Jeu. Avr 25th, 2024

Par Judith Doré Morin

Le 6 avril prochain, le tant attendu long-métrage dédié à la pionnière de la chanson québécoise, madame Édouard Bolduc, prendra l’affiche dans toute la province. Réalisé par François Bouvier, le film illustre le parcours à la fois bouleversant et lumineux d’une femme qui a su mettre à profit son talent inné pour la musique afin de nourrir sa famille.

Qu’ont en commun Hitler, les jumelles Dionne et l’invention du zipper? Tous figurent dans l’héritage musical laissé par la première auteure-compositrice-interprète de la province, Mary Travers, dite La Bolduc. Le film de François Bouvier invite l’audience dans l’intimité de ce personnage historique dont les refrains turlutés résonnent encore dans plusieurs maisonnées.

Une œuvre à l’image du personnage

L’histoire de La Bolduc s’insère dans celle d’un Québec assombri par les crises de l’entre-deux-guerres. De la Grande Dépression à la lutte pour les droits des femmes, le long-métrage dépeint avec réalisme une époque tourmentée. L’environnement visuel et sonore de l’œuvre, simple et authentique, permet au public de suivre l’évolution d’une métropole terrassée par la misère à travers le quotidien d’une jeune femme déterminée à sortir sa famille de la misère.

Pour Debbie Lynch-White, qui incarne la célèbre chanteuse, il s’agit d’un premier rôle principal. Bien connue pour son rôle de geôlière dans la série Unité 9, c’est avec honneur que la comédienne a accepté de prêter ses traits à la jeune musicienne. Afin de se préparer pour un tel rôle, qui impliquait la production d’une trame sonore originale, la comédienne a notamment suivi des cours d’instrument et rencontré la cadette de la famille Bolduc, Fernande, aujourd’hui âgée de 92 ans.

De Mary Travers à La Bolduc

Une situation financière précaire et de nombreuses grossesses infructueuses caractérisent les années suivant le mariage de Mary Travers et Édouard Bolduc. Ce n’est qu’à la fin des années 1920, alors qu’un problème de santé empêche son époux de subvenir aux besoins de sa famille, que la jeune femme fait son entrée sur scène. En fait, c’est à contrecœur que Mary accepte de remplacer un violoniste lors d’un spectacle. Le succès qu’elle connaît lors de cette soirée l’encourage cependant à entamer une carrière musicale et, éventuellement, à enregistrer ses propres disques. Par l’entremise de ses chansons, teintées de ses origines irlandaises et canadiennes-françaises, la jeune femme donne une voix et de l’espoir à un peuple envahi par la misère.   

En 1937, un accident de la route freine la carrière de celle désormais connue comme étant La Bolduc. Des pertes de mémoire éloignent la chanteuse de la scène pendant deux années. Constatant son incapacité à se remettre de ses blessures, elle subit une panoplie d’examens médicaux qui viendront dévoiler une tumeur maligne. Elle entame alors un dur combat contre le cancer alors qu’à l’extérieur, des centaines de femmes luttent parallèlement pour obtenir le droit de vote. La Bolduc se laisse porter par la musique jusqu’à ce que la maladie l’emporte au début de l’année 1941.

Pour découvrir ce film charmant l’auditoire par ses repères historiques ainsi que par la force féminine qu’il expose, rendez-vous à La Maison du Cinéma dès le 6 avril prochain.


Crédit Photo @ Radio-Canada

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