Mar. Mar 19th, 2024

Par Dorian Paterne Mouketou

Le mercredi 15 février, une manifestation contre les agressions sexuelles a eu lieu à Sherbrooke, débutant à 18 h au Palais de justice de la ville et se terminant au Cégep de Sherbrooke, où des intervenantes et intervenants sont venus animer des conférences sur le sujet. Plusieurs personnes s’y sont jointes pour dénoncer la culture du viol, malgré les caprices de Dame Nature. Le message « Contre la culture du viol : la honte doit changer de camp! » était brandi fièrement par des manifestantes et manifestants.

Une initiative pour dénoncer le pouvoir judiciaire québécois

La ville de Sherbrooke a vu se lever au centre de la municipalité un mouvement de protestations en ce mercredi 15 février, une journée pendant laquelle il a neigé du matin au soir. Différents mouvements luttant contre les agressions sexuelles se sont alliés pour dénoncer la culture du viol. Ce besoin pressant de manifester survient après que le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n’ait reconnu aucune charge contre Gerry Sklavounos, député exclu du caucus du parti libéral qui faisait face aux allégations d’agressions sexuelles. Dans la foulée de ces événements, les mouvements Je suis Indestructible, Québec contre les violences sexuelles (initiateur de la manifestation), Calacs Agression Estrie et Les folies passagères ont joint leurs forces pour « dénoncer le pouvoir judiciaire contre les victimes de violences sexuelles et l’impunité des agresseurs ».

Le système judiciaire québécois dénoncé

Le Collectif s’est entretenu avec Mélanie Lemay, qui a organisé cette manifestation, afin de comprendre le message que le Mouvement veut envoyer aux autorités. « Le but, c’est de mentionner le fait qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire concernant les agressions sexuelles […] nous demandons aux autorités de faire évoluer le droit et l’emmener vers quelque chose de plus juste envers les parties concernées », a-t-elle soutenu, faisant en sorte que ces revendications se déroulent simultanément à Sherbrooke, à Montréal et à Québec. Toutefois, le problème ne se limite pas à l’incapacité du système judiciaire à condamner les crimes sexuels, mais également l’inaction des institutions d’enseignement en lien avec la violence sexuelle. Le Mouvement veut aussi dénoncer le manque de mesures légales et réprimandes contre les agressions sexuelles dans des établissements d’enseignement universitaires au Québec.

Un combat, peut-être un espoir pour les victimes

Bien que l’objet principal des manifestations soit d’accuser le législateur québécois de son inaction face aux crimes sexuels, celles-ci incarnent aussi une manière de soutenir les femmes et les hommes qui ont été victimes : « Notre objectif, c’est de dire aux victimes que ça vaut la peine de dénoncer, pas nécessairement aux autorités, mais aux ressources communautaires qui existent pour se libérer d’un poids vraiment lourd et désagréable », souligne Mélanie Lemay. Cette initiative consiste, selon elle, à « s’assurer que dans la société, tout le monde se sente en sécurité et à l’aise de pouvoir évoluer parce que l’agression sexuelle, c’est grave. C’est pour ça que nous, on fait beaucoup de mobilisation, beaucoup d’éducation et de sensibilisation, que ce soit dans les médias ou encore dans les messages qu’on partage ».

Composé de « survivantes », de jeunes femmes courageuses qui se sont prises en main après avoir eu à passer à travers ces épreuves pour dire leur vérité et sensibiliser les autres de l’importance de dénoncer les agressions sexuelles, le mouvement Québec contre les agressions sexuelles se veut porte-parole des victimes d’agressions sexuelles. Sur sa page Facebook et sur son site internet, il rappelle l’importance de faire évoluer le droit encadrant ces crimes.

Tout le monde peut s’impliquer pour la cause

Le mouvement Québec contre les agressions sexuelles est présentement en train de former son équipe d’action et recherche des personnes désirant s’impliquer dans la dénonciation ainsi que dans la lutte contre les agressions sexuelles. Sont recherché(e)s : des avocat(e)s ou étudiant(e)s en droit, un ou une responsable des médias sociaux, un(e) attaché(e) de presse, de passionné(e)s de politique québécoise, une personne qui pourrait écrire les articles que le Mouvement veut publier et, enfin, un comptable! Ces personnes seraient sans doute des atouts pour le Mouvement, qui cherche à « construire des partenariats avec des associations et fédérations étudiantes ainsi que des organismes à but non lucratif qui œuvrent dans le domaine de la violence sexuelle ».

Que vous soyez hommes ou femmes, il est possible de suivre Québec contre les agressions sexuelles sur Facebook et sur leur site internet www.quebeccvs.com


Crédit photo © Dorian Paterne Mouketou

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