Ven. Mar 29th, 2024

Par Dorian Paterne Mouketou

Luc Fortin, c’est ce conseiller aux communications qui, après un court règne péquiste qui a duré moins de 2 ans, a été élu député de Sherbrooke. Il s’inscrit dans la continuité avec l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, député de Sherbrooke entre 1998 et 2012. Le Collectif s’est entretenu avec le député sortant, qui sollicite un deuxième mandat à l’Assemblée nationale.

Peut-on donc dire que Sherbrooke est un bastion libéral? En tout cas, depuis 1998, ce sont les libéraux qui ont conquis la circonscription. Sauf en 2012, lorsqu’un vent de changement a soufflé sur le Québec. En effet, le printemps érable a conduit aux élections qui ont mené Pauline Marois au pouvoir. Cette phase s’est illustrée par une passation de pouvoir des libéraux aux péquistes. Le fief de Jean Charest, alors à l’époque premier ministre du Québec, n’a pas été épargné. Cet épisode n’aura pas duré deux ans. Aux élections législatives de 2014, Luc Fortin a fait son entrée en politique en tant que député de Sherbrooke, délogeant le péquiste Serge Cardin.

Qui est Luc Fortin?

Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en Sciences politiques de l’Université de Montréal, Luc Fortin a fait sa carrière professionnelle comme conseiller aux communications. Son engagement politique remonte à 1998, alors qu’il était membre du Parti libéral du Québec, duquel Jean Charest a pris les règnes la même année. Il a occupé les postes de conseiller politique et attaché de presse du ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles. Il est ensuite nommé conseiller aux communications de Jean Charest, déjà premier ministre du Québec.

Originaire de Terrebonne, Luc Fortin est marié avec une Sherbrookoise avec qui il a quatre enfants. Il est élu député de Sherbrooke aux élections législatives de 2014, succédant ainsi au péquiste Serge Cardin, en poste depuis 2012. En 2016, il est nommé ministre délégué au Loisir et au Sport, un poste qu’il a occupé pendant 25 jours.  Puis, il est nommé ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française et ministre responsable de la région de l’Estrie. Depuis octobre 2017, il est ministre de la Famille. À 36 ans, M. Fortin veut briguer un deuxième mandat à la députation pour Sherbrooke.

Un député présent pour ses concitoyens

« Les gens reconnaissent que j’ai été très présent au cours des quatre dernières années. On a rencontré des gens, on a été à l’écoute des gens. J’ai porté les projets des Sherbrookois à l’Assemblée nationale. Et on a livré, à titre de député et à titre de ministre responsable de la région, de nombreux dossiers », a-t-il souligné. Il en a profité pour rappeler quelques promesses électorales réalisées, dont la construction du centre Mère-enfant, le prolongement de l’autoroute 410, les sommes pour le pont des Grandes Fourches, la revitalisation du Centre-ville, la contribution du gouvernement du Québec à hauteur de 4 M$ pour la salle de diffusion jeunesse au centre-ville, la construction du terrain de soccer synthétique à l’école du Triolet et la mise en place de l’Équipe économique Sherbrooke. « Les gens aussi reconnaissent que j’ai respecté mes engagements depuis 2014. Mais ce que les gens apprécient aussi, ce sont ma présence et mon écoute », ajoute M. Fortin.

Les enjeux chers aux Sherbrookois

« Tout le monde est conscient ici de la pénurie de main-d’œuvre, autant dans les entreprises que dans le secteur public. On voit justement toutes les entreprises qui ont de la difficulté à insérer les nouveaux travailleurs, et ça limite leur productivité. Ça limite leurs possibilités d’expansion également. On voit que les gens sont sensibles à ça », reconnait le député sortant de Sherbrooke. La pénurie de main-d’œuvre est criante même « dans le secteur de la santé, dans le système d’éducation, dans le service de garde ». M. Fortin reconnaît également qu’il y a de l’argent pour payer des travailleurs additionnels, mais que ceux-ci manquent à l’appel. Il condamne le chef de la Coalition Avenir Québec de vouloir baisser les seuils d’immigration : « déjà qu’il nous manque du monde, [on ne peut pas] réduire notre bassin de potentiel de main-d’œuvre. Il faut au moins maintenir les seuils d’immigration. L’immigration fait partie de la solution. Mais ce n’est pas la seule ». M. Fortin souhaite attirer des jeunes familles d’un peu partout au Québec. « J’ai des engagements qui font en sorte qu’on va encore améliorer davantage la qualité de vie à Sherbrooke. Il faut mieux se positionner par rapport aux autres régions. Il faut maintenir les travailleurs expérimentés. En emploi, on a des incitatifs qu’on présente pendant la campagne électorale pour atteindre ces objectifs-là ». Il croit qu’il faut maintenir les étudiants étrangers qui sont formés à Sherbrooke, qui n’ont pas besoin de la reconnaissance des acquis.

Plus encore, Luc Fortin est préoccupé par les « enjeux terre-à-terre », notamment sur ce qu’il peut proposer concrètement pour améliorer la vie des gens. Cela touche entre autres les revenus des ainés. « C’est pour ça qu’on a proposé une série de mesures pendant la campagne électorale, justement, qui va contribuer à leur mettre des sous dans leurs poches », a-t-il rappelé.

Un besoin de changement au Québec… vraiment?

Luc Fortin croit qu’on est à l’ère de « changer pour changer ». Il invite plutôt les citoyennes et les citoyens à un questionnement. Selon lui, « la campagne électorale permet de mettre en perspective les différentes propositions, de faire des choix pour l’avenir ». D’ailleurs, le député sortant n’a pas manqué de lancer une pique subtile à son adversaire péquiste, Guillaume Rousseau : « de manière intellectuellement malhonnête, certains ont voulu faire croire qu’on est là depuis 15 ans. Mais la réalité, je le répète partout, c’est que moi, il y a quatre ans, j’ai battu un péquiste qui était membre d’un gouvernement péquiste ». Sans pour autant rien tenir pour acquis, M. Fortin est « très confiant pour le résultat du 1er octobre ».

« Sherbrooke n’a jamais été une circonscription sûre. J’ai travaillé très fort depuis quatre ans, je continue de travailler très fort dans cette campagne électorale là. Et, si je suis réélu le 1er octobre, je vais continuer de travailler fort. Jamais je ne [tiendrai] les Sherbrookois pour acquis. Ça, c’est certain », confie celui qui est ministre de la région de l’Estrie.

Un politicien à l’image de gens de sa circonscription

Luc Fortin avoue vouloir faire de la politique pour changer les choses et porter les dossiers des citoyens devant l’Assemblée nationale. Après quatre années en tant que député de Sherbrooke, il est convaincu de vouloir continuer son travail. Il retient surtout qu’un député doit être à l’image des gens qu’il représente. « Avec l’exercice de la fonction, avec le contact avec la population […], les gens s’attendent à avoir des politiciens qui les représentent, qui partagent leurs valeurs, qui les rejoignent dans leurs façons de faire, dans leurs façons d’être. C’est une grande leçon que j’ai reçue au cours des quatre dernières années », termine-t-il.


Crédit Photo @ plq.org

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