Mer. Avr 17th, 2024

Par Marie Vachon-Fillion

D’abord passionnée par l’improvisation, puis l’humour, Virginie Fortin devient comédienne pour SNL Québec, la série Trop et ensuite animatrice pour l’émission L’heure est grave à Télé-Québec. Et ce ne sont que quelques bribes de son parcours… Rencontre avec une artiste polyvalente, qui n’a pas l’impression de travailler, et qui sera de passage à la salle Maurice O’Bready le 20 mars prochain.

Occuper plusieurs rôles

Bien que plusieurs la connaissent principalement comme humoriste ou bien comme chroniqueuse, Virginie Fortin n’a pas fait l’école de l’humour. Sa première vraie formation, c’est la LNI (Ligue nationale d’improvisation). Lorsqu’elle se lance en humour en 2013, elle remporte la grande finale de l’émission En route vers mon premier gala Juste Pour Rire. « Après ça, j’ai fait SNL Québec, qui était plus du jeu, mais ça touchait quand même à l’humour. Après, j’ai fait la tournée avec Mariana Mazza donc l’humour a toujours été là, mais lorsque j’ai eu l’audition pour Trop, c’est là que je me suis plus considérée comédienne. »

Alors qu’on lui demande si elle se considère comme une artiste « multidisciplinaire », elle répond humblement : « Je sais pas, je pense que je suis plus comme un humain qui a des curiosités et des intérêts pour tout! On dirait que je suis vraiment touche-à-tout. » Son père, que vous connaissez peut-être, Bernard Fortin, est également un artisan québécois polyvalent; ça coule probablement dans ses veines! De plus, Virginie se « tanne » vite : elle est alors bien contente d’avoir plusieurs projets sur lesquels elle peut travailler à la fois, alors que sa tournée est entrecoupée du tournage de Trop.

Un changement de route

La série Trop en est bientôt à sa troisième saison. Racontant l’histoire de deux sœurs ayant une relation assez instable, Trop met en vedette Évelyne Brochu et Virginie Fortin, qui y joue le rôle d’Anaïs, une jeune femme atteinte d’un trouble bipolaire. Tout un challenge pour l’humoriste : « Moi j’aime bien les défis dans la vie, j’apprends à me connaître. Je pense que j’aime ça faire des choses qui me terrifient. J’aime ça me mettre un peu en danger et prouver que je suis capable de faire quelque chose que je ne croyais pas que j’étais capable de faire. »

Le rêve d’être comédienne, elle le caressait depuis l’enfance. Cependant, cette occasion est arrivée d’elle-même : « J’étais bien installée confortablement derrière le volant de ma carrière d’humoriste quand, il y a trois ans, on m’a invitée à l’audition. En me rendant là, je me sentais vraiment imposteur, je me disais “Voyons que tu crois que tu vas être capable de faire ça!” J’avais peur, mais finalement ça a vraiment bien été. » L’auteure, Marie-Andrée Labbé, avait mis le nom de Virginie sur la liste des comédiens potentiels. Finalement, elle réussit à tirer son épingle du jeu même si ses collègues de jeu ont beaucoup plus d’expérience qu’elle. Et on le sait : elle livre une performance incroyable dans la série.

On peut se questionner aussi si jouer quelqu’un atteint d’une maladie mentale peut être délicat. Elle explique que les textes sont très bien écrits, et cela l’a aidé à réellement se glisser dans le personnage d’Anaïs. « Le personnage était tellement clair que je n’ai pas besoin d'”interpréter” la malade mentale. Tout est là. Instinctivement, je faisais confiance à ce qui était là, après ça j’ai juste à interpréter le texte, je suis bien entourée! J’ai lu le personnage, et je pense que je l’ai vu et que je l’ai compris. Après, j’ai juste à m’abandonner dedans. » Virginie se reconnaît aussi un peu dans son personnage, dans sa spontanéité, dans son laisser-aller.

Son premier one-woman-show

Ce qu’elle préfère parmi tous les projets sur lesquels elle travaille en ce moment? « Ils sont tous différents, mais c’est sûr que là moi je tripe beaucoup à faire mon spectacle et à écrire des jokes. C’est quelque chose à part, il y a une adrénaline qui vient avec ça qui est vraiment formidable. Mais Trop, c’est une des plus belles choses qui m’est arrivée. Il y a une belle balance entre pouvoir faire mes petites affaires toute seule, écrire mes jokes toute seule, mais aussi porter ce projet-là (Trop) en équipe. La plus belle affaire de ma vie en ce moment, c’est d’être capable de faire ces deux affaires-là! »

En tournée pour son premier one-woman-show, Du bruit dans le cosmos, depuis l’automne passé, Virginie Fortin nous parle de son expérience jusqu’à aujourd’hui : « J’avais vécu la tournée avec Mariana Mazza, ça m’a donné un aperçu de c’était quoi la tournée, et pour cet aspect-là ça m’a bien préparé. Après, je ne voulais pas me lancer tout de suite dans mon premier spectacle, je voulais prendre mon temps. » Elle a rodé ses numéros au festival Dr. Mobilo Aquafest, et même à Édimbourg, où elle les a présentés en anglais.

« Tranquillement pas vite, dans mon cerveau, le show s’est assemblé et là je voyais bien un filon apparaître. Une des choses qui m’habite depuis l’enfance, c’est le fait qu’on soit dans l’espace… ça m’angoissait! Mon spectacle se veut quand même un peu existentialiste, même si ce n’est pas vraiment un mot qu’on associe à l’humour. » Du bruit dans le cosmos semblait alors un titre tout à fait approprié pour son spectacle! Alors, dans le doute avant sa première à Montréal en novembre, les bonnes critiques lui donnent confiance. « Je n’ai même pas l’impression de m’être assise et de l’avoir écrit vraiment, il est comme apparu comme ça, par numéro, il s’est construit naturellement! Je pensais que les gens allaient trouver ça bizarre comme spectacle, mais finalement je suis contente que les gens aient compris mon humour. »


Crédit Photo @ Carl Lessard

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