Jeu. Mar 28th, 2024

Par Elisabeth Dubé

Le vendredi 13 avril dernier, le long métrage Je ne suis pas un homme facile faisait son apparition sur la plateforme du géant du visionnement en ligne. Les abonnés ont pu se régaler du tout premier film français commandé par Netflix et produit par la réalisatrice française Éléonore Pourriat.

Damien (Vincent Elbaz), beau quadragénaire « macho », cumule les conquêtes depuis des années. Il vit la vie rêvée, sans attache : Damien butine d’une fille à l’autre en multipliant les mensonges et les tours de passe-passe. Un beau matin, alors que son succès habituel est bien présent, une malencontreuse rencontre avec un poteau de signalisation le laisse inconscient. À son réveil, Damien se retrouve projeté dans un univers parallèle où les femmes sont en plein contrôle de la société et où les hommes sont victimes d’abus et de discrimination. De bourreau à victime, Damien devra apprendre à trouver sa place dans cette société matriarcale et à redécouvrir son entourage aux personnalités métamorphosées.

À la hauteur des espérances?

En 2014, le court métrage Majorité opprimée, par la même réalisatrice voyait le jour. Avec près de 9 millions de visionnements, son succès n’est plus à prouver. Suite à l’engouement, le géant Netflix a su voir une occasion et à contacté Éléonore Pourriat : « Dans la foulée du buzz, Netflix m’a contactée en me proposant de développer un projet. Je leur ai d’abord proposé de décliner Majorité opprimée en série, mais ils préféraient un long métrage. » Il s’agit du tout premier film français commandé par Netflix. Tourné dans la ville de Paris avec des acteurs français, le long métrage fait la fierté de sa réalisatrice.

La comédie romantique, l’approche adaptée ?

Toujours selon la réalisatrice, l’inversion des rôles représentait le moyen le plus efficace d’attirer l’attention tout en dénonçant de nombreux problèmes sociétaux. Si l’humour et les stéréotypes sont mis de l’avant au début, des notions plus importantes comme le consentement, le harcèlement et la discrimination sont rapidement intégrées à l’histoire. La comédie romantique laisse croire à un autre téléfilm où l’amour, inépuisable ressource, vient à bout de tous les problèmes. Dans ce film-ci, l’amour n’est qu’une façade dont les femmes usent pour amener les hommes dans leur lit. Agressions et commentaires désagréables sont monnaie courante pour ces hommes qui tentent d’avancer dans la vie.

Le scénario et le jeu d’acteurs laissent à désirer à certains moments, de longues pauses musicales viennent combler les trous et ajoutent de la longueur à l’œuvre cinématographique. La finale est quant à elle d’une surprenante rapidité, comme si la production du long métrage avait dû se terminer rapidement par manque de budget. Malgré tout, le film demeure un incontournable tant dans son concept innovateur que dans la minutie des détails qui ne laisse rien au hasard. Dans la société actuelle où la dénonciation est plus qu’à l’honneur, Je ne suis pas un homme facile s’insère parfaitement dans la tendance actuelle. En dépit de quelques faiblesses, ce film saura sans aucun doute éveiller la conscience de plus d’un.


Crédit Photo @ Netflix

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *