Mer. Avr 17th, 2024

Par Sarah-Jeanne Denis

Vendredi dernier tôt dans la matinée, le président des États-Unis annonçait, sur son compte Twitter personnel, qu’il était atteint du coronavirus. Trump avait des projets ambitieux pour les derniers mois de son mandat, comme la nomination de la juge Amy Coney Barrett, qui seront probablement ralentis par cette nouvelle. Une chose est certaine : même si les symptômes du président sont modérés, il s’agit d’un réel gamechanger.

À la suite de son diagnostic, l’équipe électorale de Trump a rapidement annoncé que tous les événements de campagne étaient reportés indéfiniment. Plusieurs proches du président, tels que la première dame, Mélania Trump et l’une de ses conseillères, Hope Hicks, ont également contracté le virus. Trump s’est rapidement rendu à l’hôpital militaire Walter Reed, où plusieurs médecins ont surveillé son état de santé de manière continue et lui ont administré des traitements expérimentaux. Puisque ses symptômes ne semblaient pas s’aggraver, le président a été libéré un peu plus tard dans la semaine et a regagné la Maison-Blanche.

Un deuxième débat toujours en vue

Pour l’instant, le vice-président Mike Pence n’a pas reçu de test positif. Si l’état de santé du président venait à empirer, Pence pourrait être appelé à endosser le mandat de Trump jusqu’à l’élection d’un nouveau président, en novembre. Pour ce qui est de la campagne électorale, le vice-président était censé participer au deuxième débat de la campagne présidentielle, le mercredi 7 octobre, au côté de Kamala Harris. Puisque les deux candidats à la vice-présidence n’ont pas reçu de test positif, le débat aura lieu comme prévu, malgré les événements récents.

Il faut toutefois souligner que des mesures de distanciation sociale plus strictes seront mises en place. Lors du premier débat présidentiel opposant Trump et Biden, la famille du président avait été fortement critiquée pour leur refus de porter le masque, lorsqu’ils étaient assis dans l’audience, bien que les consignes de santé publique l’exigent.

Un écran de fumée?

Bien que le président ne soit plus hospitalisé, une crainte persistante chez les médias américains est la représentation biaisée, voire carrément fausse, de l’état de santé du président. Si vous vous rappelez bien, les examens annuels de Trump le dépeignaient comme étant « l’individu le plus sain n’ayant jamais été élu à la présidence ». Bien que le médecin responsable de cet examen ait par la suite annoncé que ces affirmations avaient été dictées par Trump lui-même, le président aura systématiquement été présenté comme étant en parfaite santé.

Considérant la façon dont l’état du président aura été présenté au public américain depuis le début de son mandat, les communiqués annonçant que Trump se porte actuellement bien sont reçus avec scepticisme. Certains facteurs, comme son obésité et sa pression sanguine, sont des facteurs de risque indéniables, surtout si l’on considère que le président est âgé de 74 ans. Certains reportages indiquent que le président aurait demandé à son entourage de ne pas donner de détails sur sa condition. Il est donc bien probable que la santé du président se dégrade sans que le public américain soit mis au courant.

L’influence de Trump sur l’opinion publique et la COVID-19

Pour la plupart, la nouvelle de son diagnostic agit comme une preuve irréfutable de la sévérité du virus. La présidence est un symbole fort pour le peuple américain. Un président atteint du coronavirus démontre donc bien que personne n’est à l’abri et que la pandémie est un phénomène sérieux, où tout le monde doit contribuer au ralentissement de la propagation. Pourtant, le président lui-même ne semble pas avoir revisité sa position controversée sur le virus. D’abord, lors de son séjour à l’hôpital, il est sorti dans une voiture escortée pour saluer la foule qui s’était amassée devant l’établissement. Cette sortie, que beaucoup jugeaient inutile, implique que l’ensemble du personnel ayant accompagné le président doit se placer en quarantaine pour deux semaines.

Ensuite, lorsqu’il a quitté l’hôpital, il a invité le peuple américain à ne pas avoir peur du virus et à ne pas le laisser dominer leur vie. Ce commentaire minimise manifestement la gravité de la pandémie, entrant en contradiction avec l’avis des experts en santé publique. Le président semble également encourager les citoyens à vivre leur vie comme à l’habitude, potentiellement en allant à l’encontre des mesures de quarantaine en place dans certains États.

Nous avons là un problème récurrent tout au long de la pandémie : Trump contredit constamment ses experts et encourage à manifester contre les décisions de ses États. Plutôt que d’unifier la nation dans un temps de crise et de fournir une direction générale à suivre pour les États américains, le président aura activement empêché une réponse cohérente et unifiée à la crise.

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