Mer. Avr 24th, 2024

Par Rodrigue Turgeon

 

En Syrie, si quelqu’un soupçonnait qu’ils étaient chrétiens, on passait peindre sur leur porte une grosse croix aux alentours de minuit pour que vers 3h du matin, ISIS débarque.

C’est bien de la Syrie et de son peuple dont nous parle Mélanie Lemay, Responsable au développement durable et aux affaires locales et communautaires de la FEUS. Ce même peuple dont le monde entier pleura son gamin échoué sur une rive d’espérance jamais atteinte; ce même peuple sur lequel s’est penchée notre nation canadienne telle une grande sœur protectrice le jour de l’élection des libéraux à Ottawa; ce même peuple qui brusquement soulève l’ire et éveille la crainte en nos foyers.

Ce même peuple qui, puisqu’il est aussi en grande partie chrétien, a besoin plus que jamais en cette fin décembre de la chaleur humaine de cette célébration religieuse que nous tentons d’oublier sous nos sapins artificiels.

«Noël, c’est l’histoire d’une famille arabe qui a dû s’enfuir pour sauver sa peau parce que les enfants étaient persécutés.»

Visiblement, 2015 années de prédication de messages d’amour et de paix n’auront pas suffi à l’humanité pour en tirer les bonnes leçons. Aujourd’hui, des centaines de milliers de Syriens sont en quête d’une terre hospitalière.

Ici-bas, lisez la fabuleuse histoire de Noël d’un comité étudiant qui voulait vaincre la peur par l’amour et le partage. Une histoire à laquelle vous pouvez prendre part.

Une arrivée dynamisante

Il faut savoir qu’il existe deux grandes classes de réfugiés. La première concerne les rescapés d’urgence pris en charge par le gouvernement; la deuxième vise les Syriens qui ne peuvent compter que sur la bienveillance de leur communauté d’accueil puisqu’ils sont issus du programme de parrainage privé. Ils dépendent entièrement de la générosité et de la gentillesse de leurs parrains, certes, mais également de leurs capacités financières limitées considérant qu’ils ont dû tout laisser derrière et qu’ils commencent à zéro.

 

Peu le savent, mais une belle petite communauté orthodoxe du Moyen-Orient est bien implantée à Sherbrooke. Vous l’aurez deviné, celle-ci fait tout en son pouvoir pour soutenir les familles syriennes déjà arrivées et pour préparer l’arrivée prochaine de 126 familles qui déplieront bientôt leurs bagages en plein hiver. Diana Haddad, une des bénévoles qui œuvre au sein de cette communauté, dit qu’«il y a trois ans; ils pensaient fermer leur église, mais qu’aujourd’hui ils pensent la doubler!».

Diana raconte aussi qu’un jour une bénévole adressa une remarque compatissante à une mère de famille quant au fait qu’elle et sa famille débarquaient en plein hiver. Suivit cette réponse très émouvante: « Honnêtement, moi et ma famille nous préférons de loin voir la belle neige tomber plutôt que de voir tomber des bombes.»

L’annonce

Ces miraculés, on ne peut s’imaginer l’allégresse qu’ils partagent lorsqu’ils se réunissent à l’église toutes les semaines. Hélas, c’est en pleine cérémonie, dimanche le 6 décembre dernier, que le prêtre a dû tristement leur annoncer qu’en raison des circonstances extraordinaires, il n’y aurait pas de célébration de Noël cette année.

C’est à ce moment que le comité étudiant Aequitas Sherbrooke, comité qui s’est entre autre donné pour mission la distribution équitable des ressources pour tous, s’est levé pour leur annoncer qu’ils allaient s’occuper de tout pour leur faire vivre la magie québécoise du temps des fêtes. Que le 23 décembre prochain, leur équipe qui compte déjà une trentaine de bénévoles, conviait les réfugiés Syriens, mais également leurs parrains, à un traditionnel souper de Noël. Ces derniers pourront enfin recevoir un peu après avoir tant donné.

Fiers-à-bras recherchés

Pour rendre à cet événement toutes les lettres de noblesse auxquelles il aspire, il lui faudra des volontaires. Mélanie Lemay, qui est également membre d’Aequitas Sherbrooke, tient à souligner que ce ne sera pas seulement le soir du souper, mais davantage lors des jours qui le précèdent, que les besoins seront le plus criants.

Pour faire ça court, la FEUS recrute deux catégories de bénévoles: [1] logistique (porte-à-porte, sensibilisation, organisation de la salle, collecte de dons, etc.), [2] alimentaire (faire la popote, sollicitation auprès des épiceries, ou tout simplement une contribution d’une ou deux tourtières).

Pour vous inscrire, contactez Mélanie Lemay qui se charge de coordonner les bénévoles. Par courriel:  dd_communautaires@feus.qc.ca ou par téléphone au 819-238-3868.

Le comité rappelle que tous dons en chèque visant à soutenir ces nouveaux arrivés (et pas seulement lors du souper de Noël) seront les bienvenus. Simplement les adresser à l’ordre de «St Ephrem Church» et de les envoyer à l’adresse suivante:

Église St-Ephrem Syriaque Orthodoxe

P.O. Box 671

Succ. Place de la Cité

Sherbrooke (Qc) J1H 5K5

L’organisme communautaire désire vous informer qu’il a déjà suffisamment reçu en vêtements et en literies. Toutefois, meubles et électroménagers en bon état de même que toute contribution personnelle seront plus qu’appréciés.

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