Mer. Avr 17th, 2024

Par Andréanne Beaudry

Un gorille avec un pick-up. C’est la définition que l’on donne aux « vrais » hommes, selon l’humoriste Alexandre Forest. Sensible, féminin et honnête, Forest n’a pas peur d’aborder des sujets tabous tels que la maladie mentale, l’orientation sexuelle ou bien la peur de l’engagement. Un spectacle audacieux et rafraîchissant, digne de son rouge à lèvre d’un rouge éclatant.

Présenté à la Petite Salle du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, le spectacle d’Alexandre Forest présente des numéros réfléchis et véridiques sur des sujets sensibles. L’humoriste s’assume complètement même s’il doute lui-même être un vrai homme. Mais à vrai dire, qu’est-ce qu’un vrai homme? C’est ce qu’il tente de démystifier dans certains de ses numéros, en plus de se questionner sur d’autres sujets.

Chiens ou chats?

Alors qu’il confie avoir peur de l’engagement, Forest s’explique, et ce, grâce à une simple analogie. En bref, il souhaite avoir un chien, mais en même temps il ne croit pas nécessairement être la bonne personne. Est-ce qu’il [le chien] trouvera un « Kevin » avec un meilleur bras que le sien, une personne qui pourra lui lancer la balle? En d’autres mots, il n’a pas de chien. Et sa mère lui demande sans cesse quand va-t-il ramener un chien à la maison. Mais peut-être souhaite-t-il avoir un chat finalement? Pendant un instant, on se demande où il veut en venir; rapidement on ressent l’insécurité qui l’habite, mais surtout le doute. Un parallèle intelligent, mais surtout rassurant. Forest ne se considère pas gai, mais il avoue que, par moment, il doute. Il aime bruncher le dimanche avec ses chums de filles, se maquiller et aller magasiner au Bouclair. Non, il n’est pas comme la plupart des gorilles, mais un homme à sa façon.

Regretter : définition française de « one-night »

Il n’est pas du genre à vouloir coucher à droite et à gauche; le sexe n’est pas ce qui l’intéresse le plus à vrai dire, mais il a l’impression de ne pas être normal aux yeux de ses confrères masculins. Et c’est l’une des choses qu’il reproche à la plupart des hommes : Alexandre Forest a surpris tout le monde lorsqu’il a dit : « Je ne comprends pas pourquoi nous utilisons l’expression “one-night” alors que nous pouvons le dire en français. C’est quoi déjà le mot… regretter. » Un passage poignardant, mais vecteur d’une réflexion bouleversante. Rien n’était maladroit dans ce qu’il a dit; Forest a seulement exposé une réalité à sa manière. Il continue sur cette lancée en mentionnant le comportement « insistant » de certains hommes. Depuis son voyage en France, il avoue comprendre les femmes lorsqu’elles sont dégoûtées par les hommes un peu trop séducteurs. Confronté lui-même à des commentaires obscènes, l’humoriste exprime son malaise avec une petite histoire personnelle, alors qu’il est devenu le « petit écureuil » d’un français.

Avec humour, Alexandre Forest force son public à réfléchir sur des situations ou des questions embarrassantes de la vie quotidienne. Un bon début pour sa toute première représentation à l’extérieur de la métropole.


Crédit Photo @ Marianne Plaisance

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *