Ven. Mar 29th, 2024

Par Marianne Allaire

L’essai-documentaire La part du diable nous propose du contenu exclusif pour nous (re)présenter ce qu’était le Québec au cœur de sa transformation. La première a été diffusée le 6 février dernier à La Maison du Cinéma. Le Collectif a rencontré Luc Bourdon, le réalisateur du film.

Le réalisateur Luc Bourdon a, encore une fois, épluché la cinématographie québécoise afin de créer une œuvre historiquement et visuellement soignée. Un travail de moine pour trouver tout ce qu’on n’avait pas encore vu de la Révolution tranquille. Largement documenté, il fallait trouver une autre façon de concevoir cette période. Bourdon voulait aller chercher du contenu exclusif que le public n’avait jamais vu encore. Travail accompli.

La part du diable, c’est donc une juxtaposition d’images d’archives provenant de 500 films d’archives. Le réalisateur entretient un lien particulier avec la réserve d’œuvres de l’Office national du film du Canada (ONF). « C’est un espace de recherche où j’ai vu tout ce que je pouvais voir », affirme-t-il sans prétention lors de l’entrevue. C’est ce même espace qui a donc permis la création de ses documentaires.

La Maison du Cinéma nous a chaleureusement ouvert ses portes pour organiser l’entrevue. C’était la première fois pour Luc Bourdon dans ce lieu unique à Sherbrooke. Un cinéma indépendant vaut assurément le détour pour y apprécier sa programmation singulière. L’atmosphère a contribué à la discussion avec le réalisateur sur son tout nouvel essai-documentaire. Constituant la suite de son œuvre précédente, La mémoire des anges, la signature singulière du documentariste Luc Bourdon continue de teinter l’histoire du Québec.

Humble et franc, Luc Bourdon est une personne avec qui on a le goût d’échanger. Projectionniste à ses débuts, autrefois directeur général du Festival du nouveau cinéma et enseignant dans diverses universités au Québec, maintenant réalisateur : Bourdon a beaucoup de connaissances à partager. Et c’est ce qui se produit dans La part du diable. Il y a une finesse dans la présentation du contenu, un ton neutre qui permet de déduire ce que l’on veut bien des images qui nous sont présentées. Il y a ainsi une grande place à l’interprétation dans l’œuvre. « Le public en fait ce qu’il veut », confirme le réalisateur. Étudiants, cinéastes, cinéphiles, historiens ou curieux : tous peuvent apprécier cette œuvre récapitulative de l’ère de René Lévesque.

Le Québec des années 70 a beaucoup bouleversé par les débats qu’il a soulevés : des crises identitaires de toutes sortes pour les francophones, les femmes et les autochtones et des événements percutants tels que l’Expo 68, les Jeux olympiques, l’élection du Parti Québécois et le premier Référendum. Il était donc important pour Bourdon d’être assidu dans la chronologie historique des images présentées dans son documentaire. On réussit donc à se remémorer dix ans d’histoire en une heure et quarante minutes.

Le réalisateur caractérise son œuvre d’un « album de famille ».  Certains éprouveront de la nostalgie, d’autres de la détermination. Avec La part du diable, on se remémore des moments à coup d’extraits. L’essai-documentaire a la justesse de nous laisser vaguer, de nous permettre de nous approprier l’histoire telle que nous l’avons vécue/telle qu’elle nous a été expliquée.

En salle depuis le 16 février à La Maison du Cinéma

Entrée à 6,50 $ pour les moins de 25 ans

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