Mer. Avr 17th, 2024

Par Alizé Cassivi

Le 11 avril dernier, lors du Gala du mérite sportif du Vert et Or, Marie-Pier Fauteux a été désignée athlète féminine de l’année. Elle est alors la première personne d’un club de rugby à recevoir ce titre. Le Collectif s’est entretenu avec cette joueuse de rugby.

LE COLLECTIF: Auparavant, tu jouais au volleyball. D’ailleurs, tu as fait partie de l’équipe Les Volontaires de Sherbrooke au cégep dans la première division. Il y a deux ans, lors de ton entrée à l’université, tu commençais un nouveau sport : le rugby. Pourquoi?

Marie-Pier: Je n’avais pas le goût de continuer le volleyball à l’université. Les exigences y sont vraiment plus élevées qu’au cégep. Aussi, j’ai fait un mois de rugby au secondaire et j’ai vraiment aimé le sport. Mais, au cégep, il n’y avait pas d’équipe de rugby. J’ai alors décidé de pratiquer le rugby à l’université.

C: Qu’est-ce que tu aimes dans le rugby que tu ne retrouves pas dans le volleyball? Qu’est-ce que tu affectionnes dans ce sport?

M: Je pense que j’aime ce sport, car je joue pour la personne à côté de moi, et ce, de manière très physique. Je donne littéralement mon corps. Les matchs où j’ai plusieurs « bleus », c’est parce que je l’ai fait pour mon équipe. Je m’attends à ce que si je me donne pour mes co-équipières, elles se donnent pour moi aussi. Au volleyball, c’est différent, si tu ne fais pas ta part, c’est tel que tel. Tu n’auras pas de « bleus » nécessairement à la fin du jeu et tes co-équipières non plus  .

C: Peux-tu m’expliquer en quoi le rugby consiste?

M: Comme le football, il faut marquer des deux côtés. Par contre, il faut faire les passes vers l’arrière. Puis, on essaye de mettre la vitesse pour que lorsqu’on attrape la balle en arrière on franchisse la ligne. De cette façon, on gagne du terrain à chaque fois. Et, on va « scorer » dans le but. L’été, on joue à 15 joueuses. Puis, l’hiver, les matchs se disputent à 7 joueuses. Aux Jeux olympiques, les matchs se déroulent à 7 joueuses, mais aux coupes du monde, c’est à 15.

C: Quelles sont les différences entre le football et le rugby?

M: Le football a un jeu arrêté, car il y a des pauses. Tandis qu’au rugby, il n’y a pas de pause. Même si on se fait plaquer, le jeu continue. Il y a seulement un arrêt lorsqu’on sort du terrain. Il faut avoir beaucoup de cardio.

C: Joues-tu actuellement dans une équipe civile de rugby en plus de celle du Vert et Or?

M: Pendant l’été, avant d’amorcer l’université, j’ai commencé à jouer au rugby dans l’équipe des Abénakis de Sherbrooke. Présentement, je suis dans trois équipes : les Abénakis, le Vert et Or et l’équipe du Québec.

C: En 2015 et en 2017, tu as été recrutée dans l’équipe du Québec. En juillet 2017, tu as participé au camp estival de l’équipe canadienne de rugby et tu affrontes, lors de deux matchs, l’équipe américaine. Puis, tu es de nouveau parmi l’équipe du Québec en 2018. Les sélections pour l’équipe du Québec de 2019 ne sont pas terminées, mais tu es très certainement qualifiée. Es-tu dans l’équipe nationale de rugby?

M: Non, pas tout à fait. Mais, je suis sur la « Longue liste » canadienne. Il s’agit d’une sélection qui se fait pour le camp estival avec l’équipe nationale. Au total, nous sommes 60 joueuses sur la « Longue liste ». Il y en a 40 qui seront sélectionnées pour un camp préparatoire au mois de mai. Puis, 37 joueuses seront invitées au camp estival et pourront participer au match CAN-AM du 2 au 4 août. Finalement, 28 personnes seront sélectionnées pour les Superseries, un grand match qui regroupe le Canada, la France, l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis et qui se déroulera à San Diego en Californie du 28 juin au 14 juillet.

C: Quel est en quelque sorte ton talent en rugby?

M: Je dirais que j’ai une bonne vision et analyse du jeu.

C: Quel est ton rôle au sein de l’équipe?

M: Mon rôle est d’être la plus leader et de calmer les gens. Souvent, on commence à stresser. Mais, il ne faut pas s’énerver. Il faut rester calme. Sinon, sur le terrain, je suis « attaque » sur la ligne.

C: Combien d’entraînements as-tu par semaine?

M: Je m’entraîne trois à quatre fois sur le terrain par semaine, puis trois à quatre fois en musculation par semaine aussi.

C: Comment te prépares-tu avant un tournoi?

M: Une semaine avant le tournoi, je fais mon analyse de match en regardant les vidéos. Sinon, quelques jours avant, je ne veux penser à rien.  Puis, la journée du match, je ne mange rien. Si je mange, je ne peux pas jouer. Cela fonctionne pour moi.

C: Quels sont tes prochains objectifs?

M: J’aimerais participer à une coupe du monde.

C: Que penses-tu de la place qu’occupe le rugby féminin au Canada?

M: C’est sûr que le rugby prend de plus en plus de place. Mais, il y a du chemin à faire si l’on se compare aux autres sports. Par exemple, au hockey, ils sont payés pour jouer. Mais, nous, les joueuses qui allons aux Olympiques, devons débourser de l’argent. C’est difficile de percer, parce qu’il faut toujours dépenser. C’est sûr que nous ne portons pas d’équipement, donc cela ne nous coûte rien. Mais, comme nous pratiquons un sport de contact, ce sont les assurances qui sont très chères. Nous devons débourser environ 3 000 $ par année, de base, juste pour jouer. Cela n’inclut pas les voyages et tout le reste.

C: As-tu rencontré des difficultés cette année? Comment te motives-tu dans les moments plus difficiles?

M: Non, elle s’est plutôt bien déroulée! Dans les moments plus difficiles, je dirais qu’il faut travailler plus fort. Il n’y aucun athlète qui va s’arrêter à une seule difficulté.

C: Sur quoi désires-tu t’améliorer?

M: Ce sont des points techniques. Il faut que j’améliore mon explosivité. Je dois avoir des départs plus rapides. Et la passe est toujours à améliorer. En fait, tout est toujours à faire mieux.

C: On entend souvent que les athlètes effectuent un double parcours universitaire. Comment combines-tu le sport, les études et la vie sociale?

M: C’est difficile. Mais on fait beaucoup d’activités sociales en équipe. Par exemple, quand on est au gym, si la séance prend 1 h 30, elle va des fois durer 2 h parce qu’on parle en même temps. Aussi, on va faire des soirées d’étude en équipe. Puis, mes parents m’aident beaucoup. Quand j’arrive à la maison, le souper est toujours fait. Les gens rient de moi parce que j’ai 22 ans et que mes lunchs sont faits, mais ça m’aide énormément. Donc c’est difficile, mais en même temps c’est facile, car on a de l’aide. Les entraîneurs aussi sont toujours présents. Puis, tu dois avoir une certaine discipline. En fait, si tu aimes ton sport je crois que cela peut se faire facilement.

 

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