participé à une compétition mondiale dans la catégorie développement. « J’ai gagné la compétition », dit-elle fièrement. À la fin de l’été, son choix était fait. Le ski acrobatique deviendrait son nouveau sport de prédilection.  

Les débuts 

« J’avais déjà skié quelques fois avec ma famille, mais pas plus que ça », souligne-t-elleD’abord et avant tout, bien qu’elle possédait déjà la force du sens aérien, elle a dû apprendre à skier. Son premier hiver s’est donc résumé à l’apprentissage du ski et à l’atterrissage de façon sécuritaire sur la neige.  

L’athlète explique également qu’habituellement la progression en ski acrobatique se fait de manière beaucoup plus lenteOr, comme elle était à l’aise dans les airs, elle a pu passer rapidement d’une rampe simple à une rampe double. C’est ce rythme qu’elle s’est elle-même imposé qui lui a permis selon elle, d’apprendre rapidement. « Je savais que j’étais capable », explique-t-elle avec confiance.  

Avec cette rapide évolution et son dernier podium, il est évident que Marion Thénault est une athlète à surveiller. Sherbrooke sera certainement derrière elle lorsqu’elle fera ses premiers pas d’Olympienne à Pékin en 2022. 


Crédit Photo @ Miriah Johnson

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