Ven. Mar 29th, 2024

Par Judith Doré Morin

La tournée Nomad Talks s’est arrêtée au Théâtre Granada le 26 septembre dernier. Devant une salle comble, cinq conférenciers et conférencières ont présenté sur scène leurs astuces pour voyager plus souvent, plus loin et plus longtemps. Leur objectif : inspirer les gens à réaliser leurs rêves de voyages. Même les plus fous!

Il y a cinq ans, Safia et Émilie, deux anciennes de l’Université de Sherbrooke, ont laissé tomber leur mode de vie montréalais et leur emploi pour devenir nomades à temps plein. Ensemble, elles ont fondé le magazine web Nomad Junkies en janvier 2014 afin de partager leurs expériences et démocratiser le voyage. Leur équipe compte aujourd’hui plus de 30 nomades et les deux jeunes femmes ont eu l’occasion de visiter près de 65 pays.

En 2016, Émilie et Safia décident d’organiser les Nomad Talks, une tournée de conférences visant à répondre aux nombreuses interrogations du public quant au mode de vie nomade. Moments d’échange empreint de festivités, les Nomad Talks donnent le goût de sortir son passeport de la poussière et de choisir sa prochaine destination. Le 26 septembre dernier, la population sherbrookoise était invitée à assister à trois conférences inspirantes.

Gab et Maya: les nomades numériques

Un voyage de quelques mois en Amérique latine. Au retour, des dettes s’élevant à près de 20 000$. Des regrets? Non. Sauf peut-être d’avoir mis fin à leur périple pour revenir au Québec.

Une ou deux années plus tard, alors que le désir de repartir surgit, le couple a l’idée de fonder une entreprise de référencement web. Il s’agit d’appliquer différentes techniques visant à optimiser la visibilité d’une page web dans les résultats obtenus par un moteur de recherche. Après quelque temps, Gab et Maya ajoutent à leur source de revenus des cours d’anglais offerts en ligne ainsi que la vente de vêtements vintage sur le web.

La paire adopte alors le mode de vie du nomade numérique. Ils voyagent avec leurs ordinateurs et gagnent leur vie grâce au web. Toutefois, transformer le monde en un milieu de travail comporte son lot de défis. Les fuseaux horaires, l’accessibilité à un réseau internet fiable ainsi que la gestion rigoureuse du budget figurent parmi les réalités auxquelles les nomades numériques font face et qui demandent une certaine adaptation.

Somme toute, le couple encourage toute personne intéressée à joindre la communauté des « digital nomad » à sortir de leur zone de confort pour découvrir ce qui les passionne et explorer des voies nouvelles. Que ce soit être DJ, faire de la construction, réviser des textes ou cueillir des fruits, il faut trouver un travail auquel il est possible de s’identifier et qui supporte les projets de voyage. Ainsi, comme le conclut Maya, la mort est inévitable et il faut donc vivre pleinement. Nous avons le choix de travailler pour les autres ou de travailler pour réaliser ses propres rêves.

Élizabeth : quand le voyage donne des ailes

À 18 ans, la jeune femme goûte pour la première fois au voyage lors de brèves vacances dans un tout-inclus. Entre ses sessions d’études, elle travaille ensuite à l’étranger, notamment dans des pub et des auberges de jeunesse. Elle apprend à voyager seule et à compter sur elle-même, principalement après avoir conclu que l’une de ses amies, qui a perdu son passeport à plusieurs reprises, n’était peut-être pas la meilleure partenaire d’expédition. À l’université, elle passera deux sessions en Espagne et s’envolera ensuite pour un stage de six mois en Équateur. Pourtant, au retour, elle ignore toujours ce qu’elle souhaite faire comme emploi.

Cela fait actuellement onze ans qu’Élizabeth est hôtesse de l’air. C’est un choix qui s’est fait un peu par hasard et qui s’avère pourtant inévitable pour cette amoureuse des voyages. Il ne s’agit pas d’un emploi temporaire, il s’agit d’un rêve qui se réalise à chaque nouveau vol. En ce sens, la jeune femme cite d’ailleurs Confucius: « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ».

Avec humour et authenticité, Élizabeth présente à l’audience des anecdotes issues de son quotidien dans les airs. Il y a, par exemple, ce vol, entre Varadero et Calgary, qui a duré plus de 16 h. Une femme avec une jambe plâtrée suite à un accident de « selfie ». Un homme qui fait une crise d’asthme, tombe et fait une commotion cérébrale. Une tempête qui fait diverger l’avion de son parcours initial. Un arrêt imprévu à Rapid City.

Selon l’hôtesse de l’air, aller en voyage c’est se jeter dans une piscine d’inspiration. Après avoir connu du succès avec son blogue, Élizabeth écrit un premier roman. Pour elle, écrire est tellement thérapeutique qu’elle ajoutera deux autres tomes à sa série. Elle travaille actuellement sur le développement d’une boutique en ligne proposant les trouvailles recueillies entre deux vols. Élizabeth conclut en encourageant le public à être sage à bord des avions et à oser partir en solitaire.

Cat et Pat: D BUS LIFE

Un mois en famille en Inde et le couple réalise qu’en voyage, il vaut mieux profiter de l’instant présent que de multiplier les destinations. Des milliers de kilomètres en Australie leur apprend qu’un camper-car à plusieurs, c’est petit et mal aéré. Ce périple leur enseigne également qu’il faut s’informer afin d’éviter les plages infestées de crocodiles et de méduses mortelles. La maison louée en moins d’une semaine, la voiture vendue et les emplois quittés, Cat et Pat s’envolent ensuite pour un séjour de dix mois en Asie.  

Les quatre années suivantes s’avèrent plutôt sédentaires, avec une moyenne annuelle de deux mois passés à l’étranger. À la recherche d’une nouvelle aventure, Pat se procure un voilier sur un coup de tête. Cependant, après un été à voguer sur le lac Memphrémagog, le couple élimine l’idée de partir en aventure sur l’eau. Peu de temps après, Pat découvre l’histoire d’un jeune homme qui a traversé l’Amérique, du Chili à l’Alaska, en Westfalia. Et voilà que le couple s’embarque pour le road trip d’une vie.

La décision s’est prise il y a environ un an. Après plusieurs recherches et discussions avec l’entourage, Cat et Pat se procurent un ancien autobus scolaire pouvant transporter vingt passagers. Pourquoi un autobus? C’est fiable, il y a assez d’espace pour un lit, le prix est d’environ 5000 $ et le véhicule offre une vue sur 360 degrés. Après plusieurs semaines de rénovation, le couple se retrouve avec un chalet rustique sur roues. Lit double, évier double, four, réfrigérateur, eau chaude, balcon sur le toit, douche extérieure, auvent extérieur qui se transforme en toile de projection. Le véhicule est prêt pour un périple de dix mois qui les mènera entre l’Estrie et le Costa Rica.

Malgré les difficultés rencontrées sur la route, tant en ce qui a trait à l’espace restreint et la congestion routière de Mexico, Cat et Pat se préparent à poursuivre leur périple jusqu’en Amérique du Sud. Aucune presse, leur autobus les attend sagement dans un entrepôt au Costa Rica.


Crédit Photo @ D bus life

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