Ven. Mar 29th, 2024

Par Judith Doré Morin

Du 8 au 17 novembre, les organismes québécois de coopération et solidarité internationales invitent la population à participer au troisième volet de leur campagne « À humanité variable ». Après les médias et la culture, cette édition des Journées québécoises de la solidarité internationale vise à réfléchir sur le rôle de l’éducation dans la construction d’un monde juste et équitable.

Décoloniser, expérimenter, repenser et démocratiser l’éducation, c’est ce que proposent les organismes de coopération et de solidarité internationales à la population québécoise. Dans douze régions de la province, des activités, des rencontres et des échanges seront organisés. Le tout permettra au public de mieux comprendre les enjeux de la mondialisation et d’apprendre comment s’engager pour une société empreinte de justice, d’équité et de dignité pour tous et toutes, ici comme ailleurs.

L’école et la société

Le système scolaire québécois est le produit et le reflet de la société. Cette société valorise la compétition, la recherche de profits et la réussite individuelle. Cette société évolue dans un contexte néocolonial, un contexte qui transparaît même dans l’exploitation des ressources de la province. Cette société est encore marquée par la discrimination systémique.

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde », a dit un jour Nelson Mandela, figure emblématique de la lutte pour les droits humains en Afrique du Sud. Mais est-ce que le système scolaire actuel constitue un outil dans la construction d’une citoyenneté mondiale? Quelles valeurs et quel projet de société doivent prôner les institutions dédiées à l’éducation?

Cette édition des Journées québécoises de la solidarité internationale vise donc à encourager les individus à remettre en question un système qui maintient les inégalités socioéconomiques. C’est une occasion pour dénoncer les discriminations systémiques qu’il engendre. C’est un projet mené à l’échelle provinciale pour oser imaginer une éducation différente, une éducation qui permettrait de construire une société et une société véritablement mondiale.

Une programmation variée

Un magazine a été mis en ligne par le comité organisateur de l’événement. À l’intérieur, il y a divers articles et témoignages ayant tous en commun le désir d’une éducation accessible, inclusive et ouverte sur le monde. Il s’agit d’un document sur lequel baser sa réflexion et échanger avec son entourage. De plus, un bulletin d’évaluation du système scolaire québécois peut également être rempli sur le site internet des Journées québécoises de la solidarité internationale. Ce bulletin sera transmis au gouvernement.

En Estrie, c’est le Comité de solidarité internationale de Sherbrooke qui a pour mandat d’organiser des activités en lien avec les Journées québécoises de la solidarité internationale. Deux activités auront d’ailleurs lieu sur le campus principal de l’Université de Sherbrooke. le Jeudi 15 novembre, à l’Agora, trois panélistes discuteront des stratégies pour intégrer l’éducation à la citoyenneté mondiale au sein de l’école québécoise. Dès 17h, le 16 novembre, le comité Ingénieurs sans Frontières propose une série d’activités culturelles inusitées visant à rencontrer des individus ayant un impact significatif sur le monde qui les entoure.

Voici quelques-unes des activités proposées:

Campagne du coquelicot blanc

De 1er au 30 novembre 2018, en collaboration avec le Collectif Échec à la guerre, procurez-vous votre coquelicot blanc au coût de 1$ en solidarité à toutes les victimes de guerre, militaire et civile, à toutes les personnes tuées, blessées, emprisonnées, déplacées, réfugiées, violées. Les coquelicots sont disponibles au Carrefour de solidarité internationale et lors des activités des JQSI.

Meurtres et disparitions des femmes autochtones

12 novembre 2018, à 19h, à la Capsule Bistro-Cinéma. L’activité est organisée par le Comité de droit autochtone et le Comité de droit criminel et pénal de l’Université de Sherbrooke. Il s’agit d’un événement hors du commun portant sur la cause des femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. En effet, nous aurons la chance d’accueillir Matthew Jefferson, métis, issu d’un père néo-zélandais et d’une mère autochtone de la Première Nation Witset. Cette communauté est située le long de la tristement célèbre « Highway of tears » en Colombie-Britannique. Matthew Jefferson traverse présentement le Canada à pied, afin de sensibiliser la population canadienne au dossier des femmes autochtones disparues et assassinées. C’est la disparition de sa tante le 14 octobre 2017, non loin de Smithers, situé le long du Highway of Tears en Colombie-Britannique, qui a poussé Matthew à entamer ce long périple.

Activité de sensibilisation et de mobilisation sur les travailleuses domestiques et leurs droits

Le 14 novembre 2018, à 19h, au Café Baobab. Acitivité Organisée par le comité Marche mondiale des femmes-Estrie, en collaboration avec Illusion-Emploi. L’Organisation internationale du Travail estime qu’il y a entre 67 et 100 millions de travailleuses domestiques dans le monde dont 11 millions sont des personnes migrantes victimes de discrimination sexuelle, raciale ou de caste. Cette rencontre vise à mieux comprendre la situation de ces femmes.


Crédit Photo @ Jay Bell Redbird

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *