Jeu. Mar 28th, 2024

Le Centre culturelVous n’êtes pas sans savoir que l’Université de Sherbrooke fête ses 60 ans cette année. Moins nombreux sont ceux qui savent que la salle Maurice O’bready, plus connue sous le nom de « la salle de spectacle du Centre Culturel », fête aussi ses 50 chandelles cette année.

Laurence Gagnon Beaudoin

J’ai récemment eu la chance d’assister à la soirée de lancement de la programmation 2014-2015 du centre culturel de l’Université de Sherbrooke. En plus de pouvoir rencontrer une impressionnante brochette d’artistes, on en apprenait un peu plus sur l’histoire et l’évolution de la salle Maurice O’Bready. On a même eu droit à une exceptionnelle présence de notre rectrice, madame Luce Samoisette, qui est venue réciter un discours de convenance avec un enthousiasme… contrôlé. Monsieur Alain Webster (Vice-recteur au développement durable et aux relations gouvernementales et vice-recteur au Campus de Longueuil), lui semblait plus convaincu par les mots qu’il livrait à la foule avec aisance.

Je dois avouer qu’au début, je comptais rédiger une chronique présentant la programmation et vous invitant à aller profiter du travail exceptionnel qu’a fait l’équipe du centre culturel afin d’amener à Sherbrooke des spectacles d’envergure comme la pièce de théâtre Diner de con, ou l’humoriste Emmanuel Bilodeau, mais en assistant à la soirée de lancement (qui fut d’ailleurs en grande partie longue et pénible, heureusement que la présentation semblait beaucoup plus divertissante), j’ai eu envie de vous conscientiser à un fait: le centre culturel est la plus grande salle de classe que possède l’Université de Sherbrooke.

Dans la vie, on a tendance à tenir plusieurs choses pour acquis, et malheureusement, la culture est en haut de cette liste de choses. Saviez-vous que les étudiants ont autrefois occupé la salle Maurice O’Bready dans le seul but d’avoir accès à un spectacle? À l’ouverture, la vente des billets avait été faite de manière légèrement douteuse, un peu comme l’on octroie les contrats de construction de nos jours : par le biais de contacts et de favoritisme. Les étudiants de l’époque, eux, avaient mis l’accès à la culture en haut de leur liste de priorité et s’étaient infiltrés dans la salle au milieu des gens d’affaires. Une fois dans la salle, les étudiants se sont assis et ont écouté le spectacle dans le calme et le respect. Après cet incident, la vente de billets connut une « réforme » de sorte que les étudiants puissent se procurer des billets au même titre que les gens aisés.

Et vous, feriez-vous autant d’effort pour la culture? Probablement pas, et c’est triste parce que de nos jours, la culture est considérée comme un simple divertissement alors que l’on devrait la considérer comme une salle de classe. J’ai la prétention de croire que l’on apprend autant devant une pièce de théâtre de Michel Tremblay que devant un professeur de marketing. Évidemment, on apprend des notions assez différentes, mais ce sont aussi des notions complémentaires. À Sherbrooke, on a la chance d’avoir accès à plusieurs salles de spectacles, et je crois que l’on devrait se faire un devoir de les faire vivre. Je comprends très bien que vous n’ayez pas le budget d’assister à un spectacle à grand déploiement, mais la grande majorité des spectacles présentés à la Petite boite noire, par exemple, coute moins cher qu’un sandwich au Café Caus (qui entre vous et moi sont scandaleusement couteux).

Ma demande à vous aujourd’hui est de ne pas tenir pour acquise l’accessibilité à la culture! Si on ne se bat pas continuellement pour quelque chose on finit par le perdre… regardez ce qui est en train de se produire chez Radio-Canada. Faites de la culture une priorité au même titre que l’éducation et la santé et célébrons tous ensemble les 50 ans de la salle Maurice O’Bready.

 

 

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