Ven. Mar 29th, 2024

Par Gabrielle Beaudry

En quittant Montréal le 15 janvier dernier, je croyais avoir fait mes adieux à l’hiver. Le sourire aux lèvres, je gambadais vers la porte d’embarquement en m’imaginant que la neige et le vent du nord étaient chose du passé pour moi en 2018. J’étais loin de me douter que je me retrouverais à Édimbourg, à la merci de l’une des pires tempêtes dont le Royaume-Uni serait témoin : le Beast from the East.

C’est le cœur léger, mardi matin dernier, que je me lève à 5 heures AM tapantes pour prendre l’autobus qui me mène à l’aéroport de Nottingham (East Midlands). La semaine de lecture était l’occasion parfaite de partir en solitaire pour quelques jours, mon retour étant prévu pour vendredi. Une fois arrivée à Édimbourg, le tram me mène au St Andrew Square au centre-ville. À peine quelques minutes de marche me séparent de mon auberge (Haystack Hostel). Le propriétaire, un charmant écossais, a le don de mettre à l’aise les clients et d’instaurer une ambiance conviviale, voire même familiale. Les chambres comprennent trois lits superposés et le petit déjeuner rudimentaire est inclus dans le prix de réservation. Je partage la mienne avec un diplômé en anthropologie et un italien qui rédige son premier bouquin sur les volcans islandais.

Je prends l’après-midi pour déambuler nonchalamment dans la ville. J’emprunte la Royal Mile, rue touristique qui mène vers le Château d’Édimbourg, et je fais du lèche-vitrines devant les boutiques de cachemire et de tartan, toutes plus scottish les unes que les autres. Je me laisse tenter par une visite gratuite de la ville à la marche. Le concept est fort simple : chacun contribue à sa discrétion en fonction de son appréciation de la visite. Il est 14 h 00 et notre guide, John, semble avoir déjà bu un ou deux verres de scotch. Ses anecdotes sur les différents personnages historiques s’enchaînent et tous rient à gorge déployée, à l’exception des Français qui ne semblent pas comprendre un mot de ce qu’il raconte. Au terme de la promenade, je me rends au café MILK, dans le quartier universitaire, et je me gâte avec un excellent potage thaï et un wrap copieux. La serveuse reconnaît mon accent et me confie qu’elle revient d’un séjour de deux ans à Jasper et qu’elle adore le Canada.

C’est en soirée mercredi que la bête frappe l’Athènes du Nord. L’accumulation de neige et le vent n’étant pas aussi impressionnants que ceux de nos tempêtes canadiennes, l’absence de déneigeuses et de pneus d’hiver transforme la ville en état de véritable lock down. J’en profite pour avancer mes travaux scolaires et de me mettre à jour dans mes séries télévisées québécoises. Je fais connaissance avec une charmante Française du nom de Nina, qui planifiait passer les prochains jours avec une de ses amies qui étudie à Manchester. Or, cette dite amie ne se rendra jamais à bon port. Vendredi, aucun avion ni train ne quitte la ville. Nina et moi devons reporter nos vols respectifs à dimanche et nous décidons donc de profiter de ces deux journées afin de visiter la ville à pied. Nous débutons par le Dean’s Village en longeant les maisons anciennes colorées sur le bord de la rivière en passant par le charmant café Lovecrumbs. Nous nous rendons au National Gallery pour nous rincer les yeux avec un peu d’art moderne, puis nous clôturons la soirée au meilleur restaurant de sushi d’Édimbourg : Kenji Sushi. Leurs moshis fourrés à la crème glacée valent à eux seuls le détour.

L’ascension du Arthur’s Seat marque notre dernière journée à Édimbourg. Jeunes et moins jeunes se donnent rendez-vous en cette température exceptionnelle pour faire de la luge et escalader la montagne. Tous les accoutrements sont bienvenus : ensemble de randonneur aguerri ou tenue de ville, aucune discrimination n’est faite tant et aussi longtemps qu’on se rend au sommet en un morceau. Je fais mes adieux à Nina autour d’une bonne pinte au Queens Arms Pub et c’est ainsi que se termine mon escapade prolongée dans la ville d’Édimbourg.

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