Jeu. Mar 28th, 2024

Par Sofie Lafrance

Dans la foulée du mois de mars 2016, où le féminisme est redécouvert par les projecteurs québécois, un projet de librairie féministe prend vie dans la métropole. L’Euguélionne ouvrira ses portes en automne prochain, dans le quartier centre-sud de Montréal.

Qu’est-ce qu’une librairie féministe vous demandez-vous? Il s’agit d’un endroit inclusif pour tous, où des œuvres et activités féministes seront offertes. Des livres écrits par des femmes et des hommes, provenant d’écoles de pensées amalgamées, seront au menu. L’Euguélionne se veut un point de rencontre entre tous les courants féministes, des plus légers aux plus radicaux. Cette librairie offrira des études théoriques, des romans de fiction, des nouveautés, des livres jeunesse sans genres, des bandes dessinées et des revues. Elle veut également mettre en lumière des œuvres vouées à la communauté LGBTQ+.

La naissance d’un projet original

Au printemps dernier, alors qu’elle travaillait, la libraire Marie-Ève Blais a trouvé dans la section « Romans » l’œuvre Une chambre à soi de Virginie Woolf, questionnant la place des femmes dans la littérature. Une simple erreur d’inattention? Malheureusement non, car lorsqu’une « femme écrit sur l’écriture des femmes, sa réflexion n’est pas considérée comme faisant part de la grande pensée littéraire masculine, mais doit être reléguée à la fiction » fusillait la jeune libraire sur les réseaux sociaux.

C’est alors que le rêve d’une librairie féministe bourgeonnait entre ses oreilles. Rapidement, l’idée est devenue le projet d’un collectif, de quelques jeunes allumés dans la vingtaine. D’ailleurs, il ne s’agit pas de la première librairie féministe à Montréal, plusieurs d’entre elles étaient des points d’ancrage du féminisme québécois dans les années 1970. Or, devant le manque de financement et la perte d’intérêt envers cette école de pensée dans les années 1990, elles sont tombées une à une jusqu’à la dernière, L’Androgyne, en 2002.

Le nom porteur d’une cause

L’Euguélionne est une œuvre dite radicale de Louky Bersianik paru en 1976 et est considérée comme l’un des premiers écrits féministes québécois. Ce « roman-essai-manifeste-ish » dénonce les conditions des femmes partout dans le monde, contraintes par la misogynie. L’Euguélionne entend donc redonner vie à toutes et tous les auteur(e)s féministes et veut incarner, non pas LE féminisme, mais bien LES féminismes, peu importe leurs origines.

La librairie veut initialement mettre à la disposition de ses membres plus de 6000 œuvres bilingues et accessibles pour tous. Une coopérative de solidarité comprenant une gestion collective et participative donnera vie à la librairie et permettra aux membres de s’y sentir attachés.

Le groupe projet est actuellement en mode de sociofinancement en vue de l’ouverture de L’Euguélionne à l’automne prochain, juste à temps pour la rentrée littéraire de 2016. L’objectif est d’amasser 25 000 $ d’ici là et les membres du Collectif lance le coup d’envoi ce soir même, le 14 mars, dès 18 h au Sporting club à Montréal!

Pour plus d’informations sur ce projet novateur :

Suivez L’Euguélionne sur Facebook

Visitez le site web du projet


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