Mer. Avr 17th, 2024

Par Martine Dallaire

C’est le 8 juin dernier que le film Identités a pris l’affiche dans les cinémas québécois. Réalisation du jeune cinéaste Samuel Thivierge, de Saint-Félicien dans la région du Saguenay−Lac-Saint-Jean, le film Identités, dont le budget requis fut de 1,1 million, a été entièrement financé par des entreprises privées. Dans cette deuxième œuvre de Thivierge (c’est à lui qu’on doit le film La fille du Martin), le jeune homme de 28 ans porte plusieurs chapeaux, puisqu’il en est le réalisateur certes, mais aussi, l’acteur principal. Il est également producteur et cascadeur!

En plus de mettre en évidence des artistes émergents comme Léa Girard-Nadeau et Samuel Thivierge, la distribution regroupe des acteurs chevronnés bien connus tels que Jacynthe René, Gilbert Sicotte, Jean-Carl Boucher et le Français Samy Naceri (la vedette principale des films Taxi).

Synospis

Le scénario met en vedette un adolescent de 17 ans, Christopher Bégin (Samuel Thivierge), issu d’un milieu très modeste. Son père est un ancien pilote d’avion au chômage et sa mère est femme au foyer. Il habite un parc de maisons mobiles et, comme plusieurs jeunes de son âge, Christopher a un intérêt pour les vêtements de marque et les voitures. Souhaitant faire de l’argent pour aider sa mère à payer les factures et pour satisfaire ses envies de luxe, le jeune homme commet quelques méfaits à la polyvalente.

Puis, lors d’une prise de bec avec son père, il décide de fuir la maison en dépit d’une ordonnance de probation. Sans appartement et sans argent, il aboutit à Montréal et se déniche un boulot de laveur de voitures de luxe dans un commerce qui ne fait pas que dans le lave-auto. Ses patrons sont de véritables escrocs qui décident d’en faire l’instrument d’acquisition de leurs revenus illicites.  Pris entre le vice, la luxure et l’amour, à l’aube de la majorité, Christopher Bégin évolue promptement dans le monde froid du subterfuge, de la supercherie et du mensonge. Motivé par le désir de protéger sa mère, il n’hésitera pas à suivre les conseils de Roger (Samy Naceri), qu’il idéalise.

Ce dernier, maître incontesté de la fraude et de l’usurpation d’identité, l’entraînera dans les bas-fonds jusqu’à ce qu’il rencontre, Gabrielle (Léa Girard Nadeau), une jeune femme rangée pour qui son cœur battra. Les décisions du jeune fraudeur ne seront pas sans impact sur sa vie et celle de ses proches. Alors que l’on croit que l’heure du jeune fraudeur est venue, la fin aura de quoi surprendre.

Ce drame criminel a pour sujet principal la fraude et le vol d’identité. Majoritairement tourné à Montréal, le film comporte quelques scènes en milieu rural ou villageois, dont celles de l’auberge, lesquelles se sont déroulées à Saint-Félicien. Le réalisateur nous fait passer en l’espace de quelques secondes de l’intérieur d’une maison mobile mal entretenue des années soixante-dix à un luxueux penthouse montréalais, un choc visuel on ne peut plus saisissant. La plupart des scènes montréalaises sont léchées et témoignent de la vie de luxure du jeune escroc. Les femmes, les vêtements de luxe, les bijoux, les bars et les bolides haut de gamme défilent à un rythme effarant. Quelques scènes plus tard, le cinéphile se trouve plongé dans l’univers d’un quartier malfamé. Ce film tout en contrastes, tant au niveau des scènes que des couleurs elles-mêmes et de surcroît rempli de luminosité nous offre de splendides prises de vue sur le quartier des affaires de Montréal, mais aussi, de superbes clichés aériens.

Les contrastes de lumière apportent parfois tantôt un aspect dramatique, tantôt une légèreté aux scènes. Évidemment, on trouve beaucoup de bling-bling dans les scènes montréalaises, tout autant qu’on côtoie la misère dans certaines scènes féliciennes. En dépit d’un visuel intéressant et des quelques scènes enlevantes, il y a quelques notes décevantes comme ces scènes où se déroulent des transactions frauduleuses comme telles, peu imaginatives et qui donnent une impression de déjà-vu. On retrouve aussi certaines incongruités comme cette scène en particulier où le jeune homme qui vient de débarquer à Montréal, à la suite d’une dispute avec son père, se trouve à côté du fameux lave-auto, apparemment situé dans un quartier usinier isolé de Montréal, et qui affiche au mur extérieur une offre d’emploi avec un numéro de téléphone dans l’indicatif régional 418. Une erreur parmi quelques autres mineures qui ne passeront pas inaperçues à un œil avisé. Cependant, il n’en demeure pas moins que cette production cinématographique s’avère intéressante pour qui veut se plonger rapidement dans le monde de la débauche et de la luxure.

Ce film est inspiré de faits réels qui se sont produits dans l’entourage du producteur. Il est présentement à l’affiche à la Maison du cinéma.


Crédit Photo @ Identités, le film (2018)

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