Mer. Avr 17th, 2024

Par Dorian Paterne Mouketou

La fin du mois de janvier a été le théâtre d’une campagne de sensibilisation (Greffe-toi à la vie!)  aux dons de sang, de plasma et de cellules souches sur le campus principal de l’Université de Sherbrooke. En collaboration avec Héma-Québec, et en complément des collectes de sang organisées par la FEUS, les bénévoles de l’Association des bénévoles du don du sang (ABDS) ont informé les membres de la communauté étudiante sur le don de cellules souches et ont recueilli 32 nouvelles inscriptions au registre de donneurs de cellules souches d’Héma-Québec.

Le don de cellules souches, plutôt méconnu du public

La bénévole de l’ABDS d’Héma-Québec et ambassadrice pour le don de cellules souches, Sandra Simon, a confié au journal Le Collectif l’importance qu’elle accorde au don de cellules souches : « Pour moi, il est très important d’informer les jeunes sur ce don méconnu du public, car ce geste sauve des vies.  Il faut démystifier cet acte qui fait peur aux gens en leur expliquant ce que c’est et en leur démontrant l’importance de ce don de soi. »  Les différentes sources de cellules souches sont la moelle osseuse, le sang périphérique (autour des os) et le sang du cordon ombilical.

Les dons de cellules souches sauvent bien des gens au Québec. Néanmoins, trouver des donneurs compatibles demeure le principal terrain de bataille.

La compatibilité, le nerf de la guerre

Les cellules souches sont les cellules « mères » à partir desquelles les autres cellules sanguines se développent. « C’est totalement différent du don du sang ou de plasma qui se fait de façon régulière. Le don de cellules souches ne peut intervenir que s’il existe une compatibilité génétique entre le donneur et le malade », souligne Sandra Simon. Les gens atteints de leucémie et autres cancers du sang ont donc une chance de rencontrer la guérison, mais les probabilités qu’une personne ait les mêmes caractéristiques au niveau des cellules souches sont minces.

Le portrait de la situation quant aux dons de cellules souches est loin d’être rose : « Aujourd’hui, au Québec, environ 50 % des malades du cancer du sang ne trouvent pas de donneurs compatibles génétiquement dans le registre international de donneurs de cellules souches. » Aussi, les frères et sœurs d’un malade ont une chance sur quatre seulement d’être des donneurs compatibles. Lorsque les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie ne fonctionnent pas, la greffe constitue leur dernière chance pour vaincre la maladie. Toujours selon Mme Simon, les patients issus de minorités ethniques ont encore moins de chances de trouver des donneurs compatibles. Encore selon elle, seulement 20 % des donneurs inscrits sur le registre international sont issus de minorités ethniques, le reste des donneurs inscrits étant caucasiens.

Un Registre de donneurs de cellules souches existe donc au Québec et il compte environ 60 000 donneurs. Le premier volet du Registre vise au recrutement, à la qualification et à la préparation des donneurs adultes de cellules souches. Le deuxième se penche surtout sur la recherche de donneurs pour les malades en attente d’une greffe. Le dernier volet du Registre consiste à répondre aux besoins des centres transplanteurs québécois, canadiens et internationaux. C’est ce dernier volet qui permet de collectiviser l’action et le travail, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Cette situation illustre en effet l’importance des dons de cellules souches au niveau mondial.

« Greffe-toi à la vie » pour sauver d’autres personnes malades

La conférence animée le 30 janvier dernier au Carrefour de l’information par Maryse Hamel, infirmière conseillère d’Héma-Québec, accompagnée de Nady-Eva Aubin, ancienne diplômée de l’Université de Sherbrooke en éducation, se voulait sensibilisatrice quant aux enjeux entourant le don des cellules souches. Nady-Eya Aubin est elle-même une patiente ayant reçu une greffe de cellules souches suite à une leucémie. Dans le registre international qui compte 30 millions de donneurs, une seule personne était compatible avec Nady-Eva.

La leucémie est un des cancers prenant naissance dans les cellules souches. L’estimation du nombre de personnes touchées par ce cancer en 2017 ne laisserait personne indifférent. La Société canadienne du cancer estimait qu’en 2017 environ 2 900 mourraient de la leucémie. Environ 3 600 hommes allaient recevoir le diagnostic de leucémie tandis que 1 650 allaient en mourir. Du côté des femmes, elles seraient 2 600 à recevoir le diagnostic de leucémie et 1 200 à en mourir. Le don de cellules souches constitue donc un moyen efficace de remédier à cette maladie.

Le rôle d’Héma-Québec

Que vous soyez désireux ou désireuses de faire un don de cellules souches, de sang, de plasma, de tissus humains ou de lait maternel, Héma-Québec est l’organisme québécois qui coordonne tous ces dons. La Banque publique de sang de cordon fait partie intégrante du Registre de donneurs de cellules souches. Les dons de tissus humains sont destinés à des greffes, par exemple de cornée ou d’artères, dans le respect du disparu et de sa famille. Le don de plasma, géré par Plasmavie, sert à fabriquer des médicaments pour les personnes ayant un système immunitaire déficient. Le plasma est également utilisé pour traiter de nombreuses autres maladies, notamment en neurologie. Un salon Plasmavie est ouvert à Sherbrooke depuis 2016.

Toute personne âgée de 18 à 35 ans peut s’inscrire au Registre des donneurs de cellules souches, pourvu qu’elle soit en bonne santé et disposée éventuellement à faire un don de cellules souches.


Crédit Photo @ Sandra Simon

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