Jeu. Mar 28th, 2024

Par Nicolas Dionne 

Présente depuis bientôt un an sur le sol québécois, la COVID-19 a changé drastiquement les habitudes de l’ensemble de la population. De la simple action de sortir de chez soi, de la montée du télétravail jusqu’à la difficulté de tenir des rassemblements pour la presque totalité des activités sociales, cette pandémie a effacé la réalité aimée de tous pour plusieurs évènements spécifiques. Cette triste situation nous pousse malheureusement à juger les éléments de notre quotidien de manière injuste. La vie universitaire en est possiblement le meilleur exemple. 

L’université est le summum pour une panoplie de raisons évidentes. Notre aspiration d’apprendre les prochains rudiments de notre métier est la base de celle-ci. Mais cet aspect ne vient jamais seul lorsque nous décidons d’étudier dans un programme universitaire. L’expérience d’un campus animé d’activités auxquelles participent d’autres étudiants ayant la même volonté de, non seulement parfaire leurs connaissances pour leur entrée sur le marché du travail, mais également pour créer des amitiés ou des moments qui leur restera à jamais gravés dans leur mémoire, est bien légitime dans un univers sans pandémie mondiale. Malheureusement, les étudiants ayant commencé leur parcours dans la nouvelle réalité actuelle ne peuvent comprendre cette idée que nous pouvions percevoir de l’université.  

Avant la pandémie, l’accès à un cours en présentiel représentait un moment où la richesse de la transmission du savoir était omniprésente. Les rencontres avec nos collègues de classe ou nos enseignants étaient franches, vraies. Elles ne se résumaient pas à des périodes en ligne, où le rapport de proximité est difficile, voire inexistant. À vrai dire, les opportunités que nous avions à l’époque semblaient acquises. Tellement acquises qu’au moment où ces lignes sont écrites, beaucoup se posent des questions quant aux réalités que nous trouvons à l’intérieur même de nos programmes d’études. Je ne peux leur en vouloir.  

Lorsque nous voyions la période dinscription à l’université approcher, nous pensions aux réalités que la COVID-19 nous a enlevées. Nous pensions à notre prochain meilleur ami de bac avec qui nous allions étudier jour et nuit dans un même but commun. Nous pensions à nos intégrations, au Show de la rentréeà la vie entière du campus animé d’une énergie incomparable à aucune autre ambiance possible. Nous voulions notre collation des grades dans le grand stade où la consécration de nos études se termine par la plus grande célébration imaginable. Nous rêvions à la vie universitaire que chaque étudiant et étudiante avant nous a eu la chance de vivre, car on ne la vit qu’une seule fois.  

Ce qui est dommage pour les nouvelles cohortes étudiantes, c’est qu’elles n’ont pas eu la chance d’expérimenter la véritable université. L’université rime avec social, présentiel en temps normal: elle ne rime pas avec Teams, sans intra-muros ou tout en ligne. L’université est un univers qui s’enrichit avec les connexions que chaque étudiant et étudiante réalise lors de son parcours. L’âme d’un campus ne s’explique pas: elle se vit. Et c’est pour cette raison qu’il est normal d’être confus, d’être pessimistes quant à la situation actuelle, car elle nous frappe à un moment où nous possédons la chance incroyable et unique d’expérimenter le quotidien du cadre universitaire et tous ses à-côtés tant appréciés.  

La crise sanitaire actuelle force les sociétés à agir de manière drastique afin de permettre la sécurité de toute la population entière et quainsi, la santé de chacun et chacune soit priorisée, ce qui est la chose à faire, bien entendu. Les actions réalisées par l’Université de Sherbrooke quant à la création de mesures visant à permettre le plus de cours en présentiel possible sont légitimes, pertinentes et fantastiques. Elles offrent la chance aux nouveaux étudiants et étudiantes qui n’ont pas connu l’ambiance animée de l’Université d’avoir le meilleur aperçu possible jusqu’à ce que la COVID-19 soit derrière nous. En espérant évidemment que nous puissions l’effacer de notre quotidien rapidement.  

Pour l’entièreté de la communauté universitaire présente à Sherbrooke, particulièrement pour ceux et celles qui en sont à leur début académique, que vous soyez pour ou contre les cours en ligne, que vous participiez aux 5@8 ou non, je vous souhaite le retour de la véritable université dans un avenir proche. Non seulement pour un retour à la richesse intellectuelle habituelle que nous vivions à l’université à une époque pas si lointaine, mais aussi pour que vous ayez la chance de véritablement juger la vie universitaire à son meilleur, à son apothéose.


Crédit Photo @ Simon RD

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