Critique de cinéma/ Alors que le tout dernier tome de la trilogie Dedalus est en cours de parution, la maison d’édition Angstrom s’apprête à réaliser l’impossible : une distribution mondiale simultanée. Neuf traducteurs se retrouvent donc enfermés dans un bunker luxueux, sans accès à Internet ni à leur téléphone portable. En deux mois, ils devront traduire dans leur langue respective l’ouvrage de l’année. Malgré toutes les précautions prises par l’éditeur, un pirate informatique (l’un des traducteurs ?) publie sur le Web les dix premières pages du roman et exige une rançon colossale pour colmater la fuite.
Par Lysandre Henry
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas vu ou lu un suspense qui me tienne en haleine du début à la fin. Le jeu des acteurs est impressionnant à regarder. Sur leurs visages, la joie, la peur, l’horreur même, se lisent aussi clairement que les mots composant un texte. Contemplant les acteurs, on s’identifie à eux, on vit à travers l’écran ce qu’ils expérimentent pendant leur exil à l’intérieur du bunker. La camaraderie qui se crée entre eux est palpable au fur et à mesure que l’histoire avance. Lorsque les événements dérapent, se corsent, les spectateurs vivent avec les traducteurs cette perte de contrôle. Le doute, le stress et l’excitation de savoir l’identité du pirate, ce qui va se passer et quelles mesures l’éditeur va prendre pour colmater la fuite, tiennent littéralement les spectateurs sur le bout de leur siège tout au long du film. Bien qu’à certains moments, le jeu de l’acteur Lambert Wilson, jouant l’éditeur Éric Angstrom, soit parfois très exagéré et sonne faux, je le concède, l’atmosphère du film n’aurait pas été la même sans ce petit quelque chose qu’il apporte. Parfois, les réactions de Wilson sont tellement exagérées qu’une situation dramatique tourne en situation des plus désespérées. Chaque mystère cache toujours un autre rebondissement, et ce, jusqu’à l’apparition du générique.
Certains diront que ce film d’une durée d’une heure quarante-cinq minutes de Régis Roinsard est rocambolesque et des plus insolite, mais, peut-être est-ce le fait que je sois étudiante au baccalauréat en traduction, j’ai trouvé l’idée brillante. On parle très rarement du métier de traducteur dans les médias, que ce soit dans les livres ou dans les films. J’ai adoré cette histoire de Roinsard, pleine de rebondissements et de revirements. Le suspense me tenait attentive à tout ce que se déroulait dans le bunker, je n’ai pas pu détourner les yeux de l’écran géant du cinéma.
En plus d’une histoire passionnante, l’atmosphère n’aurait pas été la même sans la bande sonore. Jun Miyake fait preuve d’un génie musical en adaptant parfaitement sa musique pour compléter ce long métrage à la perfection. Les moments joyeux ou stressants n’auraient pas eu le même effet immersif sur les auditeurs. La musique apporte une autre dimension au film qui le rend meilleur sur tous les points.
Amateurs de suspense, de romans policiers ou simplement à la recherche d’un film à regarder, Les traducteurs est le film qu’il vous faut.
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