Ven. Mar 29th, 2024

Par Marc-André Labbé

Café-boutique Umano

Le commerce est situé dans ce qui est souvent qualifié à tort de «mauvaise partie» de la rue Wellington, puisque les cafés et restaurants qu’on y retrouve sont tous excellents, en fait foi Umano. L’ambiance exotico-urbaine de l’endroit, avec son mur de béton qui côtoie la chaleur de l’ameublement en bois, est accentuée par les odeurs d’épices, de thés et de savons qui sont aussi vendeurs que les cafés, sandwiches et pâtisseries préparés par Christian, le propriétaire. Français d’origine, installé au Québec depuis 10 ans, Christian s’efforce de faire rayonner le commerce équitable à Sherbrooke. Reprenant le mandat que s’était donné le Carrefour de solidarité internationale (CSI), en promouvant des produits «fair trade», le tenancier se donne entre autre mission de n’utiliser que des ingrédients biologiques. On n’a donc pas à se poser de questions quand on met les pieds dans sa boutique: on va y consommer éco-responsablement. L’endroit est lumineux, décoré avec de grosses plantes vertes et la musique y joue à un volume peu élevé. C’est donc parfait pour étudier tranquille ou observer la faune de la Well-sud derrière l’une des grandes fenêtres du commerce.

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Le café-boutique Umano. 113 rue Wellington Sud © Marc-André Labbé

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Bistro Kàapeh

Sur la rue Frontenac et à l’ombre de l’hôtel de ville, s’agite un petit commerce qui n’a pas mis de temps à faire de grandes vagues. Ouvert depuis 2 ans, le Kàapeh, pourtant situé à moins de 100 mètres de la Brûlerie Faro, institution sherbrookoise des cafés de troisième vague, tire admirablement bien son épingle du jeu. On serait peut-être tenté de penser que c’est d’abord et avant tout en raison de l’ambiance chaleureuse et conviviale: plafonds hauts et d’origine, conférant à l’endroit une aura autant ancestrale qu’actuelle, mobilier coloré et disparate (tables pour deux, coin plus familial avec table centrale entourée de bancs et la section arrière aux allures de  bistro). Toutefois, le Kàapeh, c’est aussi et surtout une question de passion. Cela fait 14 ans qu’Alberto travaille le café. Il traîne son expérience et son savoir-faire depuis sa Guadalajara natale au Mexique et jusqu’à Sherbrooke en passant par le fameux Café Lézard à Montréal. Achetant du fameux torréfacteur St-Henri, l’homme s’assure de la qualité de ses grains afin d’offrir à sa clientèle un café des plus goûteux et à la fine pointe de ce qui se fait dans ce monde toujours plus complexe. Le copropriétaire mange (boit) littéralement du café. Il veut en parler avec ses clients, veut les informer et, surtout, établir une relation avec eux. On a donc l’impression d’entrer là un peu comme on si entrait chez soi.

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Le bistro Kàapeh. 137 rue Frontenac. © Marc-André Labbé

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Café général

Le dernier né de la troisième vague à Sherbrooke a ouvert ses portes il y a à peine deux mois sur la rue Alexandre. Maryse et Gabriel sont arrivés de Montréal il y a quatre ans, à peu près à la même époque où naissait leur petite fille. Si vous êtes chanceux, vous pourrez la voir jouer au café lors de votre passage. Il n’est pas rare de l’y croiser, car le couple a pratiquement fait du commerce le centre de sa vie. Si Gabriel se concentre surtout sur le café, qu’il achète de Cantook Micro Torréfaction à Québec (qui se procure ses lots directement du producteur et s’assure ainsi de la qualité des grains), Maryse, quant à elle, s’emploie à tout faire à la main: desserts (notamment les tartes pop et les carrés passion, dont les noms familiers sont des dérivés des produits auxquels vous pensez effectivement), sandwiches et grilled-cheeses, ainsi que des marinades et conserves, qui trouvent preneurs autant à Montréal qu’à Matane ou Lennoxville, sous l’appellation de La maryse & ses pots. La chaleur et l’amour du fait maison se combine donc ici à un décor épuré, où le blanc des murs réfléchit la lumière vive du dehors et donne ainsi une ambiance dégagée, invitante et réconfortante de simplicité.

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Le café Général. 74 rue Alexandre. © Marc-André Labbé

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Le Tassé

Il n’a pas encore atteint la trentaine et Samuel est déjà un vétéran des cafés de quartier à Sherbrooke. C’est que le type est un visionnaire et un artiste. C’est non seulement le café qui allume la flamme dans ses yeux, mais aussi tout ce qui entoure son projet. Il a longuement réfléchi aux tenants et aboutissants de l’instauration d’un commerce de proximité dans l’est de la ville. Situé sur Conseil, entre l’Hôtel-Dieu et le Centre de réadaptation de l’Estrie, Le Tassé vit au rythme de ses clients et voisins. Le service y est à la fois courtois et rapide afin d’accommoder les travailleurs qui n’ont souvent que quelques minutes pour dîner, mais le badaud qui désire y boire tranquillement son café s’y sentira aussi bien accueilli. Tout le monde y est sympathique, à commencer par Samuel, qui se veut un connaisseur et un passeur de savoir, mais qui ne se prend pas pour autant au sérieux. À preuve, cet écriteau à l’entrée qui mentionne «Le meilleur latté entre la rue Murray et la 4e avenue» (pour les non-initiés, à peine 50 mètres séparent les deux rues!). Le ton est donné d’entrée de jeu et une fois au cœur de cette atmosphère détendue, vous pourrez consommer équitable et biologique avec, en prime, l’occasion de faire une bonne action en achetant un café au suivant.

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Le tassé. 426 rue du Conseil. © Marc-André Labbé

 


 

Cet article fait partie d’une section spéciale dédiée au phénomène du Café dans la ville de Sherbrooke. Pour lire un article fort intéressant sur l’implantation massive de la chaîne Starbucks à Sherbrooke et ses répercussions appréhendées sur les cafés locaux, cliquez-ici

 

© Illustration : Marianne Blouin-Caron

 

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