Jeu. Avr 18th, 2024

Par Rémi Proteau

Avez-vous entendu parler de la Semaine de la joie? Organisée par l’Association générale des étudiants et étudiantes en sciences (AGES), cette dernière s’est tenue pour la deuxième session consécutive à la Faculté des sciences du 10 au 13 avril derniers. Elle consistait en fait en plusieurs activités de petite et moyenne envergure qui visent à faire socialiser les étudiants et à leur donner le sourire en fin de session. Distribution de biscuits maison, barbecue fruité sur la terrasse extérieure, activité de coloriage dans de gros divans mous, atelier de zoothérapie, craie à l’extérieur : tous les éléments étaient réunis pour rendre la Faculté joyeuse. Futile, diront certains. Pas tant que ça, leur répondrais-je. En effet, derrière son ton candide, la Semaine de la joie a un objectif bien sérieux.

Saviez-vous que l’année dernière à l’Université de Montréal, 22 % des étudiants présentaient des symptômes dépressifs assez sévères pour entreprendre un traitement médical ou psychologique? En effet, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) a mené en 2016 une grande enquête sur la santé mentale de sa population universitaire auprès d’un échantillon pondéré de 10 217 étudiants. Les résultats qui en ressortent sont accablants. Quelque 10,5 % des étudiants de premier cycle rapportent assez de symptômes d’épuisement professionnel « pour être catégorisés comme étant en burnout ou en voie de l’être » (FAÉCUM, 2016). De plus, 7,8 % des étudiants avouent avoir eu de sérieuses pensées suicidaires au cours des douze derniers mois, et 1,2 % auraient commis une tentative de suicide dans la dernière année. C’est deux fois plus que dans la population du même âge.

Quels sont les symptômes de ces maux psychologiques? Les auteurs de l’étude parlent principalement d’isolement et d’une mauvaise hygiène de vie (manque de sommeil et malnutrition, principalement). Ce qui est le plus pernicieux, c’est que ces symptômes liés aux troubles de santé mentale peuvent manifestement être aussi des précurseurs des mêmes problèmes.

Bien que cette étude ne porte pas sur la population de l’Université de Sherbrooke, on n’a pas besoin de preuves scientifiques pour voir les traits tirés devant les écrans et pour ressentir le stress de fin de session de nos étudiants. La Semaine de la joie se veut donc une contre-attaque à cette problématique, peu importe son ampleur réelle. On se dit qu’au mieux, dans le cas où le problème ne serait pas présent du tout à l’Université de Sherbrooke (vous sentez le ton dubitatif derrière ces mots), la Semaine de la joie aura au moins été préventive.

Avant qu’une étude ne vienne confirmer nos inquiétudes, il faut donc agir. Il faut s’attaquer aux facteurs contribuant aux problèmes de santé mentale tout au long de la session en contrant l’isolement et en promouvant une saine hygiène de vie. De plus, l’AGES invite toutes les associations facultaires ainsi que la FEUS à institutionnaliser la Semaine de la joie, pour l’étendre à tout le campus. Après tout, qui ne voudrait pas d’une université joyeuse à l’année?


Crédits Photo © Des Mentors Pour Entreprendre

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