Mer. Avr 17th, 2024

Par Megan Morin-Gendron 

Lorsque le sport coule dans les veines d’un être humain, il ne peut pas s’en passer: cela fait partie intégrante de son ADN. Que ce soit un sport professionnel ou non, c’est de l’adrénaline qui pousse à être meilleur et à se dépasser. C’est exactement le cas pour Sabrina Aubin, une boxeuse de l’Équipe nationale Canada. 

Il faut savoir que Sabrina Aubin n’a pas toujours rêvé de faire de la boxe. Bien au contraire, elle a commencé en tant que joueuse de basketball où elle a évolué pendant neuf années consécutives. Malheureusement, son rêve de jouer au niveau universitaire s’est vu détruit brusquement lorsqu’une blessure au genou gauche l’a poussée à arrêter à l’âge de 21ans. Trois opérations ont suivi cette blessure.  

«Ma blessure a détruit mon rêve, car je ne faisais que ça! Je coachais une équipe de basket au secondaire, je jouais au basket au cégep pratiquement tous les soirs, on avait des compétitions les fins de semaine, et quand on n’avait pas de compétition, j’arbitrais au basket. Ma vie au complet tournait autour du basketball. C’était pas mal mon seul monde, je vivais et je respirais du basket», mentionne Sabrina Aubin, en entrevue avec Le Collectif. 

Malgré cet obstacle, Sabrina ne s’est pas apitoyée sur son sort. Étant une athlète performante et compétitive, si ce n’était pas le basket, ce serait un autre sport. L’important pour elle, c’était de trouver un sport qui l’accroche. C’est à ce moment que la boxe est arrivée dans sa vie.  

Au départ, elle ne trouvait pas ce sport très alléchant, mais plutôt violent. C’est le film La fille à un million de dollarsqui lui a allumé une lumière. Pour Sabrina, c’était un sport qui lui permettait de se défouler et elle se voyait très bien le pratiquer, puisque la boxe demande les mêmes qualités physiques que le basketball. 

Un rêve qui devient réalité 

Son rêve était clair : faire partie de l’Équipe Canada. «Dire que tu rêves à quelque chose et atteindre ce rêve, c’est deux choses», explique la boxeuse, qui a réalisé ce rêve en méritant sa place dans l’équipe il y a environ six moisà la suite de la reconstruction de son labrum, et ce, même si les gens lui mentionnaient quelle ne pourrait plus jamais boxer.  

Son objectif était dessiné et elle voulait performer coute que coute, même si des obstacles se posaient sur son chemin 

Le fait que les gens ne te croient pas ou naient pas confiance en tes capacités, ça donne une certaine drive que tu vas chercher parce que tu veux leur dire : c’est dans vos dents! Je me suis rendue, même si les gens disaient que je nallais pas me rendre. — Sabrina Aubin

Elle voulait prouver à tous ceux qui ne la croyaient pas capable quelle y était arrivéfinalement. Une belle façon pour une athlète de déjouer les statistiques! Bien évidemment, dans tout parcours, il est possible de traverser des moments plus difficiles. Pour Sabrina, cela sest traduit en doute. Un doute qui n’était pas envers elle ou son talent, ses performances et son travail, mais bien envers la politique. 

Corruption et boxe  

Malheureusement, le côté politique de ce sport dynamique est controversé. La corruption et le favoritisme sont très présents, et ce, mondialement. Cela devenait parfois douloureux mentalement pour Sabrina, qui se croyait incapable d’y arriver, malgré son travail acharné. 

Fournie

Méconnu pour certains, le côté sombre de la boxe est la corruption. L’un des rêves de Sabrina était de se rendre aux Olympiques, mais malheureusement pour elle, son poids (57 kg) n’était pas éligible il y a deux ans. Maintenant qu’il l’est, le côté politique mine parfois sont parcours, de même que la corruption, les conflits d’intérêts et le favoritisme.  

En effet, les promoteurs ont un certain pouvoir qui n’est pas toujours avantageux pour les boxeurs. En fait, en raison du favoritisme, ce ne sont pas toujours les meilleurs qui se rendent aux Olympiques. Par exemple, aux Jeux olympiques de Rio en 2016, une controverse avait fait les manchettes concernant des décisions lors de certains combats, ce qui a amené l’Association internationale de boxe amateur (AIBA) à écarter des juges et arbitres qui avaient officié.

La boxeuse a dû prendre une grande décisionson arrêt en boxe amateur. «Jai pris la décision darrêter de boxer amateur en décembre 2020. Alors que jai été invitée à la compétition olympique continentale, ou j’avais la chance de me qualifier pour les Jeux olympiques si je faisais un podium, il y a eu un événement choc qui m’a fait comprendre qu’il y avait tellement de politique et de corruption, que ça ne me donnait rien de mettre autant d’énergie, d’efforts, de temps et d’argent sur ça», déclare Sabrina Aubin. Néanmoins, ce n’est pas une fin dans la boxe: son cheminement continue, mais au niveau professionnel. 

Malgré tout, Sabrina Aubin reste une boxeuse passionnée par son sport, qui continue de performer et qui continuera d’atteindre ses objectifs. Elle peut être fière de ses prouesses déjà accomplies, comme la qualification pour les panaméricains au Nicaragua et les continentaux au Honduras  où elle a terminé en 2eplace. Elle a fait des choix lui permettant de se respecter en tant qu’humaine, mais aussi dans ses valeurs et ce qu’elle veut devenir. 

«Quelquun qui rêve doit toujours poursuivre ses rêves, car peu importe, ce sont les moments que tu vas vivre pour te rendre-là qui vont compter le plus. Le cheminement pour t’y rendre, les efforts, la détermination et la discipline, c’est ce qui va t’aider à atteindre ton rêve. Et peu importe le résultat final, tu es gagnantIl faut entrer dedans à fond, vivre chaque moment et ne pas perdre le focus»termine Sabrina Aubin.


Source photo @ Sabrina Aubin

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