Lun. Mar 25th, 2024

Par Alysée Lavallée-Imhof

« La réforme du scrutin », une expression dont on se lasse peu à peu, désillusionnés par l’immobilisme des partis politiques qui pourtant s’entêtent à la ressasser, campagne après campagne. Promesse tendance avant ledit scrutin, elle ne tarde généralement guère à s’évanouir au terme de la fin d’un long mandat, coincée entre les ritournelles budgétaires et l’achat de controversés F-35.

N’étant pas en reste, Trudeau tout sourire a lui-même tenté de charmer l’électorat par de séduisantes propositions. Résultat : le Polimètre Trudeau, un baromètre créé par le Département de sciences politiques de l’Université Laval, indique que les libéraux auront pris pas moins de 345 engagements. De ce nombre, 11 ont été achevés et 23 sont en cours de l’être. Parmi ceux-ci, vous l’aurez deviné, on compte depuis peu la réforme électorale, en cours de réalisation depuis la récente annonce de la formation d’un comité parlementaire spécial chargé d’étudier la question. Alors que plusieurs, malmenés par la langue de bois de nos politiciens, avaient perdu tout espoir, voilà que ce coup d’envoi appelle à de grands changements politiques, parfois espérés, d’autres fois craints. Pour certains, il ne reste qu’à espérer que cette sortie inspire les homologues provinciaux à emboiter également le pas, pour opérer une vaste réforme. Pour d’autres, la victoire semble douce-amère : après tout, nul mode de scrutin n’est sans failles et une telle réforme implique bien quelques billets verts, il va sans dire.

Cette épineuse question soulève bon nombre de réflexions, et voici quelques-unes des réactions recueillies sur le campus :

« À priori, je suis heureux de voir que même le parti au pouvoir constate la désuétude du scrutin actuel. Il s’agit d’une vieillerie qui accentue le clivage entre l’élite représentative et la population. Néanmoins, je pense que le scrutin préférentiel qui a la faveur du premier ministre ne changera pas grand-chose au piège du bipartisme. »

-William, étudiant de 1er cycle au baccalauréat en philosophie

« Je suis pour la réforme, car ça permettrait d’enrayer le phénomène du vote stratégique et, de ce fait, les votes effectués seront plus représentatifs des valeurs du citoyen. »

-Samuel, étudiant de 1er cycle au baccalauréat en psychoéducation

« Je ne vois pas la nécessité de réformer notre mode actuel. Pour moi, il est amplement fonctionnel, surtout qu’aucun mode n’est parfait. Ils ont tous certaines imperfections et une réforme couterait trop cher pour les avantages qu’on en retirerait. »

-Mathieu, étudiant de 1er cycle au baccalauréat en génie civil

« Je suis d’accord pour l’instauration d’un nouveau mode de scrutin, car celui en place actuellement amène beaucoup de cynisme politique. Je n’ai plus l’impression que nos votes représentent réellement la volonté que l’on exprime. Selon moi, on devrait se tourner vers un scrutin proportionnel mixte, je crois que ça nous permettrait de voter davantage pour un parti qui défend nos intérêts sans se préoccuper du vote stratégique. »

-Vincent, étudiant de 1er cycle au baccalauréat en sciences de l’environnement

« La réforme électorale que le premier ministre du Canada Justin Trudeau opère en ce moment est selon moi une simple technique de séduction gouvernementale, mais je suis en faveur du changement du mode de scrutin. Toutefois, j’aurais préféré un mode de scrutin encore plus représentatif, tel que le mode de scrutin  proportionnel. »

-Sarah, étudiante de 1er cycle au baccalauréat en psychologie

Encore faut-il préciser que les bienheureux de ce changement devront prendre leur mal en patience : le rapport final sera déposé le 1er décembre 2016, mais tout de même assez tôt peut-on espérer pour que les changements soient apportés avant la tenue de la prochaine élection en 2019. D’ici là, il semble que de vastes consultations prendront place puisque les quelques trois cent députés sont ardemment invités à organiser dans leurs circonscriptions des séances de discussions. Que l’on soit en faveur ou en défaveur, privilégiant le vote obligatoire, proportionnel ou mixte, il ne reste qu’à espérer que la voix des jeunes pourra alors se faire entendre!


 

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