Jeu. Mar 28th, 2024

Par Marie Vachon-Fillion

Le 31 août dernier, à la place Nikitotek, se tenait une soirée plutôt singulière : pour sa deuxième et dernière représentation, le spectacle Number 9 : The White Album : 50 years of revolution débarquait à Sherbrooke. Une quinzaine de musiciens chevronnés sur scène et des chanteurs incroyables ont recréé, bout à bout, le fameux album blanc (double!) des Beatles. Pourquoi? Ce dernier fête ses cinquante ans cette année!

On pourrait croire que le spectacle Number 9 adopte une recette penchant plutôt vers le déjà-vu. Combien de fois les gens ont-ils repris les succès des Beatles? Des millions de fois. Cependant, recréer les trente chansons du White Album est un tout autre défi. Le groupe éphémère créé pour l’occasion, composé entre autres d’Erik Evans et Antoine Tardif, dévoile au public une passion et un talent qu’on voit rarement.

Une nostalgie électrisante

À 20h30, les lumières se tamisent. À gauche, sur la scène, un homme avec un disque vinyle dans les mains le dépose sur une table tournante : le White Album commence à tourner, les musiciens entrent et le spectacle commence… Certains vêtus de vestons fleuris ou de chandails amples, les artistes semblent tout droit sortis de 1968. Un vrombissement d’avion en crescendo se fait entendre, la chanson Back in the USSR commence. On sait tous, jeunes et moins jeunes dans la place, que nous nous envolons en aller simple vers une soirée tout à fait unique.

Les chansons s’enchaînent les unes après les autres, dans l’ordre déjà bien établi de l’album blanc. Les harmonies sont exactes, les notes des instruments sont parfaitement articulées. Les chanteurs se lancent la balle : Helena Deland, Gabrielle Shonk et Philippe Brach font partie de l’impressionnante distribution. Chacun y ajoute sa couleur, sa saveur, tout en gardant l’essence du White Album. Il est frappant de constater à quel point, après cinquante ans, ce groupe mythique réussit toujours à toucher les jeunes générations et à émouvoir une bande de milléniaux comme ceux-ci.

Des classiques…

Parmi les moments forts de la soirée, la chanson Blackbird. La foule, conquise, n’a pu s’empêcher d’accompagner Antoine Tardif au chant et à la guitare. Mother Nature’s Son, également menée par Tardif, faisait honneur à la version acoustique de l’album : un doux moment inoubliable.  Helter Skelter, souvent considérée comme l’une des toutes premières chansons métal, a fait hocher vigoureusement la tête de bien des fans. Avec Erik Evans à la voix, l’interprétation grandiose de ce classique toujours aussi rafraîchissant aurait fait rougir Paul McCartney. Difficile d’oublier également la savoureuse Savoy Truffle, interprétée par Étienne Côté, alors qu’il lançait le contenu d’une boîte de chocolats dans la foule ainsi qu’à ses comparses sur scène.

…et des surprises!

Vers la fin du deuxième vinyle (et de la soirée) se retrouve une « chanson » un peu particulière, nommée Revolution 9, qui est en fait un arrangement de plusieurs extraits musicaux et bruits un peu étranges. Quelle ne fut pas la surprise des gens lorsqu’un DJ se retrouva sur scène afin de recréer cette pièce, ma foi, peu ordinaire. En se retournant vers le public, on pouvait apercevoir des visages étonnés ou éberlués de s’adonner, pendant une dizaine de minutes, à l’écoute de cette expérimentation propre aux Beatles. Pour les créateurs de ce spectacle, impossible de passer à côté de cette expérience! Finalement, la soirée s’est terminée avec la grande Hey Jude, bien qu’elle ne soit pas sur l’album blanc. Une foule debout, excitée et toute en voix a pu finalement s’époumoner sur les classiques « na na na », pour une fin de soirée impeccable.

Un rendez-vous unique

Passionné des Beatles ou non, le public avait, à la sortie du spectacle, un grand sourire plaqué sur son visage. Difficile de croire ce qui venait de se passer : une occasion unique qui ne se représentera probablement jamais, une opportunité incroyable d’apprécier le génie des Fab Four sur scène dans une ambiance aussi électrisante que respectueuse de matériel indémodable déjà âgé d’un demi-siècle. Après une soirée aussi féérique, on pourrait pousser l’audace à la reproduction d’un autre album du groupe, un jour, sur scène. Pourquoi pas?


Crédit Photo @ Marie Vachon-Fillion

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