Jeu. Mar 28th, 2024

Par Myriam Carle

Tout le monde ou presque connaît Netflix. Tout le monde ou presque possède – parasite – un compte Netflix. En plus de donner aux utilisateurs l’accès à des centaines de films et séries télé, et ce, à l’échelle planétaire, la compagnie produit son propre contenu. Beaucoup de ces productions originales présentent un ou des personnages centraux gais, lesbiens, bisexuels et transsexuels, rendant Netflix très populaire auprès de la communauté queer. Mais Netflix n’est qu’un médias parmi tant d’autres qui tentent de normaliser cette minorité.

Le tabou

L’homosexualité fut longtemps un tabou dans la société moderne. Ce n’est qu’en 1977 que la Charte des droits et liberté de la personne du Québec est amendée pour interdire la discrimination basée sur l’orientation sexuelle. Il aura fallu attendre dix ans de plus pour que l’homosexualité soit retirée du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le fameux DSM. Mais bien avant la mise en œuvre des procédés officiels, les mœurs sociales avaient déjà commencé à changer grâce à la Révolution Tranquille et son mouvement prônant l’amour libre.

La flamboyante rébellion

Avec le détachement du traditionnel et du religieux dans les années soixante, on se sépare du conservatisme d’après-guerre. Plusieurs célébrités au style de vie éclaté comme David Bowie, Janis Joplin ou Elton John, ont notoirement des aventures avec des personnes du même sexe. La communauté LGBT devient de plus en plus visible et adopte le démesuré comme image de marque. La lutte pour ses droit se fait de manière flamboyante et les manifestations comme la Parade de la Fierté gaie se classe parmi les évènements culturels les plus extravagants. À n’avoir que ce genre de modèles dans les médias, il est normal que la communauté LGBT soit représentée comme telle dans les films ou les émissions de télé du XXe et début XXIe siècle.

Le progrès médiatique

Avec l’abolition progressive du tabou, le début du millénaire a vu émerger une meilleure compréhension et une plus grande acceptation de la communauté LGBT. On a moins besoin de se rassembler pour se protéger. On s’éloigne des stéréotypes. Les représentations LGBT deviennent de ce fait plus nombreuses et, surtout, plus nuancées.

On peut constater un évolution, en particulier dans les films et les émissions. Passés de simple «objets servant à promouvoir la tolérance d’une compagnie» à «personnages à part entière», ils ne sont plus décrits comme des êtres strictement tragiques ou débauchés. Ils endossent des rôles de parents, d’amis, d’ennemis et même de mentor, et cela, avant de prendre le rôle de «gai de l’histoire».

Quelques exemples. Les publicités de compagnies de bijoux, par exemple, commencent à inclure des couples de même sexe. La compagnie de soupe Campbell a diffusé une annonce mettant en vedette une famille homoparentale. La série The Fosters, sur ABC, tourne autour d’une famille reconstituée avec un couple de lesbiennes comme figure parentale. Dans l’émission Lost Girl, la bisexualité du personnage principal n’est même pas abordée : c’est considéré comme allant de soi. En plus, les émissions netflixienne comme Sense 8 ou Orange is the New Black deviennent reconnues en ce qui a trait à présenter des protagonistes queer diversifiés.

Cette normalisation médiatique reflète un profond changement dans la mentalité de la société. Tranquillement, on comprend que les gens sont plus qu’une orientation sexuelle et que ce qui se passe dans la chambre à coucher ne concerne que les gens qui y dorment… ou pas.


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