Mar. Mar 26th, 2024

 

Par Marc-André Lafrance

Alors qu’on a l’habitude de lire sur le sexe le jour de la Saint-Valentin, je vous propose d’aborder le sujet sous un autre angle, peut-être un peu plus individuel. Je vous propose de discuter de pornographie, et d’en faire un article complet sans jeux de mots douteux. Parlons pornographie et féminisme.

Entre adultes, on peut bien s’en parler. La grande majorité d’entre vous en a déjà regardé. Une jeune étudiante bronzée portant une jupette extra courte, qui cherche à avoir une meilleure note auprès de son professeur super musclé. Elle se met à genoux, et bref, bing-bang-boom, l’homme termine le travail. Pour la plupart, c’est très excitant. Pour d’autres, révoltant, et parfois, c’est les deux.

Sauf que selon la réalisatrice de pornographie féministe Erika Lust, ce n’est pas forcément la meilleure chose; oui c’est excitant, mais il y a forcément une façon d’explorer sa sexualité tout en tenant à ses valeurs, et c’est ce qui l’inspire dans la direction de ses vidéos.

Sur son site, Erika nous invite à partager nos fantasmes pour en choisir trois par mois et en faire des vidéos érotiques. Dans ces films, on peut retrouver les grandes lignes de n’importe quelle vidéo érotique : du bing, un peu de bang, et parfois du boom. Toutefois,  elle se permet d’omettre plusieurs aspects : la domination excessive, la relation hiérarchique entre les parties (ou plutôt protagonistes) en action, le faux en général… Tout cela effectué dans un cadre réaliste par des acteurs au physique crédible. Donc quand on parle de pornographie féministe, on ne dit pas que les rôles sont inversés, on parle juste d’égalité dans l’acte et de satisfaction chez tous les partenaires inclus.

Est-ce que ça veut dire que les acteurs sont laids? Que c’est plate? Absolument pas. Est-ce qu’en regarder fait de vous un féministe? Non, mais ça permet d’ouvrir sa sexualité à des horizons plus accessibles. Je dis accessible parce que dans la vraie vie, la job de livreur de pizza implique seulement de livrer de la pizza.

Mais est-ce qu’il y a une autre utilité à promouvoir ce genre de films ou je ne fais qu’une pub gratuite à une industrie mal vue? Bien, ce divertissement, qu’il soit travaillé ou non, comporte une portée pédagogique. Les jeunes n’ont pas toujours de cours d’éducation sexuelle, et s’ils en ont, c’est plus pour se faire dire comment se protéger que comment en profiter. Selon les données les plus récentes, neuf garçons sur dix regarderaient de la pornographie avant l’âge de 18 ans, et donc souvent avant même d’avoir eu une relation sexuelle. Après son premier rapport direct à la sexualité, il sortira en se disant : « voici une taille normale, voici une durée normale, voici une conclusion normale à une relation sexuelle ». Et ce raisonnement s’applique de la même façon chez les jeunes filles.

Mais le seul bon argument que j’ai à vous donner pour au moins essayer ce type de divertissement, c’est que c’est beau. C’est honnêtement beau. C’est beaucoup plus sensuel et d’autant plus sensé. Ça se rapproche plus de l’érotisme que ce qui est offert de nos jours, et ce n’est plus le divertissement masculin réducteur qui pouvait offusquer certaines personnes : c’est devenu de la vraie synergie entre deux corps.

Il existe plusieurs types de vidéos érotiques, et écouter un type plus qu’un autre ne fait pas de vous une bonne ou une mauvaise personne. C’est sain d’explorer sa sexualité et de l’exprimer comme bon vous semble. Cet article n’est en aucun cas un jugement; voyez-le plutôt comme le vendeur qui vient vous voir à l’entrée d’une boutique de vêtements : je vous informe de ce qu’il y a de nouveau, mais au bout du compte, vous essaierez bien ce que vous voudrez.


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