Mar. Mar 19th, 2024

Plusieurs étudiants à l’Université de Sherbrooke rayonnent par leur implication environnementale. Cette semaine, Le Collectif vous présente Léa Ilardo, une étudiante à la maitrise en politique appliquée – cheminement en environnement, co-porte-parole pour la coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) et engagée auprès d’ENvironnement JEUnesse comme jeune étudiante en environnement.

 

Par Ariane Lacerte-Racine

 

Léa a commencé très jeune à s’impliquer dans des comités défendant des causes environnementales, soit avec des organismes de son école ou de son quartier. C’est une fois arrivé à Montréal qu’elle a commencé à s’impliquer dans de plus grosses organisations, comme la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) qui a organisé la marche de septembre dernier dans les rues de Montréal. Elle vient aussi de terminer un mandat d’un an comme Présidente de l’Association québécoise zéro déchet.

 

Qu’est-ce qu’il l’a poussée à s’impliquer dans les causes environnementales?

Les problématiques environnementales l’ont toujours préoccupée. Lorsqu’elle était étudiante à l’université en France, elle était impliquée dans le comité zéro déchet, qui distribuait des paniers de fruits et de légumes aux étudiants. Lorsqu’elle est arrivée au Québec pour une session d’échange, nous étions en pleine campagne électorale et les manifestations organisées chaque mois par La Planète s’invite au Parlement l’ont interpellée. Un élément déclencheur de sa mobilisation pour l’environnement est le rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. À la suite de la publication de ce rapport, Léa a eu une grande prise de conscience sur le sérieux du problème.

David Takayoshi Suzuki : une inspiration pour Léa

Avec sa participation à de nombreux événements et colloques sur l’environnement, Léa a eu la chance de rencontrer plusieurs personnalités marquantes du monde écologiste. Lors de l’entrevue, elle a fait part de sa rencontre avec David Suzuki à la 25e Conférence des parties (COP25). David Suzuki est un généticien canadien célèbre pour sa promotion des sciences et son militantisme écologiste. Il a d’ailleurs reçu le Right Livelihood Award en 2009, ce prix récompense les personnes qui travaillent à trouver des solutions pratiques pour les défis les plus urgents de notre monde actuel. Lors de leur rencontre à Madrid l’an dernier, David Suzuki s’est excusé du fait que sa génération a raté le virage vert. Ses excuses, au nom de sa génération, ont grandement touché Léa puisque l’aspect intergénérationnel de la crise écologique l’a nourrie dans sa bataille. C’est en quelque sorte aux jeunes maintenant de porter le flambeau pour protéger les plus vulnérables, tels que les personnes âgées, des conséquences des changements climatiques.

 

Voir l’écosystème comme plusieurs nations autochtones la voient 

 La jeune militante de l’Université de Sherbrooke est aussi très inspirée par tous les leaders autochtones qu’elle a pu rencontrer. Léa est impressionnée par la résilience des peuples autochtones qui militent depuis des décennies, voire des siècles, pour la protection de la Terre. 

 

« La vision de ces peuples où l’humain fait partie intégrante des écosystèmes et qui n’est pas séparée de la nature. Je pense qu’on a énormément de leçons à apprendre. » – Léa Ilardo  

 

L’enjeu majeur de la crise environnementale : le temps

« Le temps c’est un facteur hyper déterminant. Ça fait des années et des années que les scientifiques nous disent qu’il faut agir, et chaque année on se rapproche d’un point, et on se rapproche de ce point-là. »

 

Pour Léa, les enjeux liés à la biodiversité et au climat sont tous aussi importants, c’est pour cela qu’elle n’arrive pas à en choisir un. Ce sont deux enjeux interreliés, mais le temps joue un aspect important dans la lutte.  Les impacts des changements climatiques sur les communautés vulnérables sont aussi un enjeu important pour elle. Toutefois, pour les communautés vulnérables, le temps est un enjeu encore plus important. D’ici 10 ans, les îles des Philippines devraient disparaitre sous le niveau de la mer. Ces communautés vulnérables seront les premières à souffrir des conséquences de l’inaction environnementale. 

 

Punir l’inaction environnementale 

Bien que tous les petits gestes comptent, les avancées majeures posées par les gouvernements aident énormément à améliorer la situation. Léa se réjouit de voir des pays tels que l’Angleterre, qui inclut la réduction de gaz à effet de serre dans une loi, comme quoi le pays de la reine prend cet enjeu très au sérieux. Par contre, d’autres gouvernements se font poursuivre pour inaction face à la crise environnementale. C’est le cas notamment des Pays-Bas, où les citoyens ont gagné leur cause. Une poursuite contre le gouvernement du Canada est notamment en cours. C’est l’organisme ENvironnement JEUnesse qui a déposé, en novembre 2018, à la Cour supérieure du Québec, une demande d’autorisation d’exercer une action collective au nom de tous les jeunes Québécois de 35 ans et moins contre le gouvernement du Canada.

 

Bruce Johnston, avocat et associé au cabinet qui représente l’organisation, déclare que « le comportement du gouvernement canadien porte atteinte à plusieurs droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. »

 

Découvrir chaque jour les œuvres des jeunes militants

Depuis le 22 avril, une exposition virtuelle est disponible sur le site Internet d’ENvironnement JEUnesse, dans le but de faire découvrir des portraits inspirants d’individus qui témoignent, à leur manière, des différentes transitions sociales, culturelles, écologiques et politiques.

 

L’Université de Sherbrooke a depuis quelques mois une revue de vulgarisation scientifique francophone, Le Climatoscope, dirigée par la professeure Annie Chaloux et le professeur Gabriel Blouin Genest. Léa Ilardo a eu la chance de rédiger un article en collaboration avec son professeur, Gabriel Blouin Genest, qui l’a d’ailleurs accompagnée à la COP25 à Madrid. 

 

Si vous lisez cet article et l’envie de vous mobiliser vous prend, plusieurs comités tels que la CEVES, la planète s’invite à l’UdeS, le Freego et même les Jardins sur le campus sont à votre disposition. Sinon, sur un plan plus personnel, réduire votre consommation de viande serait un geste tout simple, mais grandement apprécié par la planète. L’élevage a un fort impact sur la crise climatique; les animaux générant de fortes émissions de méthane. 

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