Mar. Mar 19th, 2024

Par Natalie Nguyen

Issue d’une initiative de Clown Sans Frontières, la première édition de la campagne de sensibilisation Jour Nez en Estrie vise à récolter du financement auprès de la population afin d’illuminer la vie d’enfants à travers le monde. La campagne a débuté le 1er novembre dernier et prendra fin dans quelques jours, soit le 18 novembre. Le total des fonds amassés en Estrie sera dévoilé le 20 novembre.

Un peu d’histoire

Clowns Sans Frontières est une association artistique et humanitaire qui regroupe des artistes professionnels qui agissent à titre de bénévoles. L’organisme organise des spectacles et des ateliers gratuits dans des endroits tout sauf gais : camps de réfugiés, orphelinats et bidonvilles. Le réseau international de Clowns Sans Frontières compte 15 pays membres et offre de la formation à des enfants et à des éducateurs et éducatrices.

Clowns Sans Frontières est né de la volonté du clown catalan Tortell Poltrana de voir des enfants rire et rêver malgré le fait qu’ils vivent dans des zones de guerre, de misère ou d’exclusion. En 1993, en plein conflit en ex-Yougoslavie, il met sur pied l’organisme dont la branche canadienne voit le jour un an plus tard.

La campagne

La première édition du Jour Nez en Estrie vise à amasser des dons de la population et à vendre des nez rouges au coût de 2$ pour supporter l’association. Quelques commerces sherbrookois s’impliquent pour la campagne en vendant ces symboles de paix et en récoltant des dons, tels que  Zone Image Estrie, le Marché de solidarité régionale, T.A.F.I et cie et l’Espaces 100 Noms. Clowns Sans Frontières Canada offre aussi la possibilité de faire un don en ligne sur leur site web. Le montant total amassé sera dévoilé le 20 novembre à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant.

Le Collectif a eu l’occasion d’approfondir les enjeux sur lesquels Clowns Sans Frontières travaille avec Mme Fanie Lebrun, bénévole pour la section estrienne:

Est-il facile de recruter des clowns bénévoles pour l’organisme?

Il y a des artistes de plusieurs coins du Québec qui s’impliquent ou qui se sont déjà impliqués dans Clowns Sans Frontières dans l’organisation ou les missions, notamment des artistes de l’Estrie.

Il serait intéressant de ne pas confondre Patch Adams et Clowns Sans Frontières : c’est un mouvement similaire, offrant le rire et le spectacle à ceux qui ont en besoin. Patch Adams est un clown professionnel, un artiste, auteur et médecin, qui travaille beaucoup dans les hôpitaux. Il a sa propre fondation : le Gesundheit Institute. Clowns Sans Frontières et Patch Adams se découvrent une fibre commune et tissent depuis les bases d’une alliance.

Pouvez-vous détailler des exemples d’interventions sur le terrain? 

Depuis plusieurs années en Haïti, des démarches d’accompagnement sont faites dans un esprit de réciprocité. Des liens durables se sont tissés avec des artistes et des partenaires haïtiens. De cela s’est découlé un accompagnement artistique, logistique et administratif auprès de la jeune troupe multidisciplinaire Cirque Local, l’une des rares et des premières générations de cirque en Haïti. Dans le cadre du projet intitulé Vivre ensemble par des ateliers et spectacles ludiques créatifs (2014-2018), plus de 52 artistes professionnels québécois et haïtiens de toutes les disciplines du spectacle vivant se sont impliqués. Plus de 36 spectacles collectifs et 230 heures d’ateliers ont été présentés à plus de 41 700 personnes, principalement des enfants.

Au Tchad, trois artistes de N’Djamena se sont associés aux artistes canadiens pour ce projet qui comportait plusieurs spectacles, animations et un défilé présentés aux réfugiés soudanais, aux déplacés tchadiens et aux habitants du Sud. Une exposition de photographies pour illustrer la richesse culturelle et l’égalité des sexes au Tchad, ainsi que des conférences-débats publiques ont été réalisés lors de cette mission.

Dans plusieurs communautés autochtones du Québec, des problèmes d’ordre social sont présents, dont l’alcoolisme, la toxicomanie et la violence. Clowns Sans Frontières se rend dans ces communautés pour proposer des outils d’expression et ainsi favoriser l’épanouissement par des prestations clownesques participatives. Les artistes offrent également des ateliers portant sur le thème du cirque pour transmettre de nouveaux outils de travail aux éducateurs et créer des beaux moments d’échanges intergénérationnels.

Dans quelles régions du monde se trouvent actuellement vos clowns?

Depuis 2014, Clowns Sans Frontières intervient de façon régulière en Haïti en organisant des activités de coopération, de formation, de création et de sensibilisation à travers les arts, visant les jeunes Haïtiens des quartiers précaires du pays.

En 2017, par le biais d’activités artistiques en collaboration avec les partenaires sur le terrain, Clowns Sans Frontières a appuyé l’employabilité de la relève artistique au Tchad en plus de supporter les actions des associations qui travaillent auprès des enfants, des femmes et des populations réfugiées.

Depuis 2005, Clowns Sans Frontières va à la rencontre des communautés autochtones, notamment dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavik et à Kitcisakik.

La première édition du camp de Jour Nez à Nez avec Montréal de Clowns Sans Frontières a eu lieu à l’été 2018 dans l’arrondissement Ville-Marie. Ce camp de jour gratuit d’une durée de trois semaines avait pour objectif d’offrir des activités artistiques, culturelles et de loisirs à des jeunes issus de l’immigration et de milieux socio-économiques précaires.

Puisque les artistes de Clowns Sans Frontières donnent bénévolement de leur temps, où va la majeure partie de l’argent que vous récoltez auprès de la population?

Clowns Sans Frontières ne reçoit aucun appui financier pour sa mission globale. C’est un organisme de bienfaisance où le quartier général est situé dans le centre communautaire Faubourg St-Laurent et nous sommes logés à des prix modiques pour que l’entièreté des fonds soit injectée dans les projets et missions clownesques en faveur du droit à l’enfance. C’est dans l’ADN de Clowns Sans Frontières de tendre la main vers les personnes victimes d’injustice.

Cela prend toute une équipe pour supporter CSF, c’est une drôle de bibitte difficile à financer puisqu’elle œuvre au local comme à l’international. Il y a 50 % de l’autofinancement par exemple avec la vente de spectacles à des festivals et des levées de fonds et l’autre 50% vient de subventions par projet et ceci n’inclut pas les billets d’avions, les assurances, les rencontres des bénévoles, etc.

Sur les dons récoltés par la Fondation Clowns Sans Frontières, combien vont directement pour le travail sur le terrain?

En 2017, la campagne a permis d’amasser 9 000 $ avec lesquels 5 projets ont été réalisés, permettant à 57 artistes et bénévoles de rejoindre 22 000 enfants. Nos actions auprès des communautés sont peu dispendieuses à opérer et elles sont accessibles à tous, ce qui permet de rejoindre un grand bassin de personnes!


Crédit Photo @ Katel Le Fustec

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