Jeu. Avr 18th, 2024

societe-planetemars-creditquebec.huffingtonpost.caPar Benoit Blachon

Le 24 juillet 2014 a marqué le 480e de l’arrivée de Jacques Cartier dans ce qui sera plus tard le Québec, mais cette même année est aussi celle de la fin de la sélection des cosmonautes pour le projet néerlandais Mars One. Il fera naître une nouvelle génération d’explorateurs partant dans le but de coloniser Mars à partir de 2025.

Quelles sont les similitudes à établir entre les expéditions du XVe et du XVIe siècle et l’expédition Mars One?

Il est aujourd’hui convenu que l’arrivée des Européens en Amérique eut pour cause l’extraction insuffisante de métaux précieux sur le vieux continent et le fait que les intermédiaires commerciaux arabes avec l’Asie soient devenus trop coûteux. Les souverains Espagnols et Portugais lancent et financent donc l’ouverture d’une nouvelle voie vers l’Asie, la découverte de la future Amérique se trouve alors être fortuite. La religion catholique occupe aussi une place importante dans les motivations des souverains Ibériques, attachés à son expansion et imprégnés de l’idéologie de la Reconquista finissante.

Rien de tel concernant la mission Mars One qui n’avoue aucun intérêt économique, qui sera financée par des investisseurs privés et qui a ôté toute dimension religieuse à sa volonté de colonisation.

Se pose alors la question de l’organisation des expéditions et des colonisations qui en découlent. Celles du Nouveau Monde ont toujours eu un voyage de retour de prévu tandis que les premiers voyages de Mars One ne laisseront pas aux passagers la possibilité de revenir sur Terre. Cela induit le fait que les premiers colons martiens mourront sur la planète rouge. La durée de vie sur Mars est aussi une des préoccupations des futurs cosmonautes. En effet, un groupe d’étudiant du MIT évalue que les premiers colons devraient mourir au bout de 68 jours de vie sur cette planète.

En son temps, Christophe Colomb avait lui aussi été critiqué par la majorité des scientifiques castillans, mais la grande différence se trouve dans le fait qu’en Amérique, les explorateurs purent s’appuyer sur un environnement habitable où s’installer et se ravitailler. Mars One sera, elle, totalement dépendante de la métropole concernant les pièces détachées et évoluera dans un environnement beaucoup plus hostile à l’homme.

Les fondateurs de Mars One prévoient l’arrivée de 4 nouveaux colons tous les 2 ans, ce qui pose la question du peuplement. En effet, la colonie sera au départ totalement dépendante de l’immigration et risquera, par sa faible taille, d’engendrer de la consanguinité là où les découvreurs de l’Amérique purent se reposer sur un vivier de jeunes femmes amérindiennes.

Sur le plan humain, il faut distinguer d’une part les investigateurs de ces expéditions et, d’autre part, les hommes qui louent leurs bras. Les explorateurs des deux époques sont épris d’aventures et curieux scientifiquement. Ils voient en l’inconnu un défi à relever. Mais si les Colomb, Vespucci et Cartier participèrent aux aventures, les cofondateurs du projet Mars One, Bas Lansdorp et Arno Wielders, ne seront pas des premiers voyages.

Tout cela n’a pas entaché l’engouement du projet auprès d’un public de passionnés, comme en témoignent les plus de 200 000 candidatures reçues pour la première campagne mondiale de recrutement. La Presse canadienne indique que la moyenne d’âge se situe aux environs de 35 ans. Certains profils ont été rendus publics par le biais de médias tels que le Nouvel Observateur ou Radio Canada. Les personnes candidates semblent être, pour la plupart, inexpérimentées alors que celles des expéditions du XVe et du XVIe siècle étaient principalement masculines et aguerries à la maitrise des océans.

La mixité de la mission Mars One est aussi à prendre en compte, car cela pourrait remettre en question la sécurité des femmes au sein de cette expédition.

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