Mer. Avr 17th, 2024

Guillaume Marcotte

C’est en feuilletant la première édition du Collectif que l’on constate que l’industrie de la publicité a drôlement changé. Si jadis les publicités étaient larges et surchargées de mots, ce n’est heureusement plus le cas de nos jours.  

Il y a de cela quarante ans déjà, Le Collectif regorgeait de possibilités d’emplois pour ses diplômés et futurs diplômés. Le Journal servait de pont entre les employeurs et les étudiants. Il y a donc fort à parier que les diplômés de l’Université de Sherbrooke feuilletaient le journal Le Collectif en quête de possibilités d’emplois même après la fin de leurs études, de la même façon que les milléniaux surfent sur le Web à la recherche d’offres d’emploi satisfaisantes. Quatre décennies plus tard, les journaux ont été permutés pour des plateformes d’affichage telles que Emploi Québec et Isarta.

Trop de mots, trop gros

N’importe qui possédant une base élémentaire en publicité sait que pour qu’une publicité frappe, elle se doit d’être limitée en mots. Cette publicité de la compagnie IBM est visiblement en désaccord. Faisant un peu moins de dix paragraphes et prenant plus de la moitié d’une page du journal, l’offre de poste intitulée « représentant de l’équipe des ventes de la division Informatique » va en détail sur les tâches assumées par le représentant et sur les valeurs de l’entreprise. Même une offre d’emploi actuelle publiée en ligne est plus brève que cette publicité. Et que dire du visuel? Certes, la main qui empoigne le diplôme véhicule le message qu’IBM est à la recherche de diplômés compétents, mais la mise en page incongrue et la grosseur de l’image créent une cacophonie visuelle désagréable!

Le fléau des banques

Les banques étaient très présentes dans les premières éditions du journal Le Collectif. Si le placement en soi n’est pas mauvais considérant que la clientèle d’un journal universitaire est majoritairement étudiante, la question d’éthique demeure. Aujourd’hui, les banques se font plus discrètes, s’affichant dans les toilettes ou investissant dans des partenariats directs avec les universités elles-mêmes. Il faut croire que jadis, Le Collectif était le meilleur partenariat possible pour la Banque Royale, la Banque Canadienne Nationale et la Banque Provinciale. Mention spéciale à la carotte, qui joue le rôle de mascotte de la Banque Provinciale : A+ pour l’originalité!

L’alcool au menu

Que serait un journal universitaire sans publicité d’alcool? Enfin, que serait un journal universitaire il y a quarante sans publicité d’alcool? La Tequila Sauza, la bière O’Keefe et la bière Laurentide sont à l’honneur dans les vieilles éditions du journal sherbrookois. La bière O’Keefe, en particulier, revient fréquemment d’un volume à l’autre. Il est intéressant de noter que les publicités étaient très simplistes, montrant le produit alcoolisé dont il est question étampé du nom. En 2017, la bière est une question d’affiliation et d’identité. En choisissant Alexander Keith au lieu de Coors Light, le consommateur s’affiche comme étant un connaisseur de bière et non pas un party animal.

Le condom du journal

Le condom en question n’est pas nommé le condom Le Collectif. Toutefois, il vaut la peine de mentionner qu’à l’époque, un trois-quarts de la section socioculturelle d’une des éditions du journal a été dédiée aux condoms Julius Schmid et à ses nombreuses variétés : les condoms Ramses, Quatr-X, Sheik et NuForm n’en sont que quelques exemples. Il y a même possibilité de remplir un coupon intégré à la publicité afin d’obtenir de plus amples informations. C’est sans doute en partie grâce à ce genre de publicité informative que la contraception n’est plus un tabou aujourd’hui. C’est peut-être un peu grâce à Julius Schmid que des campagnes comme Sans oui, c’est non! sont aujourd’hui omniprésentes et éduquent les étudiants universitaires sur les nuances du consentement.


Crédit photo © Journal le Collectif

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