Ven. Mar 29th, 2024

Par Myriam Baulne

Nombreux sont les enfants nés à la fin des années 80 et au début des années 90 qui ont été terrorisés par le film Candyman, paru en 1992. Le 27 août dernier, Candyman s’est immiscé dans l’esprit d’une toute nouvelle génération d’adolescents grâce à l’arrivée en salle d’une version remaniée par la directrice Nia DaCosta et scénarisée par Jordan Peele. Nouvel exploit : en date du 5 septembre dernier, Candyman avait déjà empoché 50 millions de dollars, faisant de DaCosta la première femme noire à la direction d’un film en première place du box-office américain.

Cette collaboration était attendue, puisque la production de Universal Pictures devait originalement sortir en salles le 12 juin 2020, la date de sortie ayant été reportée de nombreuses fois en raison de la pandémie de COVID-19. Voilà plus d’un an que le public attend avec impatience la suite de l’histoire réalisée autrefois par le réalisateur britannique Bernard Rose et inspirée d’une nouvelle de Clive Barker (Hellraiser).

Dans cette suite au Candyman original, on suit l’histoire d’Anthony (Yahya Abdul-Mateen II), un artiste noir obnubilé par la légende urbaine de Candyman, qui décide de suivre les traces d’Helen Lyle jusqu’à Cabrini-Green, quartier défavorisé de Chicago, 30 ans après les événements du premier film. En visitant les vieux HLM de Cabrini-Green, Anthony découvrira que la nature de Candyman n’est pas celle qu’il attendait.

Un monstre inattendu

Le film réalisé par Nia DaCosta (Little Woods) place la thématique du racisme, plutôt sous-jacente dans le Candyman de Bernard Rose, à l’avant-plan. Le monstre qui a autrefois angoissé une génération complète d’enfants avec des souvenirs d’essaims d’abeilles, de miroirs et de crochet sanguinolent revêt maintenant une toute nouvelle image. En effet, le véritable monstre naît plutôt de l’intolérance, de la colère et de la violence générées par le racisme. Le sujet de la brutalité policière envers la communauté noire, malheureusement très d’actualité, est également mis au premier plan.

Un drame… d’horreur?

Finalement, le film se veut plus un commentaire social qu’un film d’horreur. L’équipe du scénario original, coécrit par Jordan Peele (Get Out, Us) et Win Rosenfeld (BlacKkKlansman), laissait présager un long-métrage d’épouvante tordu et efficace, quoiqu’on ne pût imaginer une meilleure collaboration pour représenter un mythe alliant considérations sociopolitiques et horreur. Les critiques sont unanimes : le film, aussi magnifique qu’intelligent, peut être considéré une belle réussite, malgré l’aspect horreur un peu délaissé par rapport au premier film de 1992. Il s’agit peut-être d’une bonne nouvelle pour certains, plus pantouflards, qui pourront découvrir le mythe de Candyman pour la première fois sans trop de tracas!

Candyman, de Nia DaCosta, met en vedette Yahya Abdul-Mateen II, Teyonah Parris, Tony Todd, Nathan Stewart-Jarrett et Colman Domingo. Il est toujours en salles, ne manquez pas votre chance! Nia DaCosta sera également à la réalisation du film The Marvels, 31e film de l’univers cinématographique Marvel, dont la sortie est prévue en 2022.


Source photo @ Universal Studio

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Diplômée du baccalauréat en traduction professionnelle à l'Université de Sherbrooke depuis août 2021, Myriam travaille au journal depuis l'automne 2018. D'abord comme correctrice, elle a ensuite tenté sa main aux postes de cheffe de pupitre des sections campus (hiver et été 2020) et culture (automne 2020 et hiver 2021) avant d'obtenir le poste de directrice générale en avril 2021.

Amoureuse du journal et de son équipe, Myriam se fait un plaisir de pratiquer sa tâche de correctrice encore à ce jour et de mener Le Collectif et ses journalistes plus loin, session après session.