Dim. Mar 24th, 2024

Par Myriam Baulne-Goulet

Le 9 mars dernier, le Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’Université de Sherbrooke (SCCCUS) a déclenché une grève générale illimitée en raison d’un manque d’avancement à la table des négociations. Ce sont environ 1100 cours qui ont été annulés aux campus de Sherbrooke et de Longueuil, le SCCCUS représentant près de 2600 membres. Les étudiants de 1er cycle ont été particulièrement touchés, puisque ce sont près de 75 % de leurs cours qui sont offerts par du personnel chargé de cours. Certaines facultés ont été énormément affectées (éducation, lettres et sciences humaines), tandis que d’autres semblaient relativement intouchées (médecine). Néanmoins, on ne peut nier que la grève a perturbé l’horaire des activités scolaires. Peut-on prévoir une fin de session sans anicroche ?

Une source de stress

C’est indéniable, la grève était une source de stress, tant pour les étudiants que pour le corps enseignant de l’Université de Sherbrooke. Pour la durée de la grève, les communications entre le personnel chargé de cours et les étudiants étaient coupées. Il était d’ailleurs interdit aux manifestants d’aller piqueter sur le terrain de l’Université. Au moment d’écrire ces lignes (12 mars), les négociations viennent de prendre fin et le retour normal à l’horaire des cours est annoncé pour ce vendredi. Pouvait-on s’imaginer que la grève prendrait fin si rapidement ? Selon Vincent Beaucher, le président du SCCCUS, le conflit entre les chargées et chargés de cours et l’Université de Sherbrooke semblait déjà arriver à sa fin, l’employeur ayant fait preuve d’ouverture lors des dernières négociations, qui ont eu lieu le 11 mars et pris fin tard le soir, puis à nouveau le 12 mars. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, M. Beaucher avait renchéri que l’Université de Sherbrooke semblait motivée à régler la situation, ce qui était encourageant pour les membres du SCCCUS.

Les revendications du SCCCUS

La convention collective du SCCCUS était échue depuis le 31 mars 2018 et l’instance syndicale avait fait le dépôt de ses demandes en juin 2018. Le SCCCUS avait d’ailleurs réitéré à plusieurs reprises qu’il désirait obtenir une entente satisfaisante avant la fin du mois d’avril, sans quoi une grève risquait d’être déclenchée. Mais quelles étaient donc les revendications du syndicat ? Les demandes étaient nombreuses et semblaient tomber sous le sens. Elles incluaient bien sûr une demande d’augmentation salariale, mais aussi des revendications variées permettant d’améliorer la qualité de vie du personnel chargé de cours et de lui donner une meilleure représentation au sein des délibérations de l’Université. L’offre globale de l’Université au SCCCUS émise le 9 mars 2020 est d’ailleurs disponible sur le site de l’UdeS, si vous souhaitez aller lire en profondeur sur l’état actuel des négociations et sur les résultats des dernières tergiversations de l’Université et du SCCCUS. Comme les négociations viennent de prendre fin, il est fort probable que de nouveaux documents soient rendus accessibles très bientôt au public.

Un précédent intéressant

La grève récente du SCCCUS n’est pas sans rappeler la grève générale illimitée de novembre 1998, qui s’était déroulée dans des circonstances semblables. La FEUS était intervenue après une semaine de grève pour faire entendre la voix des étudiants anxieux de terminer leur session sans retard. Dans un article de Liaison (l’ancien journal de l’UdeS) rédigé par Sophie Vincent le 19 novembre 1998, on peut lire ceci : « Le président de la FEUS a déclaré ne pas comprendre la pertinence du déclenchement d’une grève dans un contexte où les négociations avancent. Il considère que la grève n’accélère pas le processus de négociations et ne fait que pénaliser les étudiants. Il a indiqué que les étudiants étaient inquiets des répercussions de cette grève sur l’issue de leur session. » Youri Chassin, alors président de la FEUS, admettait toutefois être sympathique à la cause des chargés de cours. Plusieurs d’entre nous partagent probablement ce sentiment ! Plus ça change et plus c’est pareil.

Psssst ! Vous cherchez à consulter les fantômes du passé pour un projet ou pour votre culture personnelle ? N’hésitez pas à aller relire les archives du journal Liaison, disponibles sur le site web de l’Université de Sherbrooke.

Un arrêt des cours… prolongé ?

Comme si ce n’était pas encore assez, la pandémie de coronavirus vient également menacer l’horaire de cours des étudiants de l’Université de Sherbrooke, tandis que plusieurs tous les établissements scolaires de la région annoncent la fermeture de leurs portes pour une durée d’au moins deux semaines. La grève est terminée, mais ne nous réjouissons pas trop vite ! Restez à l’affût des dernières nouvelles concernant l’évolution du virus COVID-19. Surveillez vos courriels et ne manquez pas de consulter le site de l’Université régulièrement. À l’heure actuelle, les activités rassemblant plus de 250 personnes sur le campus sont prohibées. Les 5@8 et plusieurs spectacles au centre culturel sont donc annulés, pensez à vous renseigner si vous avez acheté des billets pour un spectacle imminent ! La fermeture de l’Université en lien avec le virus pourrait s’agir d’une nouvelle menace pour notre fin de session, alors que la plupart des activités administratives et pédagogiques sont suspendues. À l’heure actuelle, le gouvernement ne sent pas que la fermeture de l’école comme mesure de prévention aura un réel impact sur notre session. Sachez que dans tous les cas, le journal étudiant continuera de vous former et de vous informer par le biais de sa plateforme web afin que vous ne manquiez rien des derniers développements.

Le Collectif vous suggère de travailler bien, de ne pas prendre de retard dans vos travaux scolaires, de rester alertes, de préférer Netflix aux activités extérieures pour quelques semaines, et surtout, de laver vos mains passionnément…


Crédit Photo @ Radio-Canada

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Directrice générale pour le Journal Le Collectif

Diplômée du baccalauréat en traduction professionnelle à l'Université de Sherbrooke depuis août 2021, Myriam travaille au journal depuis l'automne 2018. D'abord comme correctrice, elle a ensuite tenté sa main aux postes de cheffe de pupitre des sections campus (hiver et été 2020) et culture (automne 2020 et hiver 2021) avant d'obtenir le poste de directrice générale en avril 2021.

Amoureuse du journal et de son équipe, Myriam se fait un plaisir de pratiquer sa tâche de correctrice encore à ce jour et de mener Le Collectif et ses journalistes plus loin, session après session.