Jeu. Avr 18th, 2024

Par Martine Dallaire

Le déchétarisme, vous connaissez? Mieux connue sous le nom de dumpster diving, cette pratique consiste à fouiller dans les bacs à ordures des magasins d’alimentation et des restaurants pour en récupérer les aliments encore consommables. On appelle déchétariens ou dumpster divers les adeptes de cette pratique.

À première vue, la fouille d’une benne à déchets peut sembler une activité peu ragoûtante, voire même abjecte. Il n’en demeure pas moins que certains adeptes du déchétarisme y dénichent parfois des quantités astronomiques d’aliments invendus. Certains d’entre eux plongent pour des raisons économiques, mais la plupart le font pour des considérations écologiques et éthiques.  En récupérant les invendus, les déchétariens offrent une seconde chance à des aliments parfaitement comestibles, mais ne correspondant pas aux critères souvent esthétiques du marché.

Un artiste s’y intéresse

Le photographe Michel Caron a suivi les péripéties d’un groupe de déchetivores et nous présente son exposition Le Festin de la benne, une série de clichés retraçant le parcours d’invendus, de la benne à la table. Si la grande majorité des photos du Festin de la benne sont en noir et blanc, Michel Caron l’explique ainsi : « L’utilisation du noir et blanc permet de mieux faire ressortir l’individu », résume celui dont les clichés montrent des déchétariens à différentes étapes de leur cueillette. L’exposition compte également quatre photos en couleurs n’ayant rien à envier aux couvertures des magazines culinaires.  Cette catégorie de photos met en vedette les aliments recueillis dans les conteneurs à déchets. Disposées de manière stylisée, ces denrées retrouvent toutes leurs lettres de noblesse. Quant aux clichés en noir et blanc, ceux-ci sont exclusivement consacrés aux adeptes du dumpster diving. On peut y constater toutes les étapes pour transformer les immangeables en délices.

Malgré qu’il ne fasse pas partie officiellement du groupe de déchetivores, Michel Caron a su faire ressortir l’humanisme du sujet tout en conservant le côté esthétique de son art.  Il est même allé jusque dans leur cuisine afin de retracer le parcours de ces aliments dits périmés, mais surtout, pour constater l’entraide, l’esprit de partage et de camaraderie qui règnent au sein du groupe. C’est pourquoi, non seulement y voit-on des dumpster divers en pleine action, portant une lampe frontale et s’activant tels des travailleurs de mine, que des clichés présentant une bande de déchetivores festoyant autour de la table.   

L’exposition Le Festin de la benne est présentée du 1er au 30 juin 2018 à la Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke.


Crédit Photo @ Michel Caron

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